mardi 29 septembre 2015

Chronique, nique, nique ... du 29 septembre 2015



              Bises ou pas bis ?                 


Vous pariez que je vais encore vous causer bagnole et me gausser de Wolkswagen (je sais il faut un V, mais j’aime bien le W). Non, je ne ferai même pas allusion aux tricheries teutonnes, persuadé que dans ce monde ultra–libéral  tout le monde trafique et ment, intoxique et tue. Ben quoi, c’est pour la bonne cause ; y a pas de honte à réussir et à gagner de l’argent ! Ceux qui contestent ces évidences, sont des jaloux, des incapables. Des gauchistes, des syndicalistes…
Non je n’ai pas envie d’évoquer cette histoire de moteur allemand dont le fabricant a été pris le doigt dans le pot de benzène. Et puis à quoi bon tirer sur une ambulance même si c’est une W, une « das auto ». De toute façon ce n’est pas le fait qu’il y ait des bagnoles de kulture germanique qui  m’emmerde, c’est qu’il y ait des centaines de milliers de snoc qui ne jurent que par le XV de France mais qui roulent pour l'étranger… Ah ! ils sont beaux dans leur golf, leur touareg ! J’en ai même surpris un dans un 4X4 amarok, une espèce de Panzer. Une vrai tête de con…  non pas la bagnole, le type ! Et je ne parle même pas du provocateur qui se balade en passat. Elle est si moche que même en France on n’en commet plus de telles.
C’est d’une autre forme de tricherie dont j’aimerais vous entretenir. La bise. Non pas le vent, car sinon je vous parlerais aussi de brise et même de tourmente…
Quand j’étais gamin, je n’embrassais que maman et éventuellement papa, les mémés… quelques cousines. Même mon oncle, que j’aimais bien, m’adressait une poignée de main virile mais complice. C’est sur cette ligne de paysan tarnais que je me positionnai par la suite. Adulte, je saluais d’une bonne paluche mes proches, qu’il soit de la famille ou les amis d’un cercle restreint.
Puis je suis arrivé dans le Var. Le fléau n’a pas commencé de suite. Je ne me serais pas vu claquer la bise à Véran, Guilbert ou Drigeard. Là, ce sont mes propres enfants qui embrassèrent d’abord leurs copains. Non, pas quand ils marquaient (je ne les avais quand même pas mis au foot !) mais lorsqu’ils arrivaient à l’entraînement, puis seconde couche quand ils en repartaient. C’était tellement systématique que je me suis demandé si le premier n’était pas un peu PD. C’était ma faute ! j’aurais jamais dû les mettre au rugby… surtout pas à la Valette.  *
Puis le second fit pareil. Et encore le troisième ! Oh, là, me suis-je dis : « Y a un truc qui cloche ». Ce n’était pas tant que nous souffrions d’homophobie, ni larvée, ni galopante mais enfin,   nous qui  rêvions d’avoir plein de petits enfants… Bref, on s’aperçut très vite que le fait d’embrasser n’avait rien à voir avec les mœurs ni une quelconque déviance.
D’ailleurs, moi-même je me retrouvais en situation de faire la bise à n’importe qui, n’importe quand et souvent à mon corps défendant. Coincé entre deux portes, comme une vulgaire secrétaire, pris dans les phares comme un lapin sans défense. C’est alors que je me surpris à embrasser les uns et les autres, y compris parfois, ceux que je n’aurais pas forcément salués quelques années plus tôt. Je me souviens de cet instant surréaliste où, discutant avec un ancien président du RCT, un ancien grand joueur l’étreignit comme du bon pain. Une fois celui-ci parti, l’autre me dit tout de go : « Regarde-moi  cet enc… »
Tout ça pour dire que dans ces bises, il n’y a souvent rien de vrai. Je me suis mis à repenser à Al Capone, à la mafia -qui n’est pas totalement absente des lieux-, au « bacio della morte » le terrible baiser de la mort ou encore pour ceux qui préfèrent la version catholique, le sacro-saint « baiser de Judas ».
Là, il m’est apparu urgent de vite ré-embrasser ceux que j’aimais et  à qui je n’accordais, autant par pudeur que par habitude, qu’ une main serrée avec le cœur. Car je me retrouvais dans la situation ubuesque consistant à laisser à distance les miens et à étreindre des étrangers…
Peut-on mettre un terme à ces embrassades généralisées qui ne hiérarchisent plus aucunement les sentiments. Faut-il à jamais bisouiller tous ces gens que l’on croise fortuitement, que l’on connaît à peine, qui nous indiffèrent, mais parfois aussi … nous dérangent ? Outre ma si chère famille, mes beaux amis, je voudrais bien ne plus réserver ce geste intime qu’aux jolies filles, aux bonnes mémés et, à la rigueur, aux dames en général.
Je crains qu’il ne me faille un certain temps pour sortir de ce jeu de dupe et cela n’ira pas sans quelques dégâts. Car si je renonce à biser un certain nombre de gens qui me sont indifférents ou carrément antipathiques, ceux- là me traiteront de prétentieux, de con ou d’autres noms d’oiseaux dont je me moque éperdument. Mais quid de ceux avec qui je partage cet acte intime et convaincu. Devrais-je risquer de les offenser en ne tendant pas l’autre joue comme dans l’ancien testament ? On verra bien, je vais les laisser me proposer leur main amie. Et si je la saisis  avec un grand sourire et un profond soulagement, ils sauront que je les aime.
Toutefois, vous m’autoriserez une légère entorse à cette ligne de conduite. En effet, si c’est possible, je continuerai à embrasser mon pote Eric Melville.
Ce n’est pas tant que j’éprouve une passion hors du commun pour la couenne d’un vieux Springbok plein d’humanité. C’est plutôt que lorsqu’il vous serre la main, le Sud’Af de la Garde vous la rend en piteux état. Ce n’est pas alors une entorse, c’est une … fracture ouverte !
Je vous embrasse…
Jaco

* D’habitude je ne juge pas nécessaire d'ajouter un smiley pour bien spécifier que c’est du second degré. Sinon, il y en aurait partout.  Mais là je préfère le préciser parce que sans quoi c’est pas sûr qu’ils comprennent !

lundi 21 septembre 2015

Chronique d'humour et d'amour (pour le fisc) du 21 septembre 2015



Vous reprendrez bien encore  impôt ?


Tiens, je sais que ça vous passionne presque autant que moi,  je voudrais vous parler des impôts. Oh ! pas des miens… Car je suis un peu dans la situation d’un ecclésiastique qui vous entretiendrait de sexualité débridée, d’un fonctionnaire qui deviserait sur la pénibilité au  travail ou d’un sportif qui évoquerait Kant  ou Diderot. D’Aristote, il ne connait qu’Onassis.  
Les impôts - j’ignore bien pourquoi - s’obstinent à me mépriser. Lorsque j’étais journaliste, ils ne voulaient déjà pas de moi, sous le prétexte hallucinant que j’avais droit à un abattement spécial de 30 %. Au nom de quoi ? Des bonnes relations avec le pouvoir sans doute… Et avec trois gamins à la maison, dont ce n’était pourtant pas la vocation, j’étais systématiquement exempté.
Pire encore, une année où j’avais eu très chaud  et où j’avais fini par m’équiper d’une climatisation réversible, le fisc m’avait gratifié d’un joli chèque pour me remercier de ne pas payer d’impôt.
Puis au resto, avec mes piètres bénéfices grâce au prix de revient exorbitant de la viande d’Aubrac et de l’aligot, je n’arrivais toujours pas à être admis dans le cercle des redevables.
Ensuite, une année sabbatique et maladive m’a définitivement exclu de la zone des imposables et je ne suis pas certain que mes nouvelles fonctions de communicant  m’offrent ce privilège dont on me dit, par ailleurs, le plus grand mal. Et ne serait-ce que pour me forger ma propre opinion, j’aimerais beaucoup, un jour,  y avoir droit.
Las on n’en prend pas le chemin. Car sans attendre l’alternance de 2017 où, c’est juré, les libéraux cesseront le matraquage  fiscal comme ils l’ont toujours fait -c’est bien connu- voilà que notre président « anti-finance », « anti-riche » et antipathique aux gens de droite et d’une bonne partie de la gauche, s’est mis en tête de renoncer à l’impôt.
Et c’est un comble, lorsqu’on sait que c’est justement pour qu’il fasse cracher au bassinet toutes les pleureuses accablées, pillées, asséchées, dévalisées, prostrées sur le siège en cuir de leur  classe affaire ou de leur 4X4 made in Germany – ya vol mein general !-  que nous l’avons élu ! 
Lorsque l’on vit dans une Démocratie, avec une école, une fonction, une voie, et parfois –suivant la pêche du jour-  une raie  publique,  on se doit de payer l’impôt. Plein pot. Et content, surtout lorsqu’il en reste finalement assez, pour changer la bagnole, partir à la neige, au soleil et parfois tout ça en même temps.
J’évoquais tout à l’heure la fonction publique et je dois admettre que cela doit parfois faire un peu mal là où je pense –suivant la pêche du jour- quand on a versé son dû à la collectivité, je veux dire sans tricher,  trafiquer au black ou défiscaliser à tout va et que l’on est reçu comme je le fus ce matin en mairie.  Il s’agissait de deux mollassonnes « hors d’âge » totalement acariâtres, inopérantes, en un mot, abjectes. J’avoue que ce matin c’était l’une des toutes premières fois où j’arrivais à me satisfaire de pas joindre mon obole à la cause commune.
Cela n’exonère en rien les acrobates du travail dissimulé, les funambules de la calculette, les exilés fiscaux et cette sale race de profiteurs que l’on entend braire à tort et à travers.  Non seulement je les empêcherais de refoutre les pieds en France les Gasquet, Noah, Prost, Halliday et la quasi-totalité des gros patrons, sous peine d’aller immédiatement au gnouf, mais je leur interdirais même de parler français. Parce "qui qui n’a payé" leur encre, leurs livres, leurs études gratuites jusqu’au bac ? Qui ? Eh bien les citoyens avec une petite partie de leurs revenus prélevés. Bon d’accord, pour Johnny les études, elles ne nous ont pas coûtées un radis, il peut passer, mais qu’on ne l’y reprenne pas.
Le drame de la France et surtout des dernières honnêtes gens qui s’obstinent à travailler, à payer et à trouver que la vie est tout de même plutôt belle, le drame, c’est qu’elle compte énormément de riches, mais que quasiment aucun n’a de scrupule, d’honnêteté, d’humanité.
« Moi je veux bien payer, mais à condition qu’on refasse ma rue, mon hôpital et que je sache où va mon argent. Je ne veux pas payer pour des types qui viennent se gaver sur mon compte… » C’était presqu’un copain le type, je dis bien c’était, parce qu’à la fin je lui ai demandé s’il ne voulait pas aussi qu’on lui refasse le trou du cul…
Ouais, ouais je sais, c’est un tantinet grossier, mais ça mérite. Parce qu’évidemment, même si ce n’était pas au café du Commerce, il était question des réfugiés. Notez que je n’évoque jamais le sujet avec qui que ce soit, parce qu’il y a tous les risques de tomber sur un noc. Donc, que des gens sur la planète se fassent tirer comme des lapins, qu’ils n’aient rien à bouffer, que les enfants  meurent et que les femmes pleurent , ce n’est pas le problème du contribuable français. Surtout de celui qui triche et qui râle tout le temps.
«On y est pour rien, nous,  s’ils sont nés dans des  pays pauvres,  tous ces arabes, ces nègres et ces kosovars, c’est vrai quoi à la fin… »
Non, je suis pour que tout le monde paie l’impôt. Et que les imbéciles paient le double si possible. Que tout le monde paie : ceux qui rejettent les réfugiés qui viennent manger notre pain, mais aussi nos pauvres de banlieue, les allocataires et Rmistes qui brandissent un peu partout le drapeau Bleu Marine de la honte.
L’autre jour je suis allé dans un magasin d’électroménager. Il y avait plein de dames un peu costaudes en legging rose et en polo vert entourées de gamins qui criaient dans tous les sens ; je voyais bien qu’elles devaient s’alimenter de patates surgelées, les malheureuses. Les stands de friteuses, de téléphones portables et de tablettes étaient envahis.
C’est en allumant  la radio que cela s’éclaira : l’état venait de verser la prime de rentrée scolaire  aux familles en difficulté.
Eh bien voyez, on leur piquerait cinquante euro d’impôt, comme à tous les petits,  elles garderaient peut-être leur vieux  portable mais un petit syrien serait peut-être sauvé de la noyade. Et les gros cons qui gagnent tant n’auraient qu’à la fermer…
Non ce n’est pas le moment de baisser l’impôt  il faut le généraliser aux pauvres et le multiplier aux riches. De toute façon, pour les prochaines élections, ça fait longtemps que c’est foutu…
Jaco



Du-te și Alex România

Mercredi,  je serai forcément partagé. Rendez-vous compte, mon ami Alex Déjardin rencontre la France avec l’équipe de Roumanie dont il est l’un des deux préparateurs physiques. C’est un peu comme quand Toulon allait jouer dans son ancien club à Bayonne … Non je déconne !

Rigolez, mais y a quand même du suspense. D’abord parce que la France n’aime pas ces matches et qu’avec son équipe « réserve » elle va sans doute y rester… sur la réserve. Ensuite parce que pour les Roumains, rencontrer la France en poule à Wembley, c’est un peu leur finale.

Rigolez, mais vous avez vu le Japon face aux Boks ? Quelle santé ! Et bien donc tout va se jouer sur le physique. L’équipe qui sera capable de courir aussi vite à la soixante-dixième minute qu’à la première.

Bref si la Roumanie perd se sera normal, mais si elle gagne ce sera… Alex !


samedi 12 septembre 2015

Chronique d'humour -et d'amour- du 14 septembre 2015



          Un supplément d’âne…          





Non, vous n’êtes pas ici sur le chemin de Stevenson, ce jeune Ecossais en mal de vivre, qui avant de découvrir sa célébrissime « Ile au trésor » s’était égaré volontaire dans les Cévennes avec son âne. Il n’en avait pas fait du saucisson, je vous rassure, mais son compagnon, je vous l’assure… Il avait ainsi longuement cheminé entre la Haute-Loire et Le Gard, traversant la Lozère du nord au sud.

Là, vous êtes bien sur ce chemin de Saint-Jacques de Compostelle , GR 65, que l’UNESCO a bien voulu inscrire à son patrimoine immatériel. Immatériel correspond bien d’ailleurs à ce modèle de périple, tant tout est fondé sur l’égalité, la sobriété, voire le dépouillement.
 

Cela n’exclut nullement quelques dérogations intemporelles et circonstancielles, comme la découverte, par exemple, de l’hôtel de La Route d’Argent où il est difficile de ne pas se poser quelques minutes –ou quelques heures, histoire de partager un brin de convivialité, se tracer une petite moustache de houblon –brassée forcément par quelques moines-, se convertir à l’aligot et toute autre forme de tentation terrestre… Les longues marches futures expieront ces quelques égarements profondément humains.

Pour le repos de l'âne, Pompon à choisi de s'arrêter à la fontaine alimentée par ce chapelet de sources qui irriguent Nasbinals jusqu’à plus soif, pour s'y désaltérer. Son compagnon à deux pattes lui a aussi tendu une grappe de raisin sur laquelle il s’est précipité, sans aller jusqu’à dévorer la rafle insipide et âpre.
Entre Nasbinals et Aubrac, c'est là que le Chemin devient divin...
Il nous a expliqué –mais non pas l’âne, couillon !- qu’ils étaient partis de Compostelle et qu’ils refaisaient le chemin à l’envers. Non par esprit de contradiction, mais parce que Pompon est resté quelques temps en pension en Galice en compagnie de quelques délicieux ongulés ibériques et qu'il s'agissait de rentrer un peu au pays ! Et il avait le sourire, car Le Puy n’était plus sans fond. A peine deux jours et tournée générale de picotin d’avoine. Car même si les deux hommes qui l’accompagnaient n’avaient en rien le profil de tortionnaires, c’est quand même lui, le quadrupède, qui se tapait la corvée des bagages. Or, au même titre que la condition féminine s’est nettement humanisée - y compris la nuit- , les ânes aussi ne souhaitent plus être des bêtes de somme -y compris le jour-. 
Et c’est ce qu’il raconte avec force détail sur son compte facebook… Alors là, c’est le Pompon ! Il a un compte facebook, le salopard ! J’espère qu’il ne roule pas en audi au moins ! Non là franchement il baisse dans mon estime, Santiago -car il s'appelle aussi Santiago-. Je préférais celui de Buridan (qui crevait plutôt que de choisir), ou l’âne culotte de Bosco, ou celui qui vole du côté de Gonfaron, ou l’âne des poètes de Trénet… Enfin, n’en faisons pas tout un fromage d’autant qu’avec du lait d’ânesse c’est compliqué. Nasbinals est magnifique en septembre. Moins sans doute que dans sa torpeur pré-hivernale, mais déjà apaisé des invasions estivales. Très fréquenté -bien fréquenté-, il le reste néanmoins, par ces pèlerins de Saint-Jacques animant les drailles de mouvements multicolores. Des femmes et des hommes cheminant davantage, me semble-t-il, à la recherche d’eux-mêmes et des autres, d’une communion avec la nature et l’espèce humaine, que d’une réelle quête spirituelle. Qu’importe l’élan qui les emporte… Ce 10 septembre ils auront pu partager sans manière, ce petit supplément d’âne.
Jaco 

IL VOUS FAIT RIRE MOSCATO ?


Si Moscato parlait français, s’il avait une once de finesse et d’humanité ça se saurait. Je n’évoque même pas sa brillante carrière de rugby où il répandit le fair-play et l’humilité sur tous les terrains de France, comme chacun le sait !  Et pourtant les radios et télés-poubelles lui ouvre le micro à qui mieux-mieux. Sa dernière tirade, populiste à souhait, vaut le détour :