lundi 30 mars 2015

Chronique d'humour du 31 mars 2015

          Des voisins glaçants          




IL y a des matins où il ne faudrait pas se lever. Pourtant je partais du bon pied. Pour marcher une heure -comme me l'a prescrit mon toubib- c'est préférable ! A peine sorti de chez moi, que vois-je ?

Un camion de produits surgelés. Ce n'était pas la première fois qu'il osait me défier de ses rondes. J'avais cru seulement qu'il manoeuvrait dans les parages. Mais là non ! Il venait malmener le voisinage.

Car le type, en combinaison bleue polaire (ça change de marine), déposait chez ces pauvres gens, vingt kilos de dur. Viande, poisson, légumes et peut-être même quelques glaces. Je ne sais pas ce qui me retint de lancer à ce dealer une bordée d'insultes : empoisonneur, con... spirateur, con... gélateur et autre con... de toute sorte.


Je ne sais pas ce qui me retint, mais à froid -moins vingt au moins- je me suis dit que le « caporal Igloo » n'était pas réellement responsable de cette congélation des consciences et des habitudes alimentaires. Il a, au dessus de lui, des capitaines qui réduisent la nourriture à l'état de pierre et qui la restituent, après un bref passage au micro-ondes à l'état de merde. Pas uniquement pour le plaisir, mais aussi pour s'en mettre plein les poches. Car ce qui ressort lamentable de la décongélation, n'était guère plus recommandable lorsque c'était soi-disant frais. C'est d'ailleurs pourquoi on n'hésite pas à lui filer un moins quarante dans les dents, qui ne lui laisse aucune chance de se révéler. On se consolera en se disant que le gigot néo-zélandais, le saumon de baltique et le champignon de Biélorussie ne souffrent pas.

Non, que des gens soient prêts à tout pour faire du pognon, que même ceux qui n'ont aucune chance d'en faire en rêvent malgré tout, on le sait. On en crève et j'en dégobille un peu tous les lundis dans cette chronique.

Les fautifs, au final ce sont les con... sommateurs. Qu'ont-ils bien besoin, mes voisins Marcel et Rosette, de convoquer l'un de ces gros culs morbides dès potron-minet ? Eux qui entre les deux guerres -celle de 39/45 et celle de 2007/?- se délectèrent du breuvage frais que leur livrait le laitier, juste avant que ne corne le boulanger ? Hein ? Qu'est ce qui leur prend à ces deux réacs qui trouvent que le chômage est intolérable -eux qui vécurent de leurs rentes- et que Flamby est incompétent ? Bon, vous me direz qu'il faut que je me calme ! A Cuers, des comme ça, on en a un sur deux...

Ouais, ouais rigolez pas, vous en Ardèche. Ils arrivent ! Ils ont jamais vu les poils d'un chaoui qu'ils trouvent déjà qu'il y en trop. J'ai mis le dessin de Riss cueilli dans le Charlie de cette semaine, où mes chères vaches d'Aubrac (ou d'ailleurs) s'inquiètent de l'arrivée des dromadaires dans les belles prairies de notre mère patrie.

Au fait Marcel et Rosette n'habitent pas au fin fond de la garrigue. Ils sont
à huit cent mètres -au pire- des commerces du village. Du boucher-charcutier qui s'accroche encore à ses crocs mais jusqu'à quand ? Du poissonnier qui se désespère quand ses huitres baillent dégageant les effluves d'une haleine échouée ! Et même du boulanger qui s'irrite de voir les jeunes du bourg sauter le petit déjeuner pour mieux s'engraisser à la brioche américaine le reste de la journée. Quant au marchand de journaux, lui, il a fini de souffrir. Il a plié boutique. Remarquez, pour vendre Minute et Paris-Match, autant que cela se passe là-bas, à trois bornes, dans un supermarché.

Bon ! quand il pleut ou qu'il neige je ne dis pas, un truc au congélo, c'est bien dégueu, ça tue l'élevage et l'agriculture locale, ça trucide même les saveurs et ça occit les vitamines, mais ça dépanne. Seulement la neige n'a pas tenu au sol à Cuers depuis trente ans. Et quand il pleut, ils ont quand même le 4X4. Un quoi déjà ? Un Touareg ! Un « das auto » forcément ! Une merde de volkswagen. La voiture du peuple dont le brave Hitler voulait que chaque foyer soit équipé. Ben ça y est, il est en passe d'y parvenir. En tout cas, les électeurs sont là. Les conducteurs ne vont plus tarder...

Le Touareg se serait plutôt pour affronter le désert. Or côté dunes, le Var c'est relativement tranquille. Et ça doit bien quand même suffire pour la pluie. Pour faire huit cents mètres, aider le boucher à se sortir des crocs et le poissonnier à la faire boucler à ses mollusques.

Mais Marcel et Rosette, qu'est-ce que vous me faites ? Parce que quand même, je les aime bien mes voisins. Leurs chiens ne m'ont jamais mordu, moi qui généralement possède deux mollets estampillés «Pourtoutou». Ils me disent beaucoup de mal des autres, mais jamais de moi, surtout quand je suis là. Il leur arrive même de me porter un cageot de fraises... fraîches. Et ils ne manquent jamais de venir sonner pour me livrer un perdreau ou quelques grives... Marcel est farouchement opposé à l'avortement, mais par contre il aime beaucoup la chasse. « Tiens -me dit-il en me tendant un journal rempli de petits cadavres encore chauds-... tu n'as qu'à les mettre au congélateur.

Jaco
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Dans une actualité sportive toujours aussi dense d'inconséquences, je crains que vous n'ayez laissé passer l'info principale du week-end. Jason Lamy-Chappuis a pris sa retraite. A 29 ans, on peut dire que c'est un privilégié. Ceci étant, sa discipline était doublement exigeante.

Mais au fait savez-vous quel sport il pratiquait, ce Jazon ? Un sport aussi improbable que son prénom d'ailleurs ! Ne cherchez pas. C'était le Combiné nordique. Un truc qui se pratique semble-t-il avec une combinaison merdique. Du genre jaune fluo.

Vous savez ce que c'est, le combiné nordique ? Ne cherchez pas. C'est un truc où vous faites la moitié du chemin en volant et l'autre en skiant. L'important en somme c'est de ne pas rater l'atterrissage, y compris lorsque la compétition se déroule à Seyne-les-Alpes.

Comble de bonheur et coup de chapeau, Jason (on ne s'en lasse pas de Jason) termine sur un joli titre de Champion de France. Ce qui mérite encore quelques ultimes éloges, car pour se trouver des concurrents en combiné nordique, il fallait quand même se lever de bonne heure !

Spécial départementales

La mafia bleue

Bon débarras !  il n'y a plus un seul canton « à gauche » dans le Var.
Paupérisation intellectuelle, lobbies divers du parti dominant,
copinage et coquinage...voici quelques faits majeurs qui ont conduits à ce record de France absolu.
Remarquez nous aurions pu avoir les
autres, ceux un peu plus à droite. 
Dans le Var cela ne gênerait personne. D'ailleurs dans les rares cas
où la gauche était mieux
placée, les voix UMP sont parties à leur extrême, chez le cousin Germain.
Bon, vivement que je retrouve l'air du Sud-Ouest. Mais d'abord, ici j'ai une maison à vendre ! Ça devrait intéresser beaucoup de monde...

24 C'est ne le nombre de Conseil généraux que dirigeaient l'UMP avant que le PS ne subisse, d'après la droite et certains médias, une "déroute".  Alors qu'il en préserve tout de même 34  soit la bagatelle de 10 plus ! Vous me direz il y avait aussi le centre ! Mais le centre c'est le centre et, par définition pas la droite. De plus on ne voit quasiment jamais un parti de gouvernement gagner des élections locales intermédiaires. Alors un peu de modestie d'un côté et pas de suicide collectf de l'autre.     


Chirac vote à gauche !

Dans le seul département qui a basculé à gauche (au hasard la Lozère !!!) le canton de Chirac a choisi deux candidats de gauche face aux UMP.
Sans commentaire...

lundi 23 mars 2015


Chronique d'humour du 23 mars 2015



 
            Du rugby au whisky         



JE viens de me remettre au rugby. Au bout de six ans. Un peu obligé ! Enfin... obligé, faut voir. Ceux qui me connaissent bien, ou même un peu, savent que moi, les obligations , je m'assois dessus. Les seules que je connaisse sont, le respect, l'humanité et l'intégrité. Je pourrais rajouter la gentillesse, parce que cela recoupe un peu tout ça, mais j'ai fini par rencontrer tellement de « gentils » qui sont en réalité d'authentiques faux-culs (parfois des vrais aussi) que j'hésite à m'en prévaloir. Ça me casse d'autant plus les burnes que la gentillesse, la vraie, celle qui consiste à regarder l'autre avec indulgence, franchise et chaleur, est sans doute la principale valeur. LA valeur, grâce à laquelle évidemment on serait épargné par Al Quaïda, les anti-mariage pour tous, les mafias, le FN, facebook, les dealers de drogue, de voitures allemandes et j'en oublie forcément...

Ces valeurs, avec quelques nuances, je les ai retrouvées samedi après-midi devant mon poste, juste avant que je pique un peu du nez, pour récupérer de mon éprouvante soirée chez les Négri, d'Electrika, dans leur nouvel écrin de Tourris...

Ils donnaient à la télé Ecosse – Irlande. J'écris « ils donnaient » par goût et nostalgie. Ça me rappelle mes grands-mères juste avant la couleur, lorsqu'elles m'annonçaient, avec un léger trémolo dans la voie : « ce soir, pitiou, ils donnent la piste aux étoiles... »

Ma piste aux étoiles à moi, c'est donc une image de Murrayfield. Le Flower of Scotland, les notes aigrelettes d'une cornemuse s'évaporant dans le gris flamboyant et se mêlant aux parfums de houblon qui lèchent Edimbourg majestueuse et sobre ; le visage rubicond illuminé des vieux Scottishes sortis de leur clan, en tenue de gala, nus sous leurs jupes plissées, dans la froidure d'un printemps bredouillant.


Il est vrai que j'en ai tant connus, de ces samedis blafards resplendissant en feux de bingale, en sourire de filles généreuses d'apparence mais, au final, de sagesses excessives, en clameurs d'ivresses et d'espérances, toujours consommées mais rarement exaucées. Ils s'appelaient McLauchlan, Irvine, Jeffrey, Hastings, Chalmers, Townsend et pratiquaient un rugby de poètes, de bohème comme disait le grand Lalanne. Mais vaillants. Toujours. Prêts au sacrifice. A la mort. Ils mouraient souvent. Et ça na pas changé. Ils mangent encore leur chapeau et le Tournoi à la cuillère de bois. Plus que de raison. Mais vous étonnerais-je en vous confiant que ce sont ces vaincus que j'aime ? Parce que jamais ils n'égarent leur âme au-delà des brumes des Highlands. On les prétend avares, les Scottishes ! Moi je les crois plus généreux que n'importe qui.

Non, décidément j'ai eu beaucoup de chance. Qu'un journal aussi piètre que ce qu'il est devenu, me confie dans les deux dernières décennies du XXe, le privilège de conter le rugby, de le chanter et parfois même de l'enchanter. De beaux voyages, de grands hôtels, des soirées oubliées au whisky, mais d'abord de sublimes moments lorsque tout un stade se range d'une seule voix derrière une seule voie : celle d'une nation fière, unie, souveraine.

 J'évoque ce temps derrière lequel j'ai cessé de courir. En moins de vingt ans, on a vidé le rugby de toute sa substance humaine. Et ces joueurs magnifiques de caractère, d'altruisme de simplicité, se sont effacés derrière un seul et même homme : le mercenaire. Les affairistes plus ou moins nets, se sont jetés sur les clubs -surtout ceux qui rapportent- et le rugby français, plus que les autres, bien plus que les autres, a perdu son latin. Son âme et son intégrité. Et voici comment « grâce » à cette sombre course à l'armement nous ne sommes même plus foutus d'aligner un XV Français dans le Tournoi...

Sans crampons (à 57 ans quand même !) mais en pantoufles, je viens de me remettre au rugby. Mais au rugby d'antan, au rugby d'autan en emporte le vent. Au vrai, au seul. Au rugby éternel... Parce qu'on ne renonce jamais à son enfance. Que certaines amitiés, je dirais même fraternités, ont été plus fortes. Et que, y a pas de honte à ça, j'ai un peu faim ! Alors avec les gamins du Beausset, les seniors de Draguignan et les purs de La Londe, je vais me le refaire mon rugby à moi. En petit Comité...
Jaco

Un coup de chapeau à l'une de nos lectrices. Eve Brezet, maire de Recoules d'Aubrac a été élue Conseiller général du canton de Nasbinals. Elle se présentait en binôme avec Alain Astruc, le maire Aumont Aubrac. Victoire comme on ne peut en voir que là-haut avec 73,49 % des voix !
 
Marco : Savannah, Hyères et même facebook
 
Tiens, un petit coup de main (et une coupe à la main) à mon ami Marco Archippe. Non content d'avoir essayé de m'aider à construire mon buron, il m'a même aidé à vendre mon beau restaurant. Pour une poignée de figues certes, mais on m'assure que ça ne valait pas mieux... ce qui n'est pas sympa pour le travail accompli à Aubrac sur Mer, cinq ans durant !

Alors je lui dois bien ça ! Non je déconne, parce que c'est ici toujours le coeur qui parle, le reste...
Voici donc le énième bouquin d'un talonneur toulonnais qui, exceptionnellement, a appris à lire et à écrire. Sacré Marco ! je crois qu'il va encore nous envoyer aux quatre coins des States où il a pris ses aises, le salopard, dans un monde à part où il tente lui même de se reconstruire en s'appuyant sur la Généalogie d'un Fantôme (ce qui doit représenter, en travail, une belle somme) et le Monde plat de Rosemary Sheffield (qui n'aurait donc pas besoin de soutien-gorge, mais qui en réalité ne l'est pas, plat !) Passons.

Voici le dernier de la trilogie (promis ?) : Savannah palissades. Au départ j'ai cru que ça se situait à Cuba, mais j'ai confondu avec les cigares. En réalité c'est en Géorgie, au Sud Est des Etats-Unis, une sorte de Toulon, avec son port, son soleil et sans doute aussi sa détresse. Mais je ne l'ai pas encore lu, il me reste quelque espoir...

Allez, je ne vous en dit pas plus. Si ce n'est que je me demande qu'est-ce que mon Marco fait chez cet abominable éditeur. Et qu'est-ce qu'il va se compromettre sur cette connerie de Facebook ? Sauf que, pour ce dernier,  j'en suis de plus en plus réduit à la même damnation. Mais quel monde vivons nous, mes aïeux, quel monde ?

Marco sera au salon du Livre de Hyères (entre autre) les 11 et 12 avril. Il y présentera donc Savannah palissades – Ed Les Presses du Midi

Retrouvez le aussi sur le merdier :



lundi 16 mars 2015


Chronique d'humour du 17 mars 2015

Exact, la santé est en danger !




LA dernière fois que j'ai été malade, mon docteur était en grève. Je me suis vidé deux jours de plus, j'ai bouffé du riz, des carottes. Je n'ai pas avancé le tiers payant, ni les deux autres tiers d'ailleurs...

S'il n'y avait pas tant de gens qui ont à tout prix besoin de leur toubib pour leur prescrire leurs arrêts maladie, je proposerais bien de faire la grève des « patients ». On resterait tous chez nous avec nos rhumes et nos coliques et mon vieux, tu peux pas savoir à quelle allure elle se renflouerait, la caisse maladie. Au passage, je sais pas si vous avez remarqué mais depuis la mi-décembre ils ont pas beaucoup travaillé nos carabins. Bon là, pour le moment ça va, ils sont à Megève, à Isola 2000 (pour les généralistes de village) mais d'ici quelques semaines ils vont commencer à s'emmerder ferme. Heureusement, il leur restera encore la plongée dans les barrières de corail aux Maldives...

Il n'empêche que s'ils sont vraiment soucieux du lendemain, pour le présent ça doit encore passer. Parce que moi, quand je faisais grève trois jours je commençais à penser aux gros yeux que mon banquier ne manquerait pas de m'adresser. Eux au bout de trois mois, ils restent imperturbables... En même temps y a de quoi. Vous en connaissez beaucoup vous des professions où l'on rembourse les prestations. Si les restaurateurs pouvaient prendre la carte vitale il ne la refuseraient pas. Il y aurait certes plus de gros mangeurs mais... moins de malades !

Bon, vous trouvez que je suis un peu tendu sur le sujet ? Non, vraiment à peine...

Le mien -de docteur- lorsque nous avons fait le bilan de mes petits ennuis, fut d'accord pour constater que les cinq ans passés debout sans bouger, mais à m'énerver derrière les casseroles, m'avait fait le plus grand mal. Alors avec mes 40 centimètres d'artère en moins, je lui ai suggéré que je pourrais peut-être demander à la sécu une « incapacité professionnelle ». C'est alors qu'il me tança : « Mais non, pourquoi vous voulez demander ça ? De toute façon vous n'y aurez pas droit... »

Et c'est tout juste si ce sermonneur hypocrite ne m'excommunia pas au nom d'Hippocrate. C'est pourtant le même qui, il y a une petite année, alors que je m'étonnais que sa profession délivre autant d'arrêts maladie bidons, m'assurait qu'il ne pouvait pas faire autrement, car si lui ne les signait pas, d'autres le feraient !!! Belle mentalité.

De toute façon, il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour deviner -au même titre que les notaires- que s'il y a encore des toubibs, ce n'est pas pour sauver les hommes, mais pour se gaver sur leur santé précaire. Et ceux-là, bon sang, ils se gavent ! Surveillez un parking de centre médical et choisissez : entre la porsche cayenne, l'audi Q7 et la bmw X6 , vous mesurez à quel point la profession est en souffrance.

Mais la vie n'est pas rose tous les jours. Car après le golf, les dîners au champagne et les soirées à l'Opéra, il faut se coucher. Bon généralement ils sont plutôt mieux accompagnés jusque dans leur lit, que le sous-chef de bureau de l'assurance maladie... Mais là n'est pas la question. Ensuite, il s'agit de dormir... Et vous croyez que c'est drôle de vous réveiller en nage ? Quand un sournois cauchemar vient de vous laisser craindre qu'un jour, qui sait, un patient, un pauvre diable sortirait de votre cabinet sans payer un kopeck ? Que les soins seraient gratuits ! Qu'il présenterait sa carte vitale à la place d'une billet de cinquante... Et comment on fait du black avec une carte vitale, hein ? C'est ça, vous voulez nous ruiner ? Et pourquoi pas nous faire payer des impôts tant que vous y êtes ? Mais dans quel pays vit-on ?

Et pourquoi pas , tant qu'elle y est, la Marisol, étatiser la médecine, réglementer les salaires des toubibs et les rendre plus disponibles ? Ben voyons ! et après on leur demanderait même de nous guérir, c'est ça ? Communistes va !


Bon j'ironise, mais quand même ! Pour des types qui sont généralistement incapables de vous détecter une maladie, qui se trompent de traitement une fois sur deux et qui en plus trouvent toutes les réponses -même fausses- dans un gros livre où il y a tout, ils sont quand même gonflés nos libéraux.

Ce qu'ils craignent encore et par dessus tout ce sont les hôpitaux. Je dis encore, car leurs grands amis de droite (au nom desquels ils manifestaient massivement dimanche) ont, ces dernières années, bien fracassé l'hôpital public. Ces grandes structures où tout le monde est logé, traité et éventuellement soigné à la même enseigne.

Ce qu'ils redoutent les « révolutionnaires » en blouses blanches du 15 mars , c'est l'égalité et ce suprême gros mot : la gratuité. Car c'est à croire que nos vieux médecins de campagne, qui roulaient en 4L et se levaient tôt, ne faisant -au passage- payer que les riches, ont tous disparu sans penser à se reproduire...

Et pourtant qu'est-ce qu'ils étaient beaux sous leurs capotes, par n'importe quel temps avec leur sacoche gonflée d'improbables ustensiles dont ils n'avaient d'usage que pour vous donner l'illusion d'une quelconque efficience. Le stéthoscope, le petit marteau pour les réflexes et l'entonnoir qui vous défonçait les oreilles.

Avant cela il y avait eu les saignées et la couleur des urines... Ce n'était pas mieux, mais ils ne vous faisaient pas chier... Sinon en cas extrême de constipation...

Ils prenaient un café, une goutte de gnôle, ils vous écoutaient, parfois même ils vous aimaient. Un docteur, avant d'être un patricien, c'était un humaniste...

Alors je sais bien ils ne sont pas tous dépourvus de conscience sociale, ils n'ont pas tous échoué dans cette impudence libérale qui est sur le point de défigurer notre vieille  patrie des Droits de l'Homme, celle de Voltaire, Robespierre et Hugo.

Mais le « Mouvement santé pour tous » (ça ne vous rappelle rien ???), qui réunit une quarantaine de syndicats, hume fort le factieux et donne à penser que ces nantis sont définitivement coupés de ceux auprès desquels ils devraient être aux petits soins. Ils appelaient à « durcir le mouvement » ces barjots, face à « la surdité » de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Hé bien, qu'ils lui envoient plutôt un ORL...

Jaco



1) Lorsque j'étais gamin je voulais être docteur. J'exerçais avec brio auprès de mes petites cousines... Puis j'ai perdu la vocation dés qu'il a fallu apprendre à compter !





2) Je dédie cette chronique à mes copains en blouse blanche que j'aime. Et à ceux que je ne connais pas, mais qui dans les hôpitaux publics ou dans leur cabinet, préfèrent soigner les âmes que de faire de la politique...Ou, quand ils en font, comme l'ancien pédiatre et Maire de Clichy, Claude Dilain, poursuivent leur mission au service de l'humanité.

Chronique d'humour (et de tristesse) du 16 mars 2016 (bis)

La télé-réalité toujours plus gore





UN, deux, trois. Oui je vérifie, cela fait bien trois jours que je résiste afin d'éviter d'avoir à consacrer cette chronique - où il y a tellement de chose à rire- à cette tragédie argentine. Vous savez, ces hélicoptères qui se sont crashés lundi dernier dans la pampa ! Non, ne me dites pas que vous n'en savez rien. Il n'y en a qu'un qui peut ne pas être au parfum, c'est mon B.O qui vit lui, pour de bon, sur un nuage de lait dans son thé et qui a bien de la chance.

J'avais résisté, parce que même si nous avions à faire à des guignols, toujours prêts à participer aux grands théâtres merdatiques (et pas que pour la gloire, croyez-moi !), même si la télé-réalité est révulsive, ces victimes du grand barnum permanent de la « une » et de la « six » réunis, ont une famille, des gens qui souffrent et méritent en cela compassion et silence.

Ce que j'observe toutefois et c'est navrant, c'est que ce sont parfois les familles elles-mêmes qui se présentent devant les caméras pour rallonger la sauce des journaux télévisés, de l'info en continu et dire leur déchirement. Leur colère. Mais là, attention, en colère contre quoi ? Est-ce qu'elles savent ces malheureuses personnes endeuillées dans le choc de deux hélicos en folie, qu'il en meurt des milliers par jour ? Et pas des enfants gâtés, des sportifs nantis, gonflés à l'orgueil et aux amphétamines. Non, des humbles, des vaillants, des anonymes, qui ont turbiné parfois au taquet tout au long de leur vie et qui, c'est bête, se retrouvent terrassés par un infarctus, un cancer, un accident de la circulation ...de la route ou cérébrale. Il en tombe, en somme, bien plus que des hélicoptères.


Heureusement pour la première chienne, il y  avait de la réserve. Ainsi Génie Longo, Alain Bernard, Philippe Candéloro, Sylvain Witford et quelques autres étaient sur la piste. Mais sont restés au sol. Ouf, la télé est sauvée. Quant à la réalité, elle s'en remettra...

Non, je suis triste pour de bon, parce qu'ils étaient jeunes et ne méritaient pas ça. Mais s'ils étaient les seuls dans ce cas... On pourrait déboucher le champagne ! Et ce n'est évidemment pas leur procès que j'instruis. Mais lorsque toutes les télés et pas seulement celles concernées, en font des tonnes, plusieurs jours durant, je ne peux hélas m'empêcher de constater que ça leur rapporte encore et que pour le coup, quelque chose ne va pas du tout dans cette société vérolée...

Ce qui ne va pas, c'est ce sport-spectacle, ce business permanent grâce auquel les financiers et le petit monde de la téloche s'engraissent et se repaissent de ces compétitions montées en épingle, à l'image du perchiste, Lavillenie personnifiée, que l'on ne cesse d'encenser en oubliant de préciser qu'il est quasiment le seul à se dresser au bout d'une perche de plus de 6 mètres, tellement le reste du monde s'en balance. Pareil pour la natation où l'on te déifie une ondine ou un apollon en maillot fluo, parce qu'ils nagent plus vite d'un centième de seconde. Mais qu'est ce qu'on devrait en avoir à battre ? Il sait nager, grand bien lui fasse. Il aime ça ? Qu'il nage. Mais de là à le regarder... Vous connaissez un truc plus chiant qu'un type qui nage ? Oui, peut-être, un mec qui court. Enfin, c'est pareil...

Le sport ne se mesure plus qu'à l'aune de la compétition, de la victoire et du pognon. En sorte que toutes les générations de l'ère professionnelle ne se ruent plus sur les pistes, les parquets et les pelouses que pour se faire les médailles en or et goûter à cette notoriété tellement artificielle et sans réel intérêt à l'échelle de l'humanité.

Moralité, là où nous nous courions, nous jouions, nous tapions pour le plaisir, la camaraderie, l'hygiène corporelle et mentale ; là où nous étions contents de marquer un but pour Quevilly, un essai pour Cognac, un panier pour Bagnolet, les sportifs libéraux et mondialisés ne pensent qu'au prochain club dans lequel ils iront se gaver la saison prochaine.

Ce sont les télés rapaces, les dirigeants félons, les organisateurs avides qui ont généré ces monstres devant lesquels hélas, le peuple bleu Marine se prosterne encore, toujours, peut-être même de plus en plus. Car lorsque le pain manque et que la raison s'égare, il ne reste plus que le jeu...

Quelle tragédie ! Non content de tuer père et mère pour être le premier sur la ligne, le sportif triche à qui mieux-mieux et il ment forcément, puisque, avant de s'enfermer dans le mutisme et la honte, il a quand même proclamé avec des grands airs menaçants que tout cela était un complot, une pure invention. Mais a t-il seulement honte ? ... pas sûr ! En attendant le tricheur est aussi un voleur. Car il ne les rendra jamais la victoire, la gloire et la thune dont il a sûrement privé un concurrent plus propre (si, si, ça peut exister)....

Voilà, une bonne chose de faite. Toute ma vie, j'ai souffert de cet environnement qui n'a cessé de s'amplifier. Où tout est dans le rapport de force. Le besoin d'écraser l'autre. De se glorifier. De s'empiffrer. Et ce soulagement, en écrivant tout le mal que je pense des compétiteurs qui forment à mes yeux une redoutable bande de snocs malfaisants, tout le mal aussi que m'inspirent ces hordes de décérébrés qui meuglent dans les stades ou devant leur télé en des instincts primaires qui les privent de tout sens humain, ce soulagement n'enlève en rien la souffrance que ressentent les proches des victimes de la télé-réalité. Et à laquelle je compatis totalement. Autant qu'à mes amis qui viennent de perdre un être cher. Et ceux pour qui ça ne va pas tarder. Tous ces gens qui meurent par milliers sans avoir jamais mis les pieds dans un hélicoptère.

Jaco



A Table... de la Fontaine

Et c'est parti pour une nouvelle aventure place Lambert, celle de Léa et Frédéric. Nous leurs souhaitons qu'elle soit aussi belle que la nôtre et bien plus longue.

C'est bien engagé, car le décor du restaurant est absolument magnifique, chaleureux et convivial. Plafond rouge, murs blancs avec motifs, tableaux, glaces et ardoises pour présenter les produits... Une vraie réussite à l'instar de la terrine du chef qu'il tient de son grand-père. Voilà donc des valeurs communes qui parleront à nos anciens clients (dont Josiane et Michel que l'on voit ici en compagnie de Frédéric...)
Allez bon vent les collègues, après avoir signé la transaction sous la pluie, vous avez réussi l'inauguration sous la pluie. A Toulon c'est une véritable prouesse : il faut viser juste ! Alors que ça continue...
Non pas la pluie, mais de viser juste.
Jaco
Les Tables de la Fontaine ouvert du lundi au samedi midi et les vendredi et samedi soirs sur réservations. Tel 04 94 05 49 76

lundi 9 mars 2015

Chronique d'humour du 10 mars 2015

Mais où qui sont, les artistes ?
 

J'AVAIS bien entendu parler de Julien Doré. Mais pas encore chanter !
Avec sans doute un peu de retard sur le commun des téléspectateurs, il fait partie de ces rencontres que j'aurais tant aimé éviter. Et je le dois encore à ce p... de Grand Journal qui est aux bobos parigos rosés ce que le JT de TF1 est à la populace provinciale bleue Marine.
Vous me direz que c'est bien fait pour moi qui avait décrété, ici même il y a bien longtemps : Canal Pu ! Surtout entre 19 et 20 h 15 avec le fameux Dé Caunes qui, en vieillissant, porte de mieux en mieux son nom.
C'est que je voulais voir ensuite, le Petit journal de Barthés. Je ne dis pas qu'il ne commence pas à avoir la grosse tête le Yann en question, ni qu'ils ne sont pas en train de transformer le jeune Martin en Tintin de BHV, mais il présente la seule émission encore regardable du PAF. Lequel, en prenant le parti de se mettre au ras des pâquerettes, c'est à dire en phase avec l'audimat, nous précipite tout droit dans les bras musclés de l'héritière de la Trinité/mer. Le Petit Journal est à la télé ce que le Canard enchaîné est à la presse écrite. Des médias qui font le job et que trop peu de gens suivent. Ce qui les rend aussi vulnérables qu'un quelconque Charlie.
Bon j'en étais où ? Ah ! Julien Doré !!! Putain c'est chaud... Meilleur artiste de l'année, le type ! Déjà aux Victoires de la musique (enfin la fausse, pas celle du Classique qui a fait sept fois moins d'audimat que Top Chef et Joséphine Ange gardien), il n'y aurait, à les entendre, que des artistes ! N'importe quel trou de balle qui pétouille dans le micro est assermenté « artiste ». Et le « mien » là, le Doré sur tronche, c'est même l'artiste de l'année. Fwii... (c'est un coup de sifflet exclamatif, mais j'ai du mal à le transcrire sur la feuille) surtout ne me présentez pas les autres, ceux qui n'ont pas été « meilleur artiste de l'année »...
Mais c'est que si ce type-là, avec son chignon et sa bonne tête de mignon qui a dû trouver son permis de chanter dans une pochette surprise, c'est un artiste ! que sont les autres ? Mon plomblier capable de déboucher une canalisation en moins d'un heure dans un vide sanitaire haut de quarante centimètres. C'est quoi ? Mon boucher qui en trois coups de couteau bien placés me sert une osseline coupée au cordeau. C'est quoi ? Mon agent immobilier qui en moins de six mois parvient à vendre mon restaurant à la moitié de son prix. C'est quoi ? Le Bosniaque là, ou Kosovar (tout ça c'est pareil) qui a eu la médaille d'or de menuiserie. C'est quoi ? Et même mon ami Scott qui en quatre coups de Karsher à nettoyé toute la rocaille autour de ma maison... Dites, c'est quoi ?
Bon, certes leur heure viendra. Car lorsque Doré qui a déjà perdu sa voix (car il a bien dû en avoir une le pauvre garçon !) aura un peu blanchi ou pire perdu ses tifs ; lorsque les recettes de cuisine qui tournent en boucle auront toutes été essayées à la maison et impeccablement ratées, sans doute sera-t-on gratifiés, sur les chaînes peoples, de quelques nouveaux standards originaux dans le genre « SOS mon beau plombier », « Un pompier vite fait », «  Le Boucher vous en met un peu plus », « Mon voisin vient ramoner à la maison » et les placards de la productrice TV aux idées courtes mais aux dents longues et aux seins pointus, débordent de concept, de process and recording. 
 
L'artiste -comme ils disent- émet un son qui dit à peu prés cela : « Le ciel se couche sur ta peau de louve, les oies sont rouges, la mémoire est trouble, on a vu l'Espagne, la rive et les larmes, l'amour a ses failles, et ses coeurs nomades »... On comprend mieux dès lors pourquoi il débite sa poésie en anglais !
Surtout ne nous en prenons pas à ce jeune homme qui avait tant envie de réussir qu'il aurait tout aussi bien pu remporter les championnats de Vendée en planche à voile. C'est le système qu'il faut condamner, décapiter et refonder. Car on s'égare mes amis, on s'égare. Des artistes il en reste. L'INA en regorge. De Brel à Brassens en passant par Ferrat, Bécaud et Béart tous ces monstres défunts pourraient enchanter nos soirées d'hiver et initier nos enfants au bon goût. Sans l'avouer peut-être, ils découvriraient ce que sont : une voix, des paroles, des mélodies...
On me signale que Béart n'est pas mort. C'est une excellente nouvelle. Il peut donc en faire encore du direct, comme Aznavour, Perret, Lavilliers, Eddie, Trénet et quelques contemporains qui résistent aux outrages du temps.
On me signale aussi que Trénet est bien mort... Et là je m'inscris en faux (ou en faucheuse...) Charles est éternel.
L'ennui c'est que c'est plutôt le mauvais Charles qu'on tente d'exhumer. Martel en tête aux élections partielles. Et peut-être départementales. Il est temps que chacun d'entre nous, à commencer par vous qui êtes encore avec moi à cette heure tardive, nous dressions pour refuser l'affront national. Alors bien sûr que le front républicain existe. Mais il  exclut fatalement les snoc. Et c'est pourquoi en transmettant ce blog, à vos amis, à vos proches vous participerez au grand combat contre l'obscurantisme. D'où qu'il vienne. Car je veux bien que l'on condamne l'islamisme. Il nous gâche la vie ; parfois il l'ôte aux gens qu'on aime et qui placent leur courage au service des hommes. Mais prenons garde que les premiers bénéficiaires de cette radicalisation, ne soient pas ceux qui les combattent le plus farouchement. Le plus connement. Car entre ces ennemis de Charlie, il est hors de question d'accorder notre préférence à l'un ou l'autre.
Bref, Doré c'est la télé qui dort, c'est elle qui endort. Et si on ne file pas tous sur la cinq ou sur Arte pour réveiller nos neurones, on va le sentir passer. « Ça va nous faire mal » comme l'a joliment déclamé le dernier avatar des Le Pen à Gilles Leclerc.
Au moins on est averti, avec la Maréchale se sera sans vaseline...
Jaco


Les aventures d'Eddie