Les blagues du blog


Les J.O d'hiver dans l 'Aubrac (Saint-Urcize) en 2022




DESORMAIS C'EST ACTÉ, SAINT-URCIZE EST BEL ET BIEN CANDIDATE. 
CONFIRMATION SUR FRANCE 3 AUVERGNE http://www.youtube.com/watch?v=zJiAx9eiSjo   

L'Aubrac pourrait sensiblement changer de visage dans les dix prochaines années. En effet, la commune de Saint-Urcize (Cantal), soutenue par Nasbinals (Lozère) et Laguiole (Aveyron) a décidé de se porter candidate à l'organisation des Jeux Olympiques de 2022. Et ce avec le concours actif du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, notamment d'un certain Guy, un fou qui pose des panneaux un peu partout, à l'entrée des villages.

Si le dossier n'est encore qu'en cours de ficelage, on croit savoir que la station de ski alpin de Saint-Urcize pourrait connaître d'importants aménagements. Le nombre de pistes actuel de une, serait porté à deux et accueillerait l'épreuve reine de la descente, ainsi que la pêche au coup. Idem à Nasbinals où serait organisé le slalom spécial et la chasse au loup. La patinoire du Royal Aubrac resterait en l'état puisqu'elle peut déjà accueillir des matches de hoquet sur glace (hic !) et des concours complets de patins et de pelotages.

Le village Olympique serait éclaté (pour optimiser les déplacements) entre les sites des hôtels Remise à Saint-Urcize et Bastide à Nasbinals. Le centre de restauration unique serait implanté chez Marie à Recoules.

Enfin, les dates des JO 2022 de Saint-Urcize seraient repoussées à la fin mai, afin de limiter les risques de trop fort enneigement et de permettre au public d'assister parallèlement à la transhumance. Les vaches arrivant les premières sur le plateau recevraient leur médaille d'or au son du nouvel hymne national « La Cabrette de Malbouzon»... 


Premier avril 2014


 

J'ai repéré dans l'extrait publié en der de couverture du dernier roman de Marco, ce constat qui remet en cause bien des théories, à commencer par celle de cet imbécile de Galilée : le monde est plat. Même aux Etats-Unis où siège le quartier général de cette Rosemary Sheffield héroïne malgré elle (sûrement en connaissant Marc) de cette livraison littéraire de haut vol.
Que faudrait-il pour le ranimer, le dynamiser, l'arrondir. Et empêcher Rosemary, Marc, vous et moi de finir par tomber lorsqu'on arrive au bout du chemin ? Lui envisage de faire installer des panneaux où pourrait figurer : « attention fin du monde ! » Je crains que ça ne soit pas suffisant...
« Le Monde Plat de Rosemary Sheffield » de Marc Archippe est en vente (18 euros) dans toutes les librairies.

Séquence explication à Aubrac sur mer, entre Marc l'auteur et Sylvain le « pauvre » journaliste de VM. 

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" Ceux qui savent que le panneau "attention bord du monde absence de marquage" est proche réduisent la vitesse de leur Kangoo ou de leur Ami6... Les sociétés sont vivantes, elles peuvent donc décéder! Les mondes plats peuvent donc basculer ! Accrochez vous! " 



Ça mousse Place Lambert



Ça gaze en Syrie, ça pousse en mêlée et ça mousse à la fontaine de la place Lambert. Ce qui n'inspire pas mon frère le pigeon qui n'a pas repris ce restaurant et ne se demande plus pourquoi ! On attend plus que ça se bouscule à Aubrac sur mer...


Hugo était au courant


Preuve que le bouche à oreille fonctionne parfaitement, Hugo, âgé seulement de 12 jours n'a pas tardé à venir découvrir les délices de la cuisine aubracienne. N'étant pas encore totalement autonome, il avait invité avec lui ses parents Caroline et Benjamin, leurs amis ??? et Mathias, ainsi que ses copains Timothée et ???

Un nouveau mascaron à Aubrac/mer 
 
L'autre jour en vous attendant je fixais dans les yeux l'un des quatre personnages qui animent notre fontaine du Palais. Certes, elle est la plus vieille de la ville, mais les mascarons qui la surveillent, me semblent manquer de jovialité, voire de sex-appeal. A leur décharge, il n'est sûrement pas joyeux de cracher de l'eau toute la sainte journée, ni de voir des snoc qui se lavent les pieds, le chien et parfois même les enfants !!! C'est pourquoi nous avons imaginé de leur redonner un petit peu de couleur et de gaité.

Une plume dans la rue


La braderie qui semble encore attirer beaucoup de monde dans la rue d'Alger et ses environs, ne constitue pas exactement l'évènement idoine au bon fonctionnement de la restauration traditionelle, surtout lorsqu'elle ne se prétend pas à prix « sacrifiés ». D'ailleurs, si nous avons renoncé aux plumes et aux strass, la braderie elle n'hésite pas à s'en revêtir. Du coup il nous est venu l'idée de tester sur la demoiselle à poil (oh pardon ! à plume) les effets éventuels de tels artifices.

Aubrac sur mer à la mode



Voilà, c'est fait. Telle une tornade, notre équipe, il est vrai pléthorique, composée de Stéphanie, Marie et Jaco, a tout repeint du sol au plafond. Sous les conseils avisés de Caroline, Dominique et Antoine, c'est une véritable fresque qu'ils composèrent, transformant Aubrac sur mer en une sorte de grotte presque historique. Et dans la touffeur de juillet la température y tomba de plusieurs degrés. En attendant l'arrivée prochaine des ours et des marmottes, vous pourrez, à partir du 20 août apprécier les tons chaleureux de la mode hiver-printemps 2014.




Bon anniversaire Awa et Marie

Elles sont nées toutes les deux un 31 mai. L'une à Dakar, l'autre dans le nord-ouest de la France. C'est à cela qu'on les reconnaît ! Mais ce n'était pas tout à fait la même année. Nous ne vous dirons pas laquelle est la plus jeune... Leur vie privée de nous regarde pas !

Aubrac à la corne 
A la place de la météo -qui n'est pas bien guillerette par le mauvais temps qui court- j'ai décidé de me marrer un peu. Le mercredi (midi) et le samedi (soir), pour faire venir le passant égaré dans le désert toulonnais, je me mets à la porte d'Aubrac sur mer et je souffle à perdre haleine dans ma corne (de vache label rouge d'Aubrac bien entendu). Et ça marche ! Ainsi à une heure nous avons vu débarquer six cha... lands. Je n'ai donc pas connu le même sort que Rolland, bredouille au col pyrénéen de Roncevaux et dont les  veines  pétèrent en attendant le renfort de son oncle Charlemagne (rien à voir avec les Rouard). Et Durandal bataille encore, tranchant la meilleure viande du monde, du fil de cette épée, digne des meilleurs couteaux de Laguiole.  Enfin bon, je  souhaite à tous ceux qui ne sont pas venus de finir cocus ! Rapport à la corne, évidemment et uniquement pour rire, comme je vous l'avez promis. LOL, comme textotent les jeun's... 

  Aperçu

 

 














Lettre ouverte à Hubert Falco - 1e juillet 2014

              Cher Monsieur le Maire,            

Vous permettez que je vous appelle « cher » ? Je le fais en vertu de nos anciennes et courtoises relations. Mais ce que m'a coûté en cinq ans l'installation d'Aubrac sur mer tout près de vous, le justifie tout autant ! Et je tiens, en exorde, à bien préciser que cette lettre ouverte était prévue, bien avant que nous ne réalisions, cette semaine, le chiffre de fréquentation le plus catastrophique depuis l'ouverture de notre restaurant.
Vous êtes à la tête d'une belle ville par certains, côtés , en effet, la basse ville ressemble un peu à Belleville mais ce n'est pas vraiment un compliment que de le signaler  et nous le savons. Au demeurant vous le dites plus que moi et il n'y a là rien que de très logique, puisque vous y vivez loin du tumulte et j'y travaille dans le plus total inconfort. Vous jouissez de la vue et de l'aura -ce que je me garderai de vous reprocher- tandis que que je crèche dans le désert. J'aurais nettement préféré pêcher dans l'Ardèche, se retrouver dans la dèche, c'est un art à la portée du premier venu mais il faut croire que nul n'échappe à son destin, y compris les plus déterminés d'entre eux.
Je vous fais cette lettre en prenant soin de ne pas vous être trop désagréable, d'autant qu'à l'ère informatique, la confidentialité se perd. En outre, elle sera partagée par les 1200 abonnés hebdomadaires de mon blog et les milliers de ceux qui le picorent à l'occasion. Une armée !
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 J'ai écrit et je redis donc, qu'aussi loin qu'il m'en souvienne nos relations ont toujours été frappées du sceau de la courtoisie, voire de l'estime. Je ne suis certes pas unique dans ce cas, il me semble même que c'est à ce type de rapports humains que l'on vous reconnaît. Qui pourrait vous en blâmer ? Vous savez vous montrer patelin... tout en administrant une grande ville ! Là, Jaco, même Vermot rendrait les armes !
Une grande ville de rugby, s'entend. Là, intervient et je commence par lui pour suivre mon fil, même s'il est ténu, notre premier grand différend. Car au lieu de dénoncer l'envahissement de nos contrées par les légions britanniques et sud-hémisphériques, le pillage des autres au nom du pognon et ce club fabriqué de toutes pièces, vous surfez -avec une dextérité à laquelle je rends hommage compte-tenu de votre âge- sur cette vague trop belle pour être vraie, trop puissante pour n'être point ensevelissante. Vous encouragez le populisme sportif : c'est nous « qu'on est les plus forts ». Si Toulon avait été le plus fort, ce sont deux grands joueurs devenus présidents : Jérôme Gallion en 2000 et Eric Champ en 2005, qui auraient eu raison ! En cela vous ne faites que suivre la vieille recette par laquelle on contient le peuple depuis Jules : « du pain et des jeux ». J'aurais préféré, comme naguère « du vin et des femmes » mais quelque chose me dit que c'est beaucoup moins politiquement correct. Le galimatias rugbystique ne saurait se commenter sinon pour relever que le subtil César n'eût jamais accepté que l'on jouât au ballon dans ses cirques
Pour le jeu, allez, je m'incline. J'espérais que nous ayons les mêmes valeurs... Tant pis ! Mais pour le pain, excusez-moi du peu ! Sous la grande tenture rouge et noire qui s'étale de la Coupe Faron au Bouclier Cuverville, je ne perçois dans la pénombre, que de la souffrance. Vos petits drapeaux, Monsieur le maire, sont un cache-misère.
Certes, n'ayant que peu d'occasions de passer par le Cap Brun, je ne mesure mes propos qu'à l'aune de la Place Lambert et du bas de la rue d'Alger. Mais elle y est terrible. La misère. La fameuse mixité, que d'aucuns appelaient, en 1998, la France Blanc, Black, Beur (qui n'était pas mon slogan favori puisqu'il découlait encore des jeux) mais que j'ai toujours défendu comme une évidence, cette mixité, à Toulon centre, n'existe plus. Nous sommes gagnés par le communautarisme, l'appropriation des rues et des places par des gens désœuvrés, bruyants et parfois agressifs. Et ma divine saucisse-aligot, accompagnée de trois voisins habitant le sublime immeuble hausmanien, n'en peuvent plus d'assurer à eux cinq... la diversité ! Devenu une cité fantôme, le cœur de ville a été rayé de la carte de vos préoccupations. C'est mal connaître le pauvre Hubert qu'obsèdent ces malheurs. D'aucuns, qui le touchent de près, l'entendent penser à Jaco à voix haute et le surprennent souvent à réciter :

"Lambert, l'unique objet de son ressentiment
"Lambert, à qui vient d'Aubrac cuisiner du nanan
"Lambert qui peut renaître mais que son cœur abhorre…

Voici cinq ans que je me bats. Contre les odeurs qui envahissent régulièrement mon restaurant. Contre les poubelles déversées par tonnes et par terre autour d'un système inadapté -nous sommes nombreux à implorer que l'on implante quatre bacs d'oliviers et une pancarte comminatoire interdisant de déposer sacs poubelles, détritus et encombrants de toutes sortes-. Contre les travaux effectués alentour entre midi et deux au moment où notre terrasse devrait être reine. Contre ces gens sans scrupule qui déversent leurs outils couverts de ciments dans une fontaine dont le circuit d'eau est en panne six mois par an. Contre l'annexion par les pisseurs et les dealers de l'impasse Lambert, censé être fermée la nuit. Contre la désertification du bas de la rue d'Alger que l'on transforme en musée des horreurs entre l'armurerie de 1876 et le Bottier d'Orsay qui a vendu sa dernière chaussure il y a plus de trente ans. C'est magnifiquement poétique ! On dirait du Francis Carco Contre le mépris des élus et fonctionnaires de la ville qui s'obstinent à éviter notre restaurant sous prétexte sans doute que l'on n'y sert pas les spécialités toulonnaises : aïoli, pizza et moules-frites ! Je me prépare même depuis tout ce temps – mais un peu désespérément désormais- à l'honneur de votre visite ! On me dit que vous mangez comme un oiseau. Rien que de très logique pour un Falco (soit un faucon en italien) Certes je ne suis pas spécialisé dans les graines, mais je reste à votre disposition pour vous servir ne serait-ce qu'une petite salade, quitte même à vous la faire payer ! 
 
Non, sans rire je vous apprécie en tant qu'homme et je compte bien ne pas me tromper. Mais que faites vous ? Que font vos services ? Lorsque j'ai acheté le fonds de ce restaurant -il m'est revenu à 140 000 euros- et loué à la ville ce local à prix d'or -1200 euros, soit 70 000 depuis que je l'occupe-, on m'avait promis que ça allait repartir comme jamais ! Mais si j'avais suspecté cette zone de n'être pas aussi franche qu'elle le promettait, vous imaginez bien que je n'y aurais jamais engagé tout ce que je possédais. D'argent et de passion ! Je ne m'attendais certes pas à ce que l'on fasse tomber les barres immondes du port qui aurait fait d'Aubrac sur Mer le premier restaurant sur la vaste esplanade que l' on aurait judicieusement rebaptisé « promenade des Aveyronnais ». Patience Jaco. Eu égard à l'inclinaison de l'immeuble le plus proche de la Préfecture maritime, ces barres ne devraient pas tarder à tomber toutes seules
Mais j'y avais cru, à la réhabilitation de la rue d'Alger (artère mythique du siècle dernier, je préfère vous le rappelez puisque vous étiez à l'époque à Pignans). Elle devait être achevée en 2013 ! Je m'efforçais d'accepter l'augure d'une dynamisation de ces petites rues agaçantes, déshumanisées, lugubres. A la renaissance, en somme, d'une des plus belles places de Toulon avec sa fontaine du vieux Palais que le monde nous envie.
Je vous parlais des puanteurs et c'est ce qui m'incite à vous solliciter -pour la deuxième fois en cinq ans !- Voici bientôt trois mois que j' ai alerté les services d'assainissement -le pluvial dites-vous dans votre jargon, je crois-. D'abord, je suis tombé sur un type fortement antipathique qui ne souhaitait pas qu'on le dérange pendant ses heures de travail. Je lui faisais part d'odeurs pestilentielles remontant d'une bouche censée être asséchée puisqu'il n'avait pas plu depuis fort longtemps. Elle refoulait tellement qu'il devenait impossible de s'alimenter sur ma terrasse. Je ne sais si vous avez essayé d'avaler un tartare ou une paella avec une pince a linge sur le pif ? Il faut de l'entraînement... je lui ai même parlé d'un petit rat qui faisait ses choux gras de cette fange. Si vous venez par-là, vous l'apercevrez peut-être. Il s'appelle Raymond. Je l'ai baptisé ainsi en hommage au Résistant qui avait pris Aubrac pour pseudonyme. Il n'est pas certain que l'illustre résistant aurait apprécié

Depuis, le petit rat est devenu très gros. Il a même fondé une famille. Merci de prendre des nouvelles de la famille ! Mais, ma terrasse s'est proportionnellement réduite. J'ai eu, au téléphone, une secrétaire absolument délicieuse qui a même eu le courage de venir manger et d'affronter l'immonde entier. Bravo madame ! Un autre, presque aussi coopératif, est venu m'expliquer qu'il faudrait mettre un clapet anti-refouloir.  Les clapets se rabattent mais on ne sache pas qu'ils aient jamais refoulé quoi que ce soit. Sans doute vaudrait-il mieux utiliser des gaz lacrymogènes… Enfin un truc de ce genre... que j'attends toujours. Mais personne ne m'a encore expliqué pourquoi on ne cherchait pas à savoir d'où sortaient les eaux usées, ni pourquoi elles ne s'évacuaient pas. Depuis trois mois, comme il existe décidément des gens fort sympathiques sur cette terre et même en mairie, un jeune homme se coupe en quatre pour tenter d'adoucir mes souffrances olfactives. Elles me sont d'autant moins supportables que vous me savez équipé d'un solide appendice... Cyrano d'auberge Aubrac ! En sorte que désormais, chez moi, il y a une nouvelle spécialité : la merde parfumée.
Non, mais sans (re)rire, je propose la cuisine la plus franche (et fraîche) de Toulon, personne n'en veut ! Je vends le plus beau fond de restaurant -potentiellement !!!- de la côte varoise et je ne trouve aucun couillon pour s'en saisir.
Monsieur le Maire, je vous en supplie changez la ville, changez la vie. Car si je devais être l'un des premiers à crever -ce qui serait bête car je ne pourrais plus vous verser mon imposant loyer !- je ne serais pas, non plus, le dernier... Allô, Bossuet ? Ce serait pour une oraison…

Jaco

PS : Merci, d'ailleurs, de prévenir vos services que je ne serai probablement pas en mesure de payer le prochain trimestre de loyer. Parce que, au cas où vous ne l'auriez pas saisi, Aubrac sur mer est, en prime, locataire de la ville.


        L'ode aux rabat-joie          
  On a beau savoir -et à ce titre s'en défier- que la critique systématique de l'Europe est l'apanage des beaufs et des gros snoc qui sont souvent les mêmes, il est malgré tout difficile d'échapper cette fois à un certain scepticisme. Sans emprunter toutefois aux impétrants évoqués plus haut, qui tempêtent contre les fonctionnaires, la commission, le parlement, tout en mélangeant pour mieux les confondre tous ceux qui mènent grande vie et force législation entre Bruxelles et Strasbourg, je dois concéder qu'un doute m'habite. Le doute est un Bernard-l'Hermite (que l'on peut préférer sans H mais les ermites non hachés ressemblent à des petits curés de campagne ayant égaré  leur bréviaire dans la ruelle d'une douairière replète) qui vous colonise son homme comme un Rom son terrain vague. Allô, Manuel Valls ?
Alors je lutte. Pour ne pas rejoindre la France profonde du dimanche midi. Lorsque le pinard se met à prendre le contrôle d'esprits déjà diffus et qu'elle nous rejoue les Super Dupont (Aignan), portant la parole de Méluche, Chevènement (si, si ! il existe encore) et de Jean-Marine. Certes notre président les a tous avantageusement remplacés au moment du fromage (Mimolette, c'est ça Gérard ?) lorsqu'il s'agit de se payer sa poire. Mais ça fait rien, l'Europe en prend toujours pour son grade et demeure à l'estime de tous les stratèges politiques qui raisonnent plus en tapant de la fourchette qu'en faisait appel à ce qui leur sert de tête, la cause de tous nos maux. Attention Jaco : il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier. Puisque les walkyries chevauchent (Ach ! Wagner…) celle du Front peut monter en croupe derrière Dupont-Aignan mais elle ne saurait caracoler de conserve avec Chevènement ni même avec l'impayable Mélenchon - dont le nom évoque phonétiquement une impérative invitation auvergnate à s'entremêler. Et puis elle n'a rien d'anti-européen puisqu'elle adore valser à Vienne avec de superbes nazis et qu'elle rêve d'un résultat kolossal aux prochaines élections continentales.    
Mais, disais-je, il  faut bien convenir que même en dehors du fameux repas où l'on a un avis sur tout, je suis moi aussi un peu ébranlé par les dernières directives communautaires qui, naguère auraient pu trouver toute leur place à la une des journaux, un matin de 1e avril. Certaines seraient en gestation, d'autres seraient accouchées et déjà en vigueur.
Je passe encore sur cette loi visant à interdire à tout citoyen de craquer une allumette et de mettre le feu. Pas à la voiture allemande de votre voisin, ça l'était déjà -interdit-, ni même à votre cigarette, mais ça, patience, on va bien finir par y arriver. Non, pour l'heure il s'agit de proscrire toute forme de feu dans votre jardin. Rien, là, qui ne soit déjà inscrit dans le droit français ; même les Corses ne peuvent pas enterrer leurs défunts dans leur jardin. Le petit-fils Mangiavacca s'en plaignait l'autre jour au sujet de son grand père, victime de la sanglante vendetta déclenchée après la conjuration des frères Figatelli l'accusant d'avoir repoussé leur motion de guerre totale au dernier concile de Corte au motif qu'elle lui paraissait trop anacréontique. Ils auraient pu, comme c'était déjà le cas dans nos régions, interdire de brûler quoi que ce soit par grand vent et par forte sécheresse. Mettre un terme à la pratique douteuse, bien que pastorale, de l'écobuage. Mais non, là, même en décembre par moins dix et forte humidité, vous ne vous débarrasserez pas comme ça de votre tas d'herbes sèches et des quatre branches dont vous ne saurez que faire. Il paraît qu'il faut les embarquer et les emmener à la décharge. De laquelle vous avez toutes les « chances » d'être refoulé si elle n'est pas fermée, vu que vous n'avez pas forcément que çà à faire de guetter son heure d'ouverture.
Quant à moi, je me suis promis de me planquer dans un coin de jardin et de m'offrir mon petit feu de bon aloi qui me met aussi furtivement en joie. Avec un peu de chance ça passera, entre chien et loup ou dès potron-minet, inaperçu . A moins que mon voisin, qui ne m'a pas dénoncé depuis longtemps et qui ignore que je cache quatre roms dans mon vide sanitaire, ne donne libre cours à ses dispositions naturelles. Depuis qu'il roule en « panzer » j'imagine que c'est dans ses cordes. Et, si ça se trouve, ce sycophante de banlieue pavillonnaire, possède aussi un affectueux berger-allemand qui, plus teuton que pâtre, toutes dents dehors, s'égosille en aboiements gutturaux   
Mais il y a plus loufoque encore. Ma femme me disait, hier encore, (ce début de phrase me rappelle irrépressiblement la fameuse tirade de l'inspecteur Colombo dont j'avoue avoir un peu abusé avant que je ne tourne définitivement le bouton de mon téléviseur), elle me disait donc que les cheminées à foyer ouvert allaient également faire l'objet de la même interdiction. Je luis aurais directement ri au nez, si je n'avais eu d'autres sources que les siennes (puisqu'elle croit encore ce qui est écrit dans VM). Oh mais là ! Fini de rire ! C'est qu'ils y pensent sérieusement, les snoc. Ces types de Bruxelles sont de véritables bûches !
A cause des particules fines qu'ils disent. Et si vous examinez bien la consonance de « particules fines » vous allez inévitablement -même si vous n'êtes pas portés sur la chose- établir la liaison avec partie de cul fine... Non, franchement ? Ça s'en rapproche, non ? Certes étymologiquement il est ardu d'établir le moindre corollaire et moins encore de corrélation, entre une cheminée à foyer ouvert et une partie de jambes en l'air. Mais le délicieux Agrippa d'Aubigné est là pour y pourvoir :

"Nos désirs sont d'amour la dévorante braise,
Sa boutique nos corps, ses flammes nos douleurs,
Ses tenailles nos yeux, et la trempe nos pleurs,
Nos soupirs ses soufflets, et nos sens sa fournaise…"

Mais cela m'amène à constater qu'elles aussi, les parties fines sont dans le collimateur. Certes vous pourrez toujours vous amuser entre adultes consentants (surtout qu'avec un peu de parfum ça passe), mais vous finirez par en avoir fait le tour et même les plus imaginatifs trouveront ça répétitif. Tandis qu'au douzième étage d'un palace (à Bruxelles, Strasbourg, Lille, New-York et l'on pourrait en rajouter à l'envi sans aller tout de même jusqu'à l'hôtel Bastide à Nasbinals) un bonne injection de sang neuf dans le troupeau redonnerait force virilité même à un boeuf. Il paraît qu'on a observé chez certains bœufs d'Aubrac une spectaculaire repousse testiculaire bilatérale les rendant à leur dignité taurine confisquée. Victor Hugo en aurait jadis été témoin, ce qui éclaire d'un jour nouveau le fameux refrain de sa Légende de la nonne :

"Enfants, voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers"
C'est triste de voir le plus vieux métier du monde, le plus beau aussi (même si après la cinquantaine…) menacé de disparition parce que quelques centaines de faux culs votent à l'assemblée une loi visant à culpabiliser le type qui plutôt que de piquer la femme de son copain, préfère se rabattre sur un joli tapin. Amis, voisins et vous tous que le devoir appelle loin de chez vous : tremblez ! Ce sont les professionnelles que l'on élimine et nous allons voir émerger une redoutable génération d'amatrices. Boudiou ! Le "a" étant privatif, on se dit qu'une femme sans matrice ça ne doit pas être très rigolo… Quant aux moins hardis, ils se finiront à la main, ce qui n'a certes jamais tué personne, mais qui a -par exemple- ruiné l'économie de Toulon, laquelle n'est pas prête de s'en remettre... Le délicat Tallemant des Réaux, que ses amies n'appelaient que Gédéon, a souligné dans ses "Historiettes" tout ce que le sacrifice au rite d'Onan pouvait procurer de joie discrète.
Tout ce qui est en voie d'extinction me rend aujourd'hui morose, nostalgique, neurasthénique. Surtout la cheminée que l'on va désormais recouvrir d'un voile afin que de vilaines particules ne viennent chatouiller les bronches des inconscients qui s'aventuraient à lire le Grillon du foyer ou à regarder les feux de l'amour, confortablement installés près de l'âtre dont les flammes folâtrent et l'âme batifole...
J'ignore a quel lobby répond la tête d'œuf qui nous a pondu cette énormité. Un autrichien peut-être ? Il paraît que les œufs d'Autriche sont plus gros que les autres. Sont-ce les cheminées de mon ami Philippe ou celle de Wanders ou Brisach ? Ou s'agit-il prosaïquement d'une lubie d'un cono qui a voulu se rendre intelligent.
Ah ! Bravo, c'est réussi. Mon pauvre Beetho, l'Europe ce n'est plus l'Ode à la joie, ni celui des feux de joie, ni même des filles de joie, c'est le chant des rabat-joie... Mais les eurocrates seront vaincus : déjà les pizzaïoli de tous les pays coiffent leurs bonnets rouges. Avanti popolo !                                                                                                               Jaco et BO                                                                                                   
             Cuers la garenne              



A part le tripous – aligot et la potée aubracienne, vous l'aurez peut-être remarqué, je ne digère pas grand-chose. Et notoirement pas ce goût de bouchon entre Cuers et Toulon, qui me reste en bouche tout au long de la journée, avant qu'il ne revienne comme un vilain rot, en fin d'après midi entre... Toulon et Cuers. Bon, il y a déjà un progrès j'en ai identifié la cause. Les causes, devrais-je écrire, tant les dénominateurs communs à cet immonde merdier autoroutier sont légion. En somme, et pour rester dans la connotation scatologique, une sorte de chienlit circulatoire contraignant nos automobiles à la coprophagie.
Le plus spectaculaire, parce que le plus stupide, est évidemment la présence à l'entrée de la ville-préfecture, porte des Oliviers, d'un feu tricolore. Toulon doit être la seule ville au monde à flanquer des feux sur une autoroute. Et quand je dis « tricolore » je reste mesuré, tant il est vrai qu'il s'agit essentiellement d'un feu rouge. Je n'en revenais pas lorsque j'ai chronométré le temps imparti aux centaines de voitures affluant en jet continu de l'autoroute (35 secondes) pour franchir le feu, tandis que la dizaine de chanceux arrivant du boulevard Léon-Bourgeois (le bien nommé) Ce Bourgeois-là, au plan moral, était un gentilhomme. Appartenant à la fine fleur de la franc-maçonnerie, il fut l'apôtre incompris de la solidarité et l'un des fondateurs de la SDN qu'en pacifique éclairé il voulut doter d'une armée capable d'imposer aux belligérants rétifs la fin des conflits. On lui a attribué le Prix Nobel de la Paix en 1920. Respect !  perpendiculaire, disposaient de près d'une minute. En sorte que, tandis que la queue s'étire sur des kilomètres sur la seule voie réservée aux malheureux qui se donnent encore le mal de venir turbiner dans Toulon, la petite artère transversale est totalement déserte. J'en déduis que l'élu chargé de la circulation, doit plutôt habiter au Cap Brun ou à la Serinette, qu'à La Valette ou Carnoules. A moins qu'il ne s'agisse d'un de ces pervers recalés au permis de conduire qui, haïssant les voituristes, s'ingénient à les persécuter en multipliant dos d'âne cyphoscoliosés et bandes rugueuses pneumaticides…  
Tous les matins, pour allumer les fours à l'heure, il me faut donc faire mine de prendre le tunnel et de déboiter au dernier moment sur la seule voie conduisant à la ville, en m'aliénant l'ire légitime de ceux qui se sont tapés les deux kilomètres de bouchon en restant patiemment et civilement à leur place dans le serpentin ininterrompu de cocus du petit matin. Découvrir son infortune aux aurores, c'est trop cruel ! Donc pour éviter ce qui est largement évitable, il suffirait d'inverser la durée des feux pour que les centaines défilent un peu mieux, sans pour autant nuire à la dizaine adjacente et, il faut bien en convenir, agaçante. Mieux encore, quelques pandores municipaux placés aux endroits stratégiques seraient plus efficaces qu'à battre le pavé à la recherche d'un temps perdu ou siroter leur café bien à l'abri, place Pasteur. Des pandores proustiens ? Ce serait magnifique ! On rêve de les entendre marmonner : "Longtemps nous nous sommes couchés de bonne heure…" On pourrait en tirer une longue suite romanesque. Premier tome :"Du côté de chez Gland"…
D'autant que, pour se retrouver dans la panade, on n'a pas besoin des feux. Il suffit d'un motard qui perd à la roulette russe -qu'il s'inflige tous les matins en bombant comme un noc entre deux rangées de bagnoles qui racontent leurs vies au téléphone plutôt que de regarder dans le rétro-, pour que le SAMU, la police, la dépanneuse et tout le tintouin, ne nous condamnent à une grosse heure de surplace. Si l'accident a lieu sur la voie d'en-face, la sanction sera diminuée de moitié. Mais il faut quand même que tous ceux qui passent à hauteur, plantent littéralement, pour bien examiner la nature du carambolage. Une calandre défoncée, mieux encore une tache de sang sur la route et le nec plus ultra, une tête qui a roulé sur le bas côté et c'est le succès assuré, pour un récit circonstancié à l'atelier ou au bureau. Je comprends d'ailleurs mieux pourquoi il y a tant de 4X4 Wolswagen ou Audi dans la région. Ce n'est pas forcément par dévotion pour Mme Merkel, mais par un simple esprit pratique, pour mieux voir ce qui se passe de l'autre côté du rail de sécurité lorsqu'il y a un beau carton ! Mais ces germanophiles du volant ignorent que leurs lourds véhicules sont utilisés par Cimbres et Teutons non pour regarder de l'autre côté du rail mais de l'autre côté du Rhin, car les compatriotes de la blonde Angela restent fascinés par la vieille Gaule décadente dont tout automobiliste français contemporain se veut le chevalier. Au fait, le chômage a baissé en France le mois dernier tandis qu'il montait (+ 10.000 ! ) dans le Reich. Personne n'en cause chez les Médiâtres audio-visuels qui restent aussi muets sur le perte du triple A par les Pays-Bas si arrogants naguère envers ces Français déficitaires !
Non, mais tout ça ne nous dit pas pourquoi il y a tant de monde qui veut entrer dans Toulon alors qu'il n'y a presque plus de travail. Bon certes il reste quelques emplois à la mairie ou à l'arsenal ! En réalité, c'est qu'il y a encore moins de gens qui y habitent.
Va-t-en voir pourquoi ils ont tous déserté une si belle ville, avec sa rue d'Alger, son Pont-du-Las et Saint-Jean-du-Var ? sans oublier le superbe alignement architectural de Montéty au-dessus de la gare et la magnifique ordonnance de Lagoubran Ils sont tous partis à la « campagne ». La Garde, Solliès-Toucas, La Crau, Belgentier ! Ça fait rêver non ? Quand on voit comment ils se comportent sous la pluie ou que l'on mesure leur incapacité à franchir un simple rond point, on est en droit de se demander pourquoi ils sont allés habiter si loin ! Certains, voyant dans le Gapeau un nouvel Alphée, ont poussé jusqu'à Méounes !
Il y a même des snoc qui habitent Cuers ! Ils ont tous un bout de terrain, espace de liberté de 280 mètres, sur lequel ils ont posé une maison de 100 mètres, une piscine de 50 mètres, et 130 mètres de jardin. Enfin, de jardin ! La première année. Parce qu'ensuite ce serait plutôt un genre de friche. Vu qu'à l'heure où ils partent à Toulon et en reviennent, bouchons compris, ils ne leur reste plus de loisir pour tondre et pour bêcher. Ils ne disposent que du temps de manger sur le pouce un cordon-bleu ou des lasagnes de cheval, en regardant TF1 ou -pour les intellectuels- M6 et à tenter de roupiller, sitôt que le couillon d'à-côté aura fini de gueuler dans sa pataugeoire et que le cono de derrière aura baissé sa sono... S'il la baisse avant que les injures ne fusent... Second tome de la saga néo-proustienne :"Le côté de Tourmente"
Ah ! On est quand mieux que dans un appartement minable de Toulon. Tenez à Cuers. Village de 5000 habitants il y a un demi-siècle, sa population a doublé depuis et promet d'atteindre les 13 000 sans tarder. C'est beau, non ? Surtout qu'en visitant le centre, on ne peux l'imaginer. A part trois banques et deux agents immobiliers il n'y a plus de commerces, ni force habitants exception faite de quelques pauvres hères. C'est beaucoup car les pauvres hères vont se multipliant et un seul suffit pour entamer un bon roman. "Les Misérables" n'ont-ils pas traversé plus d'un siècle et demi sans prendre une ride ? Après Proust, voici Victor Hugo. A quoi bon ? Même la maison de la presse a disparu. Il n'y avait plus personne pour acheter des journaux où, du reste, il n'y avait plus rien à lire. Le bourg mort s'est éclairé de feux multicolores (encore !) et s'est hérissé de dos d'âne afin de ralentir une circulation qui, de dix voitures à la minute est passé à cent. Car si on n'habite plus sur les artères maréchales (Foch et Joffre) très jolies, Jaco, ces artères maréchales !  on est tout de même contraint d'y bouchonner. comme sur les boulevards des Maréchaux à Paris - ancêtres vénérables de l'hostile périphérique - où tramway et pistes cyclables réduisent la bagnole à la portion congrue
En fait, tout autour, on a commis des lotissements à tours de bras. Le dernier en date est emblématique. Il s'appelle le quartier Défens. parce qu'on y interdisait le pacage d'ovins attiliens trop voraces pour laisser l'herbe repousser sous leurs petits sabots C'est un peu comme la Défense, mais sans les tours et sans le pognon. Ils ont d'abord bétonné un centre « culturel » qu'ils ont appelé Lidl (tiens encore les Allemands, « arch groB malheur ! ») et qui diffuse une intéressante revue philosophique qui dit a peu près ceci : « pour une boite de nuggets achetée, une deuxième à moitié prix ». C'est ainsi que les nouvelles génération apprennent à lire et à vivre. Ils ont construit autour du « supermarket discount », des centaines de « villas ». J'ai mis villas entre guillemets , parce qu'il s'agit, au vrai, de maisonnettes, enfin quoi, de cages à lapins. à l'ombre desquelles certains expatriés nostalgiques se souviennent avec émotion du centre de Toulon et de sa rue Victor Clappier  (avec deux P : mais on sait ce que valent les P de lapin…) On appelle ça cages à lapins, non à cause des grandes oreilles de leurs propriétaires mais de leurs petites couilles qui leur permettent de faire plusieurs minots grâce auxquels ils pourront rembourser leurs traites sur ladite cage...
Ce sont eux qui, dès potron-minet, s'en vont à Toulon dans leur Opel ou Wolkswagen (ach ! encore groB malheur...) pour pointer à pôle emploi (avenue des frères Lumière, ça ne s'invente pas) ou aux allocs à la Rode (jolie Rode, pour contempler tout l’monde, les grands et les petits, se font tout petit ). Les frères Lumière, certes inventeurs du cinéma mais Gross malheur eux aussi puisqu'ils collaborèrent très activement avec un autre Maréchal après avoir poussé très loin le flirt avec Mussolini dont l'Ovra (gestapo italienne) torturait au même moment les résistants dans une opulente villa de Saint-Jean du Var devenue restaurant
Ah ça vous fait marrer ! Si, si, je le vois bien ! Et le noc qui vous parle ferait mieux de la fermer. Parce que plutôt que de construire sa maisonnette dans cet immonde dortoir, il aurait mieux fait de retaper un petit nid douillet -avec ses copains les pigeons- rue de la Glacière . Rien que le nom lui aurait rappelé l'Aubrac. Et je ne vous parle même pas de la comparaison désertique...  Il existe, cher Jaco, des glacières près de Mazaugues. Pourquoi ne pas aller te frigorifier par là ? ça nous ferait moins loin pour aller goûter à tes sauces.
Jaco et BO

    Nous sommes bien les premiers !      



Il paraît qu'il n'y avait pas le journal dans les kiosques cette semaine. Cela n'a pas dû beaucoup manquer aux lecteurs qui s'étaient déjà habitués à ce qu'il n'y ait plus de journalisme. Les Français, singulièrement les Toulonnais, sont de profonds philosophes et un vent kierkegaardien, venu bien sûr de Scandinavie, souffle à ce point sur ces esprits élevés, qu'ils auront voulu, comme le penseur de Copenhague, s'affranchir à leur tour de la "grise intemporalité du devoir" c'est-à-dire du quotidien Désormais ce sont les gens qui se chargent de faire l'info. Tchat, forum, tweets, face de bouc et même blogs, s'y sont substitués . Rien de nouveau : tout ça  ne relève que du Café du Commerce informatique. Un garçon coiffeur s'aventurant sur Internet n'y donnera que ce qu'il a : un plein carquois de lieux communs et de truismes décochés avec toutes les fautes de français requises désormais mâtinées d'anglais mal digéré. C'est Bouvard et Pécuchet sur Internet.  Ceux qui consommaient la presse jadis, se sont piqués, avec la complicité des patrons de journaux et de radios, de l'animer. Avec toute la pertinence, la compétence et le recul que l'on imagine. Comme le disait fort bien Coluche, avant son ultime dérapage, ils ont : « un avis sur tout et surtout un avis. » C'est même à ça qu'on les reconnaît. Lequel Coluche, sur le tard confit en dévotion et sombrant tout entier dans la charité chrétienne, ne reculait jamais lui-même devant les plus robustes poncifs. Méchant comme une teigne, il ressemblait parfois à ce "pignouf lugubre" auquel Giono, le décrivant, "n'aurait pas confié un loup adulte".  
Le sujet de la semaine tenait sur un pied, celui des « bleus » comme ils disent, qui de moins-que-rien sont passés au statut de héros. Avant hier ils leur disaient : merde ; hier c'était : merci ! Merci de quoi ? Nous avions tout pour passer un début d'été tranquilles et voilà qu'on va nous matraquer entre le 12 juin et le 13 juillet à grands coups d'emphases (de philosophie de pelouse) et de superlatifs. De mon point de vue ce sera essentiellement laxatif... Et avec ça, voilà que l'action de TF1 s'envole, alors qu'une bonne élimination pouvait du même coup nous débarrasser du Nonce et de ses disciples. Encore du sport ? Assommant !
Côté cuisine, c'est sensiblement la même chose. Terminé les guides « autorisés » pour ne pas dire avisés. Désormais ce sont les consommateurs qui font et défoncent la réputation d'un restaurant. Ce n'est pas tellement que leur avis nous intéresse. Du reste s'ils sont assez nombreux à les écrire, il n'est pas certain qu'ils soient autant à les lire et à leur accorder le moindre crédit. Et pourtant, je le confesse, je ne fus pas le dernier à coller sur la vitrine d'Aubrac sur mer, le logo de Tripadvisor « Etablissement recommandé par les internautes » Il est vrai que seize de nos visiteurs déposèrent sur une durée de quatre ans -c'est quand même bien peu- de très sympathiques messages. Trip comme voyage et advisor comme conseilleur ? On peut aussi s'en tenir à une apocryphe étymologie gauloise : trip pour boyaux et advisor pour explorateur. Le site concernerait alors un groupe de gastro-entérologues gastronomes. De la fiction pure…
Ce n'est certes pas suffisant pour faire exploser l'ego, mais cela flatte au moins l'aligot. C'est alors que deux petits malins, ont dû trouver que notre cote montait un peu trop. Qui se fendirent alors de messages perfides vouant aux gémonies notre petite entreprise. Ceux qui nous suivent ici se souviennent de Nénédumour, un olibrius qui nous jugeait fort sympathiques, mais considérait notre aligot apathique et nous gratifiait d'un « médiocre ». En général quand on revendique son propre humour, c'est que l'on n'en a pas. Ce pseudonyme rappelle ceux en usage sur la défunte "citizen band" des camionneurs dont un fortuit décryptage - pour cause de reportage - me convainquit jadis que les routiers étaient moins sympas que crétins.
Quelques mois plus tard, voici David Z qui prétend pourtant sortir de Saint-Cyr. Alors celui-là, il est d'accord avec le précédent (si ce n'est pas carrément le même). On est toujours très sympathiques ! Remarquez, dans un restaurant de la côte, cela devrait déjà valoir cinq étoiles ! Nos viandes grillées (notez qu'elles sont chez nous poêlées, mais peu importe) seraient gâtées par la médiocrité de leurs accompagnements. Allons bon ! Curieusement, l'aligot aurait donc ses détracteurs... Il est vrai qu'un buisson de frites décongelées, c'est tellement mieux ! Le pauvre garçon s'émeut ensuite du prix élevé de chaque plat et de conclure par ce déchirant cri du coeur : « la promesse du voyage enchanteur laisse place à un amer sentiment... » Diantre ! Ce Saint-Cyrien prétendu semble n'être qu'un gagne-petit. Sa carrière militaire aura mal tourné et il ne doit disposer que d'une solde d'adjudant. L'ordinaire du mess des sous-officiers et l'abus de Kronenbourg au foyer de sa vieille caserne, lui auront gâté le palais.
J'imagine que ceux qui se sont assis à notre table doivent se bidonner et se rouler par terre. Prudence toutefois, ce n'est pas bon pour la digestion. Je passe donc sur la médiocrité des accompagnements, chacun en jugera. Mais si le propos est dérisoire, si les intentions de cet avis « destructor » sont limpides, je veux encore couper court à cet argument spécieux, fallacieux, à cette pénible contre-vérité concernant les prix que nous pratiquons. Il n'y a de vérité que dans l'Evangile et, à l'église, ce sont les pratiques qui prient.
Sachant que nous payons un rumsteck de race Aubrac chez notre boucher de Laguiole 22 euros le kilo et que nous le revendons 17 € les 200 grammes oui mais l'euro en lettres a-t-il la même parité que l'€ ? , qu'il est accompagné d'aligot qui nous revient à 8 euros le kilo et d'une sauce maison à base de cèpes, d'échalote, de vin, etc... notre marge est très inférieure à trois. Maintenant, nos collègues qui vendent un morceau de barbaque d'origine européenne -acheté 12 euros le kilo (mais parfois beaucoup moins encore) dans des centrales de vente mieux connues pour leur prix que pour leur qualité- au prix de 12 euros, servi avec les fameuses frites (pas médiocres du tout, celles-là !) à 75 cts le kg, margent quant à eux au minimum à cinq ! Voilà  qui rappelle une scène dans laquelle l'impérissable Charlot se penchait sur "le schéma simplifié" d'une machine très compliquée qu'il ne savait pas mettre en route: ledit schéma, zoomé pour le spectateur, montrait un inextricable fouillis de fils électriques, de circuits, de tubulures et de rouages. L'acteur, se relevant, en louchait effroyablement. Même strabisme chez tes lecteurs, après cette exhaustive et inutile démonstration. Car tu es insoupçonnable, Jaco.
Et j'arrête-là les comparaisons et la démonstration tant il est connu et reconnu que nous pratiquons le rapport qualité-prix le plus exceptionnel de la région. A tel point aussi que nous ne trouvons plus un expert qui accepte de gérer nos comptes et que nous avons dû recourir à un jeune comptable commis d'office. C'est avec les commis, qu'à l'office, on cuisine le mieux.
Ah ! mon cher Z ! Si encore tu avais trouvé (tu permets qu'on se tutoie maintenant qu'on est intime) que la serveuse était trop vieille, ou que l'autre était trop petite, ou même, que le patron avait un gros nez (que dis-je, une péninsule !) ou un béret de l'Aviron Bayonnais ; si tu avais humé par delà les sublimes effluves de saucisse de Conquet, quelques remugles d'égouts remontant du fond des âges toulonnais, venant perturber le fonctionnement de tes papilles visiblement inspirées ; si tu avais été incommodé par le tumulte d'une salle dont l'insonorisation laisse à désirer... Mais tu n'as pas pris le temps d'approfondir et peut-être n'as-tu même pas pris le soin de venir le constater. Ce qui compte c'est de faire tomber, dans le classement arbitraire de Tripadvisor, la moyenne d'un établissement -sans doute concurrent- qui te dérange. Un concurrent jaloux ? ça sent la poudre !
Je m'étais donc, disais-je, empressé de coller le logo du site de voyage sur notre vitrine. Cela me paraissait chouette, jusqu'à ce que je mesure qu'il suffisait d'un corbeau, par définition malfaisant et jaloux, pour fausser complètement le jeu. Jaloux, d'accord, mais de quoi ? Certes nous avons toujours argué du fait que nous avions ouvert Aubrac sur mer par passion et non pour gagner de l'argent. Et là, exact, c'est une belle réussite. Que dis-je un triomphe... Je n'imagine d'ailleurs pas qu'il y ait à cent lieues à la ronde un restaurateur qui consente à faire ce que l'on fait depuis plus de quatre ans, au seul nom de la passion. Nous ne sommes donc là ni pour le pognon, ni moins encore pour le classement. J'ai toujours éprouvé une sainte horreur de la compétition. Quel aveu pour un journaliste sportif !
Simplement, notre vingt-huitième place (certes sur 228 établissements) est une injure faite par deux roublards aux seize qui ont pris la peine de rendre hommage à notre démarche. Et à tous ceux qui, grâce au bouche à oreille, nous permettent de subsister, voire même d'encore progresser. A tous ceux, encore, qui, avec de telles assertions assassines, n'auront peut-être pas envie de nous connaître. C'est une insulte à la meilleure race à viande du monde, à l'aligot et à l'Aubrac tout entier. A ce classement-là, pourtant, nous sommes les premiers. Les seuls, certes, mais les premiers. T'énerve pas, Jaco, réfugie-toi dans le mépris : ça console de tout.
Dans ces conditions et dans ma logique, je ne voyais d'autre issue que de demander à Tripadvisor de ne plus me référencer. De laisser les chouettes et les corbeaux copuler sans m'emmerder. Les fruits de telles amours devraient en principe croaluler. Très poétique. Eh bien figurez-vous que ce n'est pas possible. Ainsi, demain, si ces courageux anonymes, Néné, Z, le même ou un autre, inventaient un cafard dans mon velouté de potimarron ; du cheval dans mon tartare (ce qui nous ramènerait d'ailleurs aux origines de ce plat) ou une limace dans la salade (voilà un accompagnement peu onéreux qui rendrait notre « ami » moins amer) je n'aurai qu'à reprendre ma plume pour m'en défendre ou défier le noc en duel.
Ah ! Je l'ai peut-être déjà dit, mais si en « quarante » on avait disposé de l'anonymat d'internet et de tripadvisor on aurait pu hâter l'épuration et mieux organiser les rafles. Remarquez au rythme où évoluent la société et les comportements, il ne faut surtout pas désespérer.... Désespéré, Jaco ? Pas du tout. Trop râleur pour capituler. Tu les auras !   
  Jaco et BO

1) D'autres clients m'avaient déjà conseillé de ne pas répondre à ce genre d'attaques malveillantes afin de ne pas leur donner plus d'importance qu'elles n'en ont. L'un d'entre eux me disait : "Ne parle pas aux cons, ça les instruits !"  C'est aussi notre façon de saluer Georges Lautner, même si là c'est du Michel Audiard.

               Du RSI au RSA...                     
Bon, à propos, je me demandais avec qui je ne m'étais pas encore fâché ? Les sportifs et leurs supporters de ô niveau de eirennoc, c'était fait avant même que j'écrive la première ligne du blog. Les dirigeants du groupe Hersantrique de Nice Matin qui m'ont laissé m'envoler comme une vieille chaussette, c'est fait (mais ce sera à refaire, à chaque occasion). Les conducteurs de 4X4 et de voitures étrangères, c'est fait. Les parents qui laissent leurs enfants saloper nos forêts et se croient tout permis dans leurs piscines, c'est fait. Les moutons qui bêlent de concert à Grand Var le dimanche -et en semaine-, c'est fait et même bien fait. Les ahuris qui font caguer leur chien devant le restaurant, c'est fait. Les snoc qui trouvent qu'Aubrac sur mer c'est trop cher, alors que nous pratiquons les plus petites marges bénéficiaires de Menton à Cerbère, c'est fait. Les nantis qui se torchent avec leur pognon mais trouvent injuste de payer des impôts, c'est fait. Mais au fond, on sent bien que tu ne leur as donné les verges que par profond attachement. Qui bene amat, bene castigat...  
Il ne me reste plus guère qu'à me mettre les fonctionnaires socialo-communistes à dos et je serai complet ! En reste-t-il encore ? On craint que non. Tout fout le camp dans le Toulon contemporain. Même le "sorbier FO", ce parangon historique de l'aristocratie ouvrière et syndicale à l'Arsenal, n'existe plus. Une pitié…  Je vous préviens toutefois, certaines catégories seront épargnées. A commencer par l'éducation nationale. N'en déplaise à ceux qui envisageraient que je sois un peu étroit de la tolérance, cela relève de la pure générosité, quand je pense à la scolarité chaotique qui m'a conduit à me heurter à 90 % du corps en saignant. Un corps à corps dont je suis évidemment sorti... exsangue. Pour tout dire il y a tant de gens que j'aime parmi cette redoutable engeance que je n'ai ni le goût, ni le cœur à risquer d'en perdre, ne serait-ce qu'un seul, en route. Ils forment aussi le gros du bataillon de nos clients et même si c'est moins altruiste, cela compte forcément ! Les cancres rebelles étaient l'élite du petit prolétariat scolaire. Leurs  constants manquements aux "devoirs" et "leçons" avaient valeur de grève permanente et constituaient une forme  héroïque de résistance à la dictature pédagogique. Le fait de tendre aujourd'hui ton ardoise à ces anciens bourreaux d'enfants qui te crucifièrent au pied du tableau noir, a bien sûr valeur de revanche.    
Ne comptez pas sur moi non plus pour m'aliéner l'ire et le courroux des facteurs. Contrairement à tous les clébards de la création, je n'éprouve aucune jouissance à leur gueuler dessus. Et puis, comme je m'en suis déjà vanté, j'appartiens à leur confrérie, au moins à titre honoraire. Je peux me targuer en effet d'avoir satisfait -et dans les premiers s'il-vous-plaît ! - à l'important concours de préposé. Il est magistral, fondamental, phénoménal. Il est -sans fausse modestie- l'égal du concours général du bœuf gras de Pâques à Laguiole... Ah ! Appartenir, fût-ce via un concours, à la société des gens de lettres !

Je n'arrive même pas à tenir rigueur aux employés de mairie de Toulon de préférer une mauvaise salade à un bon aligot, parce qu'à mon sens le fait d'être dépourvu de palais et donc de goût, ne relève pas de la malfaisance. Tout juste s'agit-il d'une tare rédhibitoire qui m'inspire plus de compassion que de ressentiment. Et comme ceux de la SNCF ne m'ont jamais trop importuné -vu que je ne prends jamais le train-, pas plus que ceux des douanes puisque je ne voyage pas ; que ceux des impôts ne m'ont pas encore trouvé (oui je sais, ça viendra !) et que j'attends ceux de l'hygiène avec sérénité, il ne me reste plus grand monde à qui m'en prendre. Ennuyeux, car rien ne vaut une bonne querelle (Ch. de Gaulle).
Enfin, si ! Fin du suspense, j'ai trouvé. Le RSI, vous connaissez ? Régime social des indépendants. C'est drastique comme régime. C'est un peu comme pour vous, fonctionnaires, employés de Grand Var ou salariés de Nice Matin avec votre sécurité sociale. A quelques nuances près tout de même. Du genre que quand nous n'avons pas de recette, on nous prend tout autant. Que quand nous sommes malades on ne nous paie pas de « congés » et que si l'on veut partir en vacances, on continue à payer. Je ne vous parle même pas du chômage (rien !) et de la retraite (pas grand chose !) Il faut traiter cette dernière avec une rigueur toute militaire : la retraite se bat, sinon c'est le sauve-qui-peut.  
Au RSI c'est simple, ils estiment que vous gagnez tant. Donc ils vous en piquent la moitié. Bon, certes il y a une marge d'erreur. D'environ 100 % ! Elle peut d'ailleurs vous conduire directement du RSI au... RSA. Une marge d'erreur de 100 % ? Les administrateurs du RSI plagient les instituts de sondage et ça devrait  les conduire devant les tribunaux.
Un pote qui bosse dans le giron, m'a mis tout de suite à l'aise. Quand tu reçois un appel à cotisation, surtout ne paie rien. Il ne faut jamais toucher à son pote, même avec des pincettes ! Conteste-le. De toute façon, il est faux ! C'est alors que tu mouilles du bout de la langue ton crayon pour demander, de ta plus belle écriture, un réexamen de ton dossier. Pas de problème ! Un ponte de Nice te répond qu'il a bien voulu prendre en considération ta requête et compte-tenu d'un trop perçu de tant, il ramène ta cotisation à tant.
Tu te dis chouette ! Mais ça fait encore trop, vu que quand on te redresse de 6 000 pour le semestre tu ne les as même pas pour te payer toi. Alors tu demandes un échelonnement de paiement. Mais voilà déjà que ce noc de facteur -oh pardon, j'avais promis...- t'apporte un courrier comminatoire de Toulon, qui te file une pénalité pour un retard de règlement. Tu réécris pour expliquer que la somme due à l'origine a été recalculée et que tu viens de demander à payer en plusieurs fois. Oui, c'est bien beau mais tu l'envoies où ta lettre ? A Nice ou à Toulon ? A Monsieur le directeur Truc qui t'a accordé le « rabais » ou à Madame Machin qui s'impatiente ?
C'est ainsi que pour le seul troisième trimestre il m'a fallu écrire cinq fois. Et si j'ai bien reçu cinq réponses, quatre ne l'étaient pas de la même main. Mon épouse a fini par craquer et à se rendre sur place. Au RSI Toulon. D'abord comme ce n'est pas elle la gérante, ils ont failli la refouler. C'est tout juste s'ils ne lui ont pas demandé, avec leur sourire avenant et leur langage hautement diplomatique : « Il fait quoi, votre mari ? » Ben... il travaille, aurait répondu Marie. Parce que pour eux, il est évident qu'un commerçant ou un artisan n'a que ça à faire de venir poireauter aux heures ouvrables d'un organisme fermé la moitié de la journée et une bonne partie de l'année.
Car tout de suite après, l'employé s'étant vaguement radouci, lui expliqua qu'il ne servait à rien d'écrire, qu'il fallait se déplacer. Remarquez, l'idée n'est pas absurde. Je pense aussi qu'ils devraient se déplacer ! Surtout ne pas le leur dire : ils pourraient trouver ça déplacé.
A leur décharge, ils doivent quand même être sacrément débordés. J'ignore par quoi, mais ils le sont forcément pour avoir transformé un organisme de recouvrement apparemment sans grande difficulté en pétaudière dont on ressort hirsute et dépenaillé. Le comble, je l'ai gardé pour la bonne bouche, c'est que l'un de ces « Môssieur », sans doute bien comme il faut et endimanché, me reprocha -dernièrement et par courrier- d'user d'un ton quelque peu... cavalier. En voilà un qui ne manque pas d'humour. A moins qu'il ne s'agisse de pur cynisme avec lequel, certains ronds de cuir investis de missions divines, ont tendance à confondre.
En résumé, les tristes sires du RSI viennent en quelques mois de me transformer en Poujadiste, nostalgique du CIDUNATI et de Gérard Nicoud. Pour un gaulliste de naissance et gauchiste de cœur, ça la fiche plutôt mal, non ? Allez, il est vraiment temps que j'entame mon ermitage dans l'Aubrac... pour y relire profitablement Kafka.
Jaco et BO


Les dimanches en faillite         
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Il s'agit, tout de même, d'une étrange lubie que de vouloir à tout prix (et en euro essentiellement) ouvrir les magasins le dimanche. étymologiquement contestable car le mot magasin vient de l'arabe "makhâzin" et, faut-il le rappeler, les contrées où domine l'idiome de Naguib Mahfouz (Nobel de littérature en 1988) sont d'obédience musulmane, en sorte que le vendredi y prévaut sur le dimanche. On ose à peine rappeler qu'en langue profane le "magasin" peut désigner aussi une braguette appelée donc à s'ouvrir n'importe quel jour de la semaine. Ce sacro-saint jour de fête hebdomadaire, sanctuarisé jusqu'à il n'y a pas si longtemps -les années soixante tout de même !- où l'on se réservait le droit et plus encore le plaisir de retrouver la famille et de faire sauter sa progéniture, enfant, petits-enfants et même arrière petits-enfants -pour les veinards épargnés par l'arthrose- sur ses genoux. dédaignant ces vaines occupations, d'aucuns en profitaient pour filer au bistro PMU où ils convertissaient les pensions alimentaires dues à leurs épouses délaissées en tickets de tiercé : hélas les plus belles traditions foutent le camp !  Je ne pense pas directement à la messe dominicale quoi que matinale, qui semble avoir pris un léger retard sur la grasse matinée (vous pouvez aussi l'écrire grâce mâtinée) d'athéisme forcené On n'a guère pratiqué l'athéisme forcené que dans l'ex-URSS où Staline ne détestait pas faire raser des églises séculaires. Je dois bien constater et admettre, pour en être un fervent pourfendeur, que l'office religieux a pris du plomb dans l'aile et pas seulement le jour de l'ouverture de la chasse. Dans ce pays où nos valeurs vont à vau l'eau, mais ça ne date pas d'hier : Apollinaire en voyait déjà passer sous le pont Mirabeau le port de la croix est devenu bien plus rare que celui du voile, que l'on appelait du reste dans nos campagnes, le fichu (et n'y voyez-là aucun caractère allusif... quoi que !)
Le dimanche, naguère, on roupillait donc un peu plus que de raison. On bouffait aussi allègrement que ce qu'on picolait. Le poulet onctueux supplanta d'abord la bonne vieille poule au pot dont la résistance à la fourchette garantissait tout risque de perversité. Je me souviens, non sans un soupir d'émotion, du rituel selon lequel mon père après avoir aiguisé le couteau en le croisant sur un autre, découpait de mains fermes le poulet qui n'était pas Dou (qui le sait ?) mais bien de chez nous. Ma mère faisait alors couler sur le blanc ferme et franc, une belle cuillère de jus épais et gouteux. Il y avait bien souvent pour l'accompagner un buisson de frites, ah ! ce buisson de frites, cher Jaco, on en voudrait tout un hallier ! taillées à la main dans de vieilles patates répondant au nom, une fois, de Bintje …autrement dit Bénédicte
Nous jouions aux cartes les après-midi de pluie ou profitions d'un rayon de soleil pour nous ébattre dans la prairie voisine, à la recherche de quelques fleurs sauvages ou d'un but judicieusement marqué de l'extérieur du pied. A Graulhet, nous options le plus souvent pour le stade où nous ne nous lassions jamais de bagarres épiques qui inauguraient, quand elles ne les concluaient pas aussi, les matches de rugby. Ces joyeuses épopées viriles - oh ! bon Homère comme on dirait du côté de Phocée - n'allaient pas sans inconvénients : on gâtait vite un mouchoir quand le nez saignait Je vous parle là d'une discipline qui se pratiquait entre sportifs faits uniquement de chair et d'os, entretenus au pastis et non aux hormones de croissance, mais qui possédaient essentiellement une âme. Et qui parlaient le français, le cas échéant le patois, pour la bonne compréhension du jeu... Un excellent français du sud-ouest mâtiné de "putaing con !" et de "macarel !"
Certes la visite chez les amis, ou la vieille tante, lorsque le crépuscule se liguait à une certaine lassitude, ne constituait que rarement une partie de plaisir, y compris lorsqu'il s'agissait d'une partie de belote ou de rami. D'autant qu'une prune, même à l'eau de vie, à cinq heures du soir et à douze ans, avait du mal à passer... On préférait encore se coltiner un Maigret en noir et blanc, voire même un Raymond Marcillac ou -peut-être- un Michel Drucker passant déjà, comme un grand, sa brosse à reluire. Mais les effluves de soupe, le soir, envahissaient notre petit espace et la nuit s'avançait avec son cortège de rêves d'émancipation... Même lorsqu'il était chiche, il y avait du confort et une forme indicible de rassurance.  Emouvante évocation. Les Français nostalgiques devraient s'offrir une fois l'an une cure de "bon vieux temps" pendant une semaine : pas d'eau chaude au robinet, les toilettes sur le palier à partager avec tous les gentils voisins, une cuisinière à charbon pour tout chauffage, etc. Succès garanti !  
Changement de décor. Nous sommes au XXIe siècle. En pleine modernité et il faut vivre avec son temps. Pour quelques heures supplémentaires, les employés - esclaves de Bricomachin et de Monsieur Trucolage, sont prêts à sacrifier l'office, le poulet craquant et la promenade en famille. Et des milliers de snoc abondent dans le sens de ces ogres du commerce qui après avoir bouffé les petits boutiquiers du centre ville, font les poches à tous ces abrutis qui reprennent leurs bagnoles pour s' agglutiner au rayon tapisserie ou jardinage. Ce serait bien le diable si leur ennoc, non content de les avoir traînés à l'autre bout de la ville, ne dégotait pas une quelconque potiche... Ah ! passer son dimanche à mâter les débroussailleuses et les clés de 12, quelle existence exaltante ! Il est vrai qu'on peut préférer admirer de poétiques ponceuses, le lundi après-midi, entourés de Figaros bricoleurs
Bon, finalement, lorsque le lundi matin, je m'en vais au bois (entre Gonfaron et la Môle -non, BO, la gentiane n'y est pour rien cette fois !-) je me dis que finalement, ce serait bien mieux si les derniers promeneurs du dimanche, pouvaient rejoindre leurs semblables à Grand Var. Parce que la forêt, bonjour ! Faut voir comment ils me la laissent ! Le lendemain, c'est la désolation. Plus un chant d' oiseau, pas un battement d'aile de perdrix, plus de ruade de lièvre, ni de grognement de sanglier. Ils se sont tous barrés sur l'autre versant de la colline, encore tremblants, le souffle court et le coeur lourd. On ne voit qu'un moyen de remédier à ça : mettre enfin en œuvre le malthusianisme qui rendrait nos forêts à leur virginité druidique et à son calme d'antan le débarcadère de Lampedusa
C'est que le dimanche, justement, a débarqué la famille, avec ses trois marmots. Les parents les ont lâchés persuadés que, puisqu'ils étaient dans la nature, ils pouvaient en disposer entièrement. De hurlement en piétinement, ils ont ravagé la forêt, bien mieux que n'aurait pu le réaliser une escouade de marcassins. Attila, à côté du Toulonnais en balade, c'est même pas l'équivalent de l'un de ces enfants. Y a plus une seule châtaigne ! Ça tombe bien, on en voulait pas, vu que c'est interdit de les ramasser, sauf pour ces petits diablotins, les pauvres ! Les dernières chanterelles sont réduites en purée et ne verront jamais la Toussaint. Le sous-bois est ratissé, labouré, crevassé... Mais il serait désobligeant, de mauvaise foi même, de prétendre qu'ils n'ont rien laissé. En échange, les bons petits ont éparpillé les boites de nuggets McDo en polystyrène (revoilà notre bon vieux poulet !!!), les cornets de fausses frites et les papiers de barres chocolatées. Les plus généreux ont même casé etre un genêt et une racine d'arbousier une canette de soda. Dans cet obscur décor sylvestre, y a pas à dire, ça égaie ! Mais où donc sont les Prévert d'aujourd'hui qui pourraient en dresser l'inventaire ?
Du coup, ce doute m'assaille ! Et si finalement la famille « en forêt » allait rejoindre la multitude d'ahuris dans les bois valettois d'Ikéa, serait-ce finalement plus mal ? Le saumon, même d'élevage, c'est plutôt salvateur pour la ligne de ces petits gueulards et de ces futurs gros lards !  Notre Jaco aura perdu sa philanthropie sur les pelouses sanglantes de Graulhet !  
Vous me direz y a pas que le dimanche que les actionnaires tiennent à tout prix à tondre les quelques millions de moutons qui sautent autour de nous. La nuit aussi ils veulent les tondre. Et je ne parle pas du commerce agréable de la rue Saint-Denis ou de Pigalle. Ce sont les grandes enseignes de luxe, de frusques, de parfums, de nescafé et tout ce dont vous avez impérativement besoin à minuit, qui se battent pour votre bonheur.
Il me semble néanmoins qu'à cette heure-là, vous seriez bien mieux au pieu. A renifler les fragrances de votre mec ; à effeuiller les soieries de votre gonzesse. Mais, avec mon anti-consumérisme suranné et mon obsession de décroissance, suis-je sans doute horriblement ringard. Comme le poulet de ferme que découpaient nos anciens... qui, le jeudi, pour complaire aux écoliers sages, n'hésitaient pas à leur offrir des cocotes en papier. Ah ! Heureuses familles de ces temps bénis où les guerres coloniales battaient leur plein (25.000 jeunes Français tués, pour 150.000 à 300.000 Algériens), où l'on guillotinait encore joyeusement, où fleurissaient les bidonvilles tandis que l'abbé Pierre recueillait des enfants morts de froid… C'était le bonheur fou !
Jaco et BO

Mes potes de VM 

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Petite séquence nostalgie avec les anciens collègues de Var Matin Saluons ces braves qui ont héroïquement traversé les pires tempêtes que la presse ait connues Anciens ou presque car nous avons au fond, Rina et Sophie, toujours particulièrement actives et manifestement heureuses de l'être On les embrasse ! Et puis la rayonnante Colette (qui s'est bien remise de sa séparation -professionnelle- d'avec Alain S.) Des bises aussi sur ses joues fraîches. Le magnifique Stéphane qui savoure la fin de sa première année de paix et l'extraordinaire Dédé, mon « cousin » des Corbières. Notre Steph expie avec une grande dignité plus de soixante années de vie (très) dissolue. Sa vénérable canitie s'étend désormais à sa fine moustache et à son collier : il est vrai qu'il a toujours été très porté sur l'argentique. Mais l'ami André aussi : or son chef reste d'un châtain foncé des plus suspect. On connaissait le vin des Corbières - souvent, il faut le dire, assez rude au gosier - mais pas leur eau de Jouvence… 


En vente... libre !         

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Je vous préviens -afin de vous éviter tout risque de catalepsie- je vais me servir de ce blog à des fins mercantiles. Certains penseront pourtant que c'est déjà fait et que ces pages longuement noircies à la sueur de mes doigts -éventuellement des méninges- n'ont d'autre effet que de vous attirer dans les mailles de mes cornichons qui agrémentent la charcuterie de l'Aubrac. Pourtant mon papa, qui n'est jamais trop prudent, pense exactement le contraire. Persuadé que ces chroniques ont pour effet de me faire faire perdre plus de clients que ce que je n'en gagne. On en doute. Chacun sait que c'est chez les mauvais coucheurs que l'on dort le mieux. Un restaurateur râleur, antithèse des gargotiers trompeusement avenants, rassure tout de suite et inspire un respect muet : que dire en effet devant tant d'ire ? Si l'aubergiste, en plus, se montre loquace et prosateur, passant en virtuose du piano culinaire au clavier de son ordinateur, comment ne se sentirait-on pas près du Bon Dieu ?  
Je n'ai, sur ce point précis, aucune certitude. Si ce n'est qu'elles ont pu me mettre effectivement, ponctuellement, à l'abri de la présence à notre table de quelques gros snoc pas si sûr : on rencontre de ces gros-là qui, masochistes, ne détestent pas revenir souffrir dont on se passe finalement volontiers. Et qu'à contrario, cela nous vaut la visite de quelques amis et partisans, suffisamment fins pour aimer lire, rire et manger...


Du reste c'est le but que je poursuivrai, avec peut-être plus de conviction et d'opiniâtreté encore, lorsque je serai parvenu à l'accomplissement d'un rêve, dont je dois bien convenir qu'il tourne à l'obsession. Même si pour l'heure, il tourne surtout... en rond. Ce Graal, vous le connaissez, c'est la construction d'un buron en pleins monts d'Aubrac à 1200 mètres d'altitude, au milieu des vaches, du silence, des fleurs, de la froidure et de la gastronomie, dépouillée, authentique, unique... Mais pour plonger un regard définitif sur les mamelons de Lozère et l'église de Nasbinals, restent quelques formalités à accomplir. Pour un peu plus cher, on peut s'offrir une (ou un) borie au coeur du Luberon : il y fait plus tiède.
La première annonce concerne donc la vente d'un sublime restaurant dans l'hypercentre de la neuvième agglomération française (juste après Toulouse, Bordeaux et Nantes, mais avant Montpellier et Grenoble). Sa position est idéale et je pèse mes mots, idyllique conviendrait peut-être mieux. A 100 mètres de l'important vivier de clients que représente la mairie, ainsi que de son extraordinaire port – où dans six ans peut-être on se battra pour la Tall Ship's- ; à peine plus loin du Stade Mayol qui en a fait la première ville d'Europe ; elle dispose de deux trésors inestimables : l'or bleu avec 18 kilomètres de littoral maritime pour la seule commune éponyme et l'or jaune avec un record de France d'ensoleillement et de chaleur. Aucun dépliant touristique n'a jamais si bien chanté Falcograd !
Le restaurant à lui seul constitue l'une de ces pépites, situé sur la plus belle placette de Toulon, rafraichie et arrosée par la plus ancienne fontaine de la ville. Que ce soit en terrasse ou à l'intérieur, on s'y sent bien et ce n'est pas un hasard si les murs restent la propriété de la ville qui n'a surtout pas souhaité abandonner l'un de ses chefs-d'oeuvre patrimoniaux. Et je n'oublierai pas de stipuler, au futur et heureux acquéreur, que le potentiel de développement économique et culturel de cette ville est sans équivalent, vu qu'actuellement, il ne s'y passe strictement rien ! Pourtant  un vieux  slogan publicitaire affirmait, sur l'air des lampions, qu'il se passe toujours quelque chose sur le cours Lafayette…
Ce petit bijou pour 160 OOO euros seulement. Allons, allons, messieurs, 160 000 petits euros c'est pas beaucoup, du rêve pour pas cher, comme le chantait feu notre compatriote Gilbert Bécaud dans sa délicieuse vente aux enchères. Car c'est aussi le montant de notre chiffre d'affaire annuel, ce qui n'est certes pas énorme mais reste considérable, puisqu'en quatre ans, nous sommes passés de rien du tout à tout çà !


Le deuxième vient en corollaire de la première si, par extraordinaire, nous ne trouvions d'ici quelques semaines un heureux repreneur. Comme il est hors de question que nous prolongions le plaisir plus longtemps, parce que nous ne voudrions pas abuser des bonnes choses et que dans la vie il faut savoir partager, j'envisage alors d'en appeler au mécénat.
J'avais bien pensé au Jacothon. Vu ce que l'autre pélandron a récolté en quelques semaines (onze millions), il ne me faudrait sans doute pas plus d'un quart d'heure pour réunir la somme. Toutefois je ne vous garantis pas que j'aurais pu faire entrer votre fiston à la mairie... Et l'idée de faire la manche me dérange au plus haut point.
Voilà pourquoi j'opte pour le mécénat. Parce que c'est beau un type qui ne se plaint pas de payer beaucoup d'impôts et choisit de défiscaliser. Je suis sûr qu'il y a quelque part en France, peut-être même dans votre entourage, un mec bien qui se dit : « Tiens ! je vais aider le Jaco à construire ses fondations » C'est fait pour çà la fondation de France non ? 160 000 euros c'est quoi ? Pas même le prix d'une Bentley « et j'en ai déjà deux... comme papa !  Et puis 60 % d'impôts en moins sur cette somme, ça soulage ! Té, en plus je devrais lui dire merci au Jaco ! »
Ceci étant, je ne suis pas chien. Si le type souhaite venir passer quelques semaines dans l'une de mes chambres d'hôtes, je ne lui demanderai pas s'il vote Marine (ben oui, je vous avais prévenu que j'étais à vendre !!!), s'il se bourre la gueule avec Depardieu, ou s'il a planqué de l'argent en Biélorussie. Il fait ce qu'il veut. Il aura le spa rien que pour lui et des murs de pierre bien épais dès fois qu'il ronflerait ou qu'il lui viendrait l'envie de péter. Peut-être faudrait-il regarder du côté de Bernard Tapie et de son fils (très prometteur !) qui ont un peu d'argent à placer.
Remarquez si c'est un sponsor, je ne le récuserai pas systématiquement. Là, vous vous demandez bien ce que pourrait venir foutre un sponsor sur un plateau désert, dans le département le moins peuplé de France ? Et bien moi ça ne m'étonnerait pas tant que vous ! Regardez les bateaux. Il y en a qui engouffrent des millions dans des trimarans où l'on est même pas assurés de rigoler tant que ça. Ils sont au milieu d'océans où personne ne les voit. Alors ils ont beau écrire en gros sur leurs voiles « Fleuri nichon » ( une marque de soutien-gorges en couleur sans doute) ils passent inaperçu, si ce n'est auprès de quelques phoques qui, par définition, n'en portent quasiment jamais. sauf s'il s'agit de ces phoques métaphoriques qui servaient à désigner les homosexuels supposés enclins à se travestir. Et si c'est le vent qui leur manque, pas de soucis. A Nasbinals on a tout ce qu'il faut. De la bise qui vous mord jusqu'au sang (en été), au blizzard qui vous étreint jusqu'au coma (en hiver) vous ne regretterez pas la traversée... Il est vrai que les fameux mamelons de Lozère, célébrés plus haut, peuvent s'assimiler à des seins fleuris
Non, je vous le dis en toute objectivité sponsoriser un nouveau buron dans l'Aubrac, là où ils sont en voie de disparition, c'est ça le bon filon. D'autant que nous sommes aussi en plein sur le chemin de Compostelle. Pour racheter son âme, c'est comac. Un business-plan d'enfer que je vous dis... Et s'il faut graver dans la pierre, votre nom, même en gros, je n'hésiterai pas à me muer en compagnon du devoir à grands coups de burin. Un buron, du burin et des fleurs : on n'est pas loin de Burin des Roziers qui fut au gaullisme ce qu'une vache est à l'Aubrac.
La troisième découle pareillement des deux premières. Certes vous allez me manquer, surtout vous qui passez devant ma carte en trouvant que c'est trop cher (alors que je fais deux fois moins de marge que tous les autres), ou qu'il n'y a pas de frite, ou que la mer est trop loin, ou le soleil trop haut ou la pluie trop froide. Vous allez me manquer les sympathiques voisins -toujours une histoire de voile- qui remplissent la poubelle jusqu'à créer de véritables oeuvres d'art avec des télés de l'époque Zitrone, des frigos truffés de salmonellose et des matelas souillés de souvenirs en rut mineur, sans négliger ceux qui baladent leur chien et déposent leur merde entre deux tables. D'authentiques surréalistes, spécialisés non dans l'écriture mais dans la pollution automatique, dont les œuvres en continu  prouvent bien que Toulon reste une ville d'art.  Vous allez me manquer vous du RSI, des impôts, vous les comptables, les contrôles d'hygiènes, d'Urssaf et de sécurité. Vous allez me manquer, vous mes chers employés qui m'aimez et qui dévorez mes crêpes et mes bons sentiments, mais qui commencez à souffrir du dos (ou de la tête) au bout d'un an, dés lors que vous pouvez retourner tranquillement buller chez vous et percevoir votre chômedu.  
Vous allez tous beaucoup me manquer, ainsi qu'accessoirement mes amis (les vrais) qui sont devenus des clients et mes clients (les bons) qui sont devenus mes amis. Là et je serai sérieux -une fois au moins- au fil de cette chronique, vous m'aurez rendu tout ce que je n'ai pas su percevoir en espèce et en tiroir caisse.
Mais c'est marrant, ma femme qui est pourtant une grande poétesse, me semble moins sensible aux charmes - pourtant délicatement désuets- de la misère.
Alors du coup ça y est, je me remets sur le marché du travail en attendant d'inaugurer la plus belle maison d'hôtes du monde le 31 mai 2015. J'invite les restaurateurs à ne me faire aucune proposition, pour le reste je suis ouvert à tout (sauf au niveau du tuyau d'échappement).
Si l'une de mes trois offres vous intéresse vous pouvez me laisser un message ci-après. Toutefois, si vous êtes preneurs des trois je préfère que vous attendiez un peu avant de m'en faire part. Histoire de m'éviter de tomber en catalepsie...
Jaco et BO
Quand Toulon retrouve sa mer 



Ce lundi matin, les rives varoises devaient être majestueuses, nimbées de leurs voiles de la Mediterannean Tall Ships' Regatta. Question voile susceptible de nimber, on ne voit guère qu'un foulard islamique fluorescent La flotte des vieux gréements se faisait la belle, pour rejoindre et envahir La Spezia. Précisons à l'intention des amis de l'Italie ne connaissant pas trop bien la région, qu'on peut éviter La Spezia au profit de Porto Venere et des Cinque Terre
Je dis « devaient » parce que ce matin, moi, je dormais. Trois jours de voile, fût-elle de légende, ça vous file sur les genoux. Et lorsque j'évoque l'envahissement, on est à peine dans la métaphore, tant l'expression revêt tout son sens. A l'exception majeure et fondamentale que ces navires-écoles, qui convergeaient de l'univers maritime, n'eurent pas à tirer, ici, un seul boulet.. Les détonations que vous aurez peut-être perçues en fin de soirée émanaient du feu d'artifice tiré dimanche, comme un adieu, sur le port. Outrage à la mémoire de Bonaparte qui canonna si bien les navires anglais - qui étaient déjà very tall - depuis Balaguier, la batterie des hommes sans peur et même des hauteurs d'Ollioules. Mais le syndicat d'initiative toulonnais, qui pactisait avec les British, n'aimait pas ça du tout. En 1944, son successeur ne raffolait pas non plus qu'on osât mitrailler les soldats d'une Wehrmacht en goguette tout autour de la rade. Toulon a toujours aimé les étrangers.
On nous avait prévenus, l'évènement serait gigantesque. Au moins un million de visiteurs ! Je ne les ai pas comptés, j'ignore d'où ils venaient, mais ils étaient nombreux, les bougres. Audacieux adjectif évocateur des mœurs bulgares : heureusement que Sofia ne sera pas admise de sitôt dans l'espace dit de Schengen ! Sans contexte, un bon texte constitue toujours un bon test (je ne conteste même pas la faute cher prof BO) je n'avais jamais vu autant de monde dans les rues de Toulon et je ne dois pas être le seul. Je n'avais assisté à un semblant d'agitation dans cette ville déserte, qu'en 1992, la dernière fois que les Rouge et Noir ont été Champions de France. Ça remonte et c'était loin de cette espèce de flot continu ! Le père Jaube, qui avait pris le risque de venir s'attabler à Aubrac sur mer samedi, confirmait d'ailleurs qu'il n'avait plus vu la rue d'Alger dans cet état depuis au moins trente ans. Juste avant que la ville ne se saborde sous les assauts répétés de la corruption, du clientélisme et de l'incompétence. Sans même parler de la marginalisation cruelle mais durable de 1995... Le sabordage, depuis le 27 novembre 1942, est devenu une vraie tradition locale.
Bref, Toulon a revécu et c'était émouvant. Certes, il paraît que çà a coûté bonbon, ct' affaire ! Je ne gloserai pas à cet égard puisque je n'en sais fichtre rien. Mais ce que je sais, c'est ce qu'elle engouffre depuis un demi-siècle dans son club de rugby. Je pense qu'en rassemblant tout ce pognon, on aurait pu faire une chic ville, jeune et ouverte sur le vaste monde méditerranéen et qui ne serait pas la risée et le vilain petit canard du jeu ovale. Rien de tel qu'une bonne risée pour gonfler les voiles
Et à travers cette réussite populaire dans le sens le plus festif et joyeux du terme, mais tellement ponctuelle, il me semble que les élus locaux pourraient en retirer autre chose qu'une banale gloriole qui a pour caractéristique de ne flatter que leur ego et de laisser tous les autres parfaitement indifférents. Jaco tu exagères : si les élus, déjà menacés par une loi anti-cumul malthusienne, ne peuvent plus céder à leurs petits travers narcissiques, que va-t-il leur rester ?  
Non, si j'étais décideur, j'envisagerais de rapprocher un tantinet ces événements . Car il faut bien reconnaître que tous les six ans et demi c'est un peu maigre pour la fidélisation à une ville. On ne cesse de dire que les gens ne viennent pas à Toulon. Mais c'est faux ! Ils en rêvent au contraire. Mettez leur une douzaine de vieux morceaux de bois en érection dans la rade, quelques tenues de corsaire et un peu de zizique de la flotte dans le pastis et en avant, çà marche au pas et dans l'allégresse encore. Il faudrait organiser des fêtes annuelles aussi magnifiques que ruineuses mais imagine-t-on Hubert F. recrutant un Fouquet  ? Mille Colbert, dans l'ombre, conspireraient aussitôt à sa perte.
Bon, ce n'est pas encore Montpellier, Brest, Rennes ou Limoges, mais Toulon entre deux mâts, s'est hissé au rang des villes dynamiques et même pour un week-end, ça fait plaisir ! Nous revoici ville fantôme sans doute pour un long et rigoureux hiver sociétal, mais désormais nous vivrons de souvenirs et d'espoir. et de chichi fregi parce que les  nourritures spirituelles n'ont jamais sauvé quiconque de l'inanition
« Et les affaires alors ? » allez-vous nous demander. Eh bien que voulez-vous, elles furent bonnes, excellentes même puisque, à la demande de la ville et des associations de commerçants, nous avons ouvert le dimanche. Non, bien ! On a fait le plein. Mais à la manière d'Aubrac sur mer : 25. Si bien qu'en trois jours on a fait … 150 couverts !
C'est, au grand minimun, le chiffre que les grandes brasseries du port ont dû réaliser par service ! Elles refoulaient les clients qui, du coup, se risquaient dans les rues adjacentes et inquiétantes de la basse-ville. Et tandis qu'ils n'avaient pu s'installer à la table de ces usines à touristes, ils s'étonnaient que l'un des seuls restaurants à faire encore à manger, sans congélateur, ni tricher, puisse leur refuser l'accès à l'une de ses douze tables ? Lorsque nous avions le temps, nous leur expliquions cela.
Que nous ne faisions pas ce métier pour recevoir les visiteurs de bateau ou les supporters de rugby, mais par la passion pour les produits, le goût, la convivialité et qu'il valait mieux réserver. Mais ils étaient déjà partis un peu plus haut en espérant s'assoir et manger...  n'importe quoi. Ventre affamé...
Nous avons évidemment une suggestion à faire aux Toulonnais et avoisinants que nous n'avons pu accueillir ce week-end : venez nous voir  dans les six prochaines années où il ne se passera plus rien à Toulon et où, en conséquence vous pourrez marcher sans stress et profiter de la ville. Ne sois pas défaitiste, Jaco, les municipales du printemps prochain promettent du spectacle. Déjà les meilleurs orchestres répètent. L'armada des militants effacera jusqu'au souvenir des Tall Ships, tu verras. Depuis Escartefigue, les rendez-vous électoraux toulonnais sont de radieuses apothéoses
.Le but de votre sortie sera d'aller manger dans un restaurant où toutes les valeurs sont respectées. Ce qui peut constituer en soi, sans vernis et artifice, un joli spectacle...
                                                                                                                                                                          Jaco et BO
   Inquiétude chez les poissonniers :   
    Var matin pourrait disparaître       


Ce soir c'est pleine lune et il me viendrait presque l'envie d'aboyer avec les loups. Mais je ne suis pas un vilain toutou.
Du reste, je ne suis pas un toutou... du tout malgré ta tendance à donner des coups de dent qui doivent rendre le facteur assez méfiant et inspirer aussi une crainte légitime au clavier de ton ordinateur. On sait qu'une humeur de dogue a une répercussion directe sur la force d'impact digital. Je me demande en contemplant l'astre en plein soleil s'il existe, là-haut aussi,
des Hippopo-infamus et des Buffalo-tristes pour les gogos ? Les dieux se détournent toujours du néfaste food (comme disait Robert Courtine, feu chroniqueur culinaire du Monde où,  signant La Reynière, il ne faisait pas souvent l'apologie de la cuisine allemande à laquelle il avait pourtant goûté du côté de Sigmaringen après la libération de Paris. Le Reich agonisant y organisait d'émouvants banquets avec Pétain pour présider la table et Louis-Ferdinand Céline pour en assurer le compte-rendu. Cf. son "D'un château l'autre") Mais le bon Armstrong -avant de tomber dans la dope par homonymie- nous affirma, en son temps, qu'il n'existait point de moutons lunatiques ni de centre commercial, façon Grand Var et j'incline à croire
-pour une fois- un ricain, fût-il cosmonaute. Allons tant mieux ! Ne pas trop s'y fier car Séléné, déesse de la lune, ne cachait pas son appétence pour les souvlakis et le vin résiné.
Je sens que je vais être un peu longuet ce matin -nous avons changé de plage horaire, la lune est dégonflée, mais je ne vais pas vous expliquer les méandres orgiaques et orgasmiques à vrai dire, Jaco, on imagine assez mal un orgasme ralentissant son cours inexorable en épousant des sinuosités fluviales. Les canaux déférents, qui assurent en grande partie le transport des "ordres étranges" (Giono), vont toujours droit au but de mon écriture-. Et encore, vous vous en tirerez bien car, vu la vastitude du sujet et de mes états d'âmes, je pourrais être intarissable. Les oraisons jaculatoires ne doivent pas se transformer en logorrhées incoercibles Non c'est du terrible destin de Var matin et à travers lui,
 de la presse écrite toute entière, dont je voudrais vous entretenir. Aïe !
Voir un canard plumé, courir dans tous les sens et sans tête, cela ne peut qu'amuser les ceux qui scrutent votre doigt lorsque vous leur montrez
le cul de la voisine. Moi j'ai pleuré deux fois dans ma vie professionnelle. Jamais à Var matin où je connus quand même les plus longs
moments de ma vie journalistique. Parfois j'en eus envie, sans jamais prendre les larmes. J'éprouvai de Hyères à Ollioules en passant
 -longuement- par Toulon, plus de ressentiments que d'émotions. Var Matin, c'était l'abbaye de Thélème du journalisme provincial : on y pleurait surtout de rire notamment lorsqu'Yves B. laissait choir son typomètre pour nous donner lecture des plus belles coquilles relevées à la une du journal. Il les découpait avec tendresse. En voici une : "Le festival de Cannes s'est ouvert hier à Nice".
J'ai pleuré deux fois : en octobre 1982 lorsque j'ai vu rouler sur les presses de Laborie, rue Fieu, le numéro 1 de Toulouse matin
pour lequel je m'étais investi nuit et jour et auquel j'avais livré ma jeune âme et ma tendre chair. Je voyais la vie en rose (comme la ville) ;
 l'aboutissement d'un rêve -et d'une farouche détermination- d'enfance. Et quelques mois après, lorsque, littéralement broyé
par la machine infernale -et déloyale- de La Dépêche du midi, ce journal -mon journal- connut un méchant coup de Baylet. J'en garderai
 d'irréversibles séquelles -quelques poils tarn-et-garonnais venant encore chatouiller mes vieilles et belles narines- Encore ne s'agissait-il que de Baylet fils, méritoire gardien de la grande tradition du radicalisme cassoulet. Son père était plus terrible encore.   
Depuis lors, trente ans coulèrent sans qu'à peine je m'en aperçoive. Jusqu'à la colère. Et ma disparition pour solde de tout compte de ce métier,
que j'avais chevillé au corps. Pourquoi ce mélancolique plus-que-parfait ? La cheville est toujours là  C'était au temps où nos vieux lecteurs, pour la plupart et désormais réunis là où on n'a plus besoin de ses lunettes, persistaient encore et non sans regrets -déjà éternels- à désigner notre journal sous l'étendard de : République. Mais avant que de se déshonorer
en trébuchant tout récemment dans le Tapie, pour aller inexorablement vers la déchéance - peut-être même le dépôt de bilan - il en commit des bourdes, des reniements, des sacrilèges, des autodafés. Or un journal, çà brûle beaucoup mieux qu'une boite de conserve. Sauf qu'on le traita comme telle. Le vieux Defferre et la belle Anne-Marie
-qui eurent l'inspiration de m'embaucher en 1983 sur les conseils éclairé de Robert-, n'en purent mais. Lagardère, sur son canasson pur-sang
vint alors à nous pour « sauver » un canard qui, pourtant, n'avait encore rien de boiteux certes non même si, confessons-le, quelques cors aux pattes l'obligeaient parfois à claudiquer  
Acte I de la tragédie, le journal de famille(s) devint le jouet d'une entreprise du Cac 40. Mais dans l'empire Lagardère, c'était encore le meilleur : Jean-Luc. Le père et non le fils à papa. Ce type-là, nonobstant son incompréhensible passion pour le fotbal et le tiercé, irradiait de sa classe et d'une probable humanité. De probité ? Qui sait ? Il avait autour de lui des sommités de la profession et je pense-là notamment à Roger Théron, l'homme à la barbe jaune que j'eus le loisir d'approcher et avec lequel je me serais alors volontiers « copier-coller ». ce père au beau nom févalien avait quand même installé à la tête du groupe un énarque longiligne dont les compétences firent tousser. Ce fort en thème, qui faisait carrière dans la chimie et n'avait jamais connu la presse auparavant, devint, après son échec, patron d'une maison d'édition appartenant au groupe puis président d'un club de foot (!) avant de s'investir dans le conseil financier. Son fiasco var-matinal ne constitue, au bout du compte, qu'une péripétie vénielle. Songeons qu'il aurait pu devenir président de la République
Mais fini de rire, car c'est le morpion -oh ! Pardon, je voulais dire le rejeton, mais vous aviez rectifié de vous même- qui s'en mêla. Qui s'emmêla...
A tel point que cet héritage, brusquement tombé d'une salle d'opération inanimée, l'embarrassa -et pour une fois je reste poli !- au plus haut point.
Après un mariage de raison (et de pognon) avec Nice Matin, ce fut l'hallali, là là là et Lagardère... « Junior » ne rêvait que de plateaux télé,
de tennisman et de talisman... Au Diable les varices d'une vieille presse écrite perdant les bas. Et ce fut, comme en quarante, le retour d'Hersant. en quarante, ledit Hersant faisait sa petite nuit de cristal en brisant les vitrines juives sur les Champs-Elysées. Il s'occupait de la gestion d'"Au pilori", journal nazi vivant des subsides allemands. La presse souffrait déjà sur le plan financier et l'on ne se souviendra pas sans émotion des prodigalités culturelles de l'occupant, qui, sensible à ses fragilités, se montra si généreux envers elle.
C'est là aussi que je me remets en selle. Car c'est là que s'interrompent, d'autant plus brutalement que je ne l'avais pas vu venir, mes douces errances journalistiques. Il y eut, à la botte du trop fameux patronyme papivore, l'un de ces collaborateurs dont son histoire est truffée. Une espèce de pantin dont la sarkomania se devinait même jusqu'au tressautement d'épaule, au rictus impatient et au rasoir égocentr...électrique. Mêmes tics pour un type en toc.
Il se trouvait qu'au même moment, non loin de Nice et même la porte à côté, boulevard de Strasbourg à Toulon, une autre engeance, gavée d'oseille et d'Umaga...lomanie, venait de me désigner comme l'homme à abattre de la presse locale. Ce fut un grand honneur, triste sire, auquel je ne pouvais me soustraire. Et c'est ainsi que poussa, en lieu et place de mon stylo, une curieuse casserole remplie d'aligot... un saligaud poussant Jaco à l'aligot : quel hallali !
Je vous ai résumé cette histoire dont seuls les affranchis auront su décortiquer la carcasse sans oublier d'en sucer la moelle. Je serai encore plus bref, s'agissant d'évoquer mon ressenti à l'égard de ces jeunes confrères qui s'aperçoivent aujourd'hui que leur métier est en danger. Mais non, mes pôvres, il est déjà mort.
Il l'était lorsque les censuré s'en allaient sans qu'on leur implora seulement de demeurer au service de ce qui ressemblait encore à une institution.
Il l'était davantage encore lorsque Nice Matin avala le « petit varois républicain » sans que personne ne souffle mot, mais qu'on souffre désormais d'un manque cruel parce qu'essentiel, de pluralité. Pour la vraie pluralité, il faut remonter un peu plus haut encore, c'est-à-dire à l'époque où cohabitaient joyeusement République - Le Provençal, Le Petit Varois communiste, le bourgeois Nice-Matin Var bavastrien, le très droitier Méridional qui savait si bien consoler les nostalgiques de l'OAS et n'hésita pas à recruter un plumitif compromis sous l'occupation s'attirant ainsi un billet d'André Mériadec (père de Jean-Pierre) intitulé "Le Méridional a un nouveau Kollaborateur"… On s'amusait bien !  
Il l'était dès lors que l'on bâtissait son projet rédactionnel et sa stratégie de développement sur... les supporters du rugby local !
Il l'était enfin, lorsque les conseils général et régional, l'agglo TPM et la ville de Toulon subventionnèrent à eux seuls l'équivalent de la masse salariale des journalistes...
Vous la voyez où et surtout comment, votre indépendance ???
Et sans m'être jamais pris pour Albert Londres, pas même pour Jaco London, sa raideur m'apparut mortifère lorsqu'un Monsieur Jourdain du rugby, trois écrivaillons sans talent ni scrupule et un bidonneur en chef, ouvrirent en grand les portes de ma liberté tu leur dois donc beaucoup Jaco Le 9 janvier 2009, en franchissant une dernière fois le seuil, je me suis retourné avec ma petite boite contenant ma gomme, mon crayon, mes souvenirs, mon amertume. Il n'y avait personne pour me retenir. Pas même me soutenir. Et surtout pas mes jeunes confrères... Ah ! jeunesse… Toujours ingrate. Mais ne l'avons-nous pas été nous-mêmes ?
Depuis lors, je n'ai jamais autant travaillé, autant souffert ; je n'ai jamais été aussi pauvre, mais qu'est ce que je me sens léger et soulagé !
Tenez, je le suis tellement qu'il m'arrive parfois d'éprouver de la compassion pour ceux qui sortent du panier de crabes, subito, en s'étouffant de ces in-ad-mis-si-bles atteintes à la-liberté-de-la-presse... ils devraient se montrer plus philosophes : tant que l'on peut porter atteinte à la liberté de la presse, c'est qu'elle existe
Tout en me demandant -quand même- s'ils nous prennent pour des snoc où s'ils le sont vraiment tant que ça !!!
                                                                               Jaco et BO

              Bonal, mal an...              


Eh bien sûr, je suis amer ! Comme un verre de gentiane. La gentiane est amère mais, eu égard à ses fâcheuses propriétés sur certains de ses imprudents consommateurs (baisse immédiate de libido), elle rend aussi mélancolique. Que de Lovelace insouciants, goûtant sans le savoir à la perfide Suze, ont été trahis par elle au moment de l'assaut ! Il est tout de même étrange que ces Berezina(s) répétées n'aient pas valu à ce breuvage, odieux responsable de présomptions d'impuissance infondées, une contre-publicité salutaire. (Je vais y venir mais avec -pour une fois- plus de nuances) Pas du temps morose de ce dimanche matin qui a une belle gueule d'automne -n'en déplaise aux autochtones qui ne trouve leur salut que dans leur p... de soleil- si le soleil mérite cette prude quoique sartrienne abréviation qualificative, qui donc peut bien être son proxénète ? ; pas de la semaine que nous venons de vivre, parce qu'elle est conforme à un scénario parfaitement rodé depuis quatre ans ; pas même de constater que le monde est désormais dominé par un duo de dictateurs -El Assad et Poutine- alors là, Jaco, on voit à quels festins médiatiques tu te laisses inviter soir après soir pour causer de la sorte : télés et radios, vedettes des micros et des écrans sont à l'information de qualité ce que les fast-foods (in English, fast-feed, isn't it ?) sont à la gastronomie (non mon BO il y a belle lurette que je ne me laisse plus intoxiquer par les médias et surtout pas la télé) , dont il me reste à savoir apprécier l'humour très second degré ; pas même des résultats du Top 14 dont je me fous désormais autant que ceux de la Ligue 1 ou des inter-régionaux de curling... Bon si ! ça m'emmerde pour mon pote bayonnais Alex, mais depuis trente ans qu'il gagne, qu'il perd ou qu'il fait match nul, il commence à bien connaître la musique. A la fin, y a plus que le chèque qui compte. Et encore, pour lui, c'est à la fin. Mais désormais, Monsieur, dans ce sport-là, c'est aussi au milieu et même au début... Enfin c'est tout le temps et y a plus que ça qui compte. Alors vous qui parvenez encore à vous passionner, bravo ! Continuez à les engraisser (enfin je veux dire à les muscler...) Encore du sport, ô ennui infini !
Non, ce qui me déçoit et me taraude, c'est qu'à cause de mon frère, Bernard, l'albigeois, (contre la retraite à soixante ans, mais qui a pris la retraite à soixante ans... ce cono) je viens de m'apercevoir qu'il n'existait peut-être aucun lien entre Hippolyte Bonal et Marius Bonal. Un véritable drame... On pourrait voir dans ce patronyme un raccourci de "bon aloi"
Comment ? Qui sont ces Bonal ? Vous voulez me foutre vraiment en colère ou quoi ? D'après vous, elle vient d'où la gentiane que vous sirotez, hiver comme été, dans sa jolie robe jaune et ses vertus apéritives, digestives et, certains le prétendent, érectiles. Ben pas tous : voir plus haut Sur ce dernier point, il y a débat, j'en connais même qui professent l'inverse.. et grâce auxquels on se sent moins seul Mais à votre place je ferais davantage confiance à la poudre de corne de rhinocéros ou à une consultation chez Patrick, mon ami magnétiseur des Arcs et qui lui aussi, est d'Albi... glorieuse patrie de Toulouse-Lautrec qui passait pour ainsi dire sa vie au claque histoire d'oublier ses disgrâces physiques. Lorsque les hétaïres parisiennes évoquaient durant leurs entractes le "pinceau" de Lautrec, il ne s'agissait pas de l'outil que l'on croit.  Dieu castrateur, évidemment, tout s'explique ! Ce moine a, en fait, inventé le bromure. Il avait peut-être une constitution de cheval mais ce devait être un hongre
Mais non, le Bonal ne vient pas d'Albi. Vous m'énervez quand vous ne suivez pas . C'est mon frère. Le Bonal lui, je n'en sais plus rien. Lorsque nous étions gamins, surtout moi, car Bernard a toujours été moins gamin que moi, nous vacancions en famille sur les bords du lac du Bourget à Aix les bains. « Oh temps suspends ton vol et vous heures propices... » vous connaissez vos classiques... Je ne pense que ce soit la Martine, le prénom de la mère Bugnard... Mais accoudée à la rambarde de son premier étage ouvrant un panorama gigantesque de scintillement d'ondes profondes et de reflets sombres sur le mont du chat et sa fameuse dent dévorant le ciel, elle en sifflait quelques verres dans une manière de cérémonial quasi religieux. "Panorama gigantesque" ? Jaco aura forcé sur la Suze - ce qui devrait assagir ses transports - car le Lac du Bourget n'est guère qu'une flaque. Aix-les-Bains, d'ailleurs le dédaigne puisque la ville lui tourne le dos. (C'est là, mon cher B.O qu'intervient notre plus profond désaccord. Tu n'auras sans doute pas mesuré la profondeur de l'onde, ni la majesté du Chat, du Revard, du Grenier ; de ce décor enchanteur à la ronde. Et je te jure qu'on peut en juger ainsi, sans même un coup de Bonal dans le nez)
Peut-être parce que c'est justement le fameux Hippolyte, un moine sans doute déjà nanti d'une constitution de cheval, qui en jeta les bases dans un grand tonneau de vin. Quinquina, plantes de montagne, zeste d'orange et naturellement gentiane macéraient le temps qu'il fallait pour offrir la quintessence de ce breuvage diabolique sortant en 1865, de la maison de Dieu. J'en étais resté là et à toute la mythologie créée autour du personnage de la mère Bugnard que mon père « refaisait » à l'envi : « Ben, vous connaissez pas l'Bonal ? » l'avait-elle tancé la première fois. Du coup mon père -et ma mère d'ailleurs- se sentirent forcés de goûter à cet apéro typé et l'adoptèrent sans peine. C'est d'ailleurs l'une des raisons majeures pour laquelle ils traversent les décennies avec toujours le même entrain et prétendent à juste titre rejoindre la confrérie des centenaires qui n'ont-pas-bu-que-de-l'eau. Et si comme j'en suis persuadé l'alcool conserve, je crains que mon frère ne franchisse quant à lui les deux siècles, tant il semble vivre dans un bocal dont il aurait extirpé les prunes. Et quand je dis je crains, vous l'aurez bien compris, je le lui souhaite...
Mais le drame -le mot est proportionné- c'est que Marius n'aurait aucun lien avec Hypollite. Au fait c'est peut-être parce qu'il avait bu de la gentiane qu'Hippolyte repoussa les avances de Phèdre !  Au vrai, j'avais espéré que le moine défroqué eut reconnu quelques marmots eux-mêmes guidés par les effluves de ces subtiles et capiteuses macérations. Las, ce n'est pas en Savoie que renaît le Bonal en 1938, mais à Onet le château, auquel on peut préférer le château d'Anet (ô Diane de Poitiers…) que des costauds nettoient chaque matin. Stupide jeu de mots : les habitants d'Onet-le-château s'appellent les Castonétois chez nous dans l'Aveyron. Trop beau pour être Onet ? Rien ne rachète un mauvais jeu de mots comme un calembour pire encore. Merci jaco ! Et là encore, on nous explique que le Ieu en question s'est fait connaître à travers l'élaboration et la diffusion d'un apéritif à base de vin et de gentiane à qui il donnera son nom.
Ce qui sous-tendrait que l'un n'est nullement l'héritier de l'autre, mais qu'il aurait profité de son homonymie pour profiter largement de la pub faite depuis 70 ans sur tous les murs de France. Ça sent le plagiat à plein nez. J'imagine que ceux qui ont plus de cinquante piges se souviennent de ces murs entiers, à l'entrée des villes et villages où étaient peintes quelques fresques majeures de l'art de picoler français. Bonal se tirait alors la bourre avec l'irrésistible Dubonnet dont les grandes lettres bleues décoraient si joliment, non pas les stations mais  le tunnel du métro parisien et le catalan Bhyrr qui fut longtemps mon préféré.
Au nom de mes racines -de gentiane- et de l'histoire -de pochard- lorsqu'il me fallut choisir entre les marques de ce sublime breuvage je n'ai donc pas hésité d'autant que celle de Bonal se revendique d'Aubrac. Et qu'elle est nettement la meilleure et la plus naturelle. Alors finalement, que la Savoie et l'Aveyron se tirent un peu la bourre quant à l'origine d'un quinquina ce n'est pas si grave. L'important c'est qu'on finisse tous bourrés... de bons sentiments.
Santé... Tchin !
                                                                                       Jaco
      La scie rit... et le petit bois      


En ce dimanche matin de déluge où le trop plein d'une sécheresse complète de trois mois s'est déversé en quelques heures sur nos pelouses jaunies, où je perçois le bouillonnement triomphant du Meige Pan, hier encore exsangue, je ne suis pourtant pas d'humeur badine. Même cette excellente semaine à Aubrac sur mer, ne chasse plus mes ressentiments à l'égard d'une ville, d'une région qui semblent avoir choisi de ne pas sortir manger ou bien alors de se fourvoyer. Mais la question n'est plus là. Est-ce un renoncement définitif à un thème dont la plaisante récurrence confinait au leitmotiv sans que l'on s'en lassât jamais ? Regrettable abandon : rien ne stimulait le patriotisme local comme le régulier clouage au pilori d'une certaine inconstance et médiocrité bien toulonnaises. Les Mokos - pour parler comme Julien Duvivier - n'ont pas eu un Pagnol capable d'élever le sabir marseillais et les mœurs phocéennes au niveau de la tragédie antique. Jaco, au fil de ses diatribes, comblait partiellement cette lacune mais voilà qu'il nous fait donc faux bond. Ce que j'ai surtout en travers de la gorge, c'est la Syrie. Non pas les copeaux, mais les planches entières. Hou-là-là ! allez vous penser -certains iront même jusqu'à le dire !- il va nous entraîner sur le Chemin de Damas et tel Saint-Paul , croire qu'il vient de trouver la lumière... Non, je n'ai pas cette prétention. Car ne fréquentant pas assidument le café du Commerce, je ne suis guère ferré en géopolitique, pas plus d'ailleurs qu'en stratégie. Il existe deux grands Cafés du Commerce à Paris : 55 rue du Faubourg Saint-Honoré et 37 Quai d'Orsay. Les habitués, pour ne pas confondre les enseignes, précisent "Chez François" ou "Chez Laurent". Cela dit, l'assommoir du 57 rue de Varenne ("Chez Jean-Marc") n'est pas mal non plus.
Non comme toujours je me cantonne à ce que je ressens, à l'émotion et à ce qu'il me reste d'indignation pour survivre à cette sorte d'atrophie intellectuelle et hormonale qui semble engloutir les consciences. Bien avant Hessel qui en a fait son miel, je me souviens de ma « vieille » copine LEA qui, il y a trente ans, me fit comprendre que l'on pouvait estimer les gens par leur capacité à s'indigner. A condition de ne pas avoir l'indignation sélective. Les bons apôtres américains, massacreurs de l'Irak, "napalmeurs" du Viêt-Nam, spécialistes ès-putsch dans toute l'Amérique latine, en Iran (où ils renversèrent Mossadegh après que celui-ci eut nationalisé le pétrole), etc. sont mal venus de donner ce genre de leçons. Sait-on qu'au terme de la glorieuse Première guerre du Golfe, George Bush senior, que soutenait l'illustre Mitterrand, laissa sciemment Saddam Hussein gazer tout un village kurde ? Observons que les actuels va-t-en-guerre se dispensent d'attendre le rapport des enquêteurs onusiens et rappelons que l'opposition syrienne, elle aussi volontiers gazière, ne le cède en rien au tyran damascène question atrocités. Je ne sais si je le fais bien ? Je m'efforce de le faire. Mais quand je me retourne …
Le monde, l'humanité viennent d'assister à l'une des principales atrocités de son histoire, au premier grand génocide du XXIe siècle et les gens se demandent ce qu'il faut faire. Deux français sur trois sont contre une intervention ! Je parle d'intervention pour ramener la vie en Syrie. Parce que pour l'intervention sur les seins de madame ou le nombril de monsieur ; ou une intervention pour faire rentrer le petit à la mairie, là, ils demeurent massivement favorables... Un poste à la mairie de Damas, ça n'a pas de prix.

Ce qui est choquant c'est que l'homme ait été capable de passer du silex du Solex et, grâce à l'époustouflant ministre montebourgeois on va se remettre en selle au satellite espion - sans mépriser l'arbalète, le tromblon, le missile et le drone - mais qu'il n'ait pas été foutu d'évoluer sur ses propres droits. ni d'ailleurs sur ses propres gauches, reconnaissons-le C'est comme s'il ne voulait jamais s'instruire du passé et s'était abonné pour l'éternité à ces dictatures qui de par le monde prolifèrent, se déplacent et recommencent. C'est dur à entendre et même à prononcer, mais à l'origine ce sont les peuples eux-mêmes qui créent leurs bourreaux. Exact ! César pour  lui tout a commencé dans une échoppe de cordonnier dans le quartier du Transtevere à Rome, Napoléon, fruit honteux d'un complot ourdi entre un pêcheur d'Ajaccio et une fromagère de Bastia qui s'étaient donné un rendez-vous copulatif à Corte, aujourd'hui encore théâtre d'universités des plus suspectes Staline, mis en selle par un comité d'intérêt local de Gori (Géorgie) qui protestait contre le mauvais entretien des trottoirs. Hitler, investi en fait par trois poivrots qui s'étaient attardés à la fête de la bière de Munich en 1928 et tous les tyrans du moment ont été un jour plébiscités par des peuples pleutres, cupides ou, dans le meilleurs des cas, idiots.
Je ne sais dans quel camp il faut placer nos voisins d'Outre-Rhin trop occupés sans doute à inonder le marché mondial de l'auto avec leur Wolkswagens fabriquées à bas coût par des esclaves modernes et en coup bas pour une Europe sociale dont ils ne veulent pas entendre parler. Des gens, au demeurant blindés Ach ! nostalgie des panzerdivisionen…, qui ne se laissent pas émouvoir par quelques gazages et autres crémations. Et en ces temps de grande solitude, l'Europe semble plus près du Chemin des Dames que celui de Damas. Superbe, Jaco !
Et je ne sais dans quel camp il faut placer ceux qui, chez nous, se moquent et caricaturent Hollande et Obama (voyez ci-joint le document que j'ai reçu et que je ne résiste pas à publier pour en souligner l'indécence), sans doute l'oeuvre de ces grands démocrates n'ayant toujours pas avalé l'élection au suffrage universel de 2012, activistes et nostalgiques de l'ancien président français, qui n'avait nul besoin d'être caricaturé !
Le vedette du moment c'est donc le grand Bachar. Un type formidable apparemment ! Il n'y a pas plus tard que cinq ans, il était même l'invité d'honneur de la France un quatorze juillet !!! C'est tout dire. Et puis je ne vois pas en quoi il pourrait être contesté en Syrie, puisque le référendum qui l'autorisait à rester au pouvoir et à la tête du parti unique Baas (le même que son ami Saddam d'Irak) lui accorda 97,62 % des suffrages. Sa seule maladresse étant d'avoir cru nécessaire d'occire les 2,38 % qui lui étaient hostiles... Des membres du parti Hauaut ?
Mais s'il suffisait d'éliminer cette grande saucisse merguez, plutôt, non ? avec sa tête de noeud, j'imagine que la CIA ou ce qu'il en reste, un drone ou un barbouze, s'en chargeraient. Mais c'est qu'il a des -Pol- potes dans le monde. Tous solidaires et prêts à aller en guerre contre une éventuelle frappe... La CIA en parangon de vertu démocratique, c'est plus fort que de l'aligot à la Vache qui rit !
Il y a le désopilant Poutine qui se débarrasse des gêneurs en les envoyant aux mines de sel, en leur faisant avaler à onze heures, un bouillon à base de polonium ou en les invitant à un repas avec Depardieu. Et ses copains de l'est, le fameux Loukachenko par exemple. Albachir, Nguema et leurs camarades Africains ; Rohanidepuis, Xi Jinping et leurs collègues d'Asie...
Y a de quoi faire, au point que je n'exigerai pas de vous que montiez au front de tous ces combats pourtant légitimes et nécessaires. Commencez donc par vous indigner et à le faire bruyamment. Mais si vous ne m'écoutez pas et que vous teniez au combat de terrain, soyez prudents. N'oubliez pas de mettre votre casque et votre masque...
Sinon, vendredi et samedi soir, on vous trouvera une place à Aubrac sur mer, pour vous indigner devant le meilleur pavé de rumsteck du monde libre ! Un rumsteck ? Pourquoi pas un Rumsfeld (Ronald) grand humaniste et ci-devant secrétaire d'Etat yankee à  la Défense ?
                                                                               Jaco et BO
C'est le 21 mai, me semble-t-il, que je publiais les derniers écrits rougissant en réponse en mes cris et rugissements. J'aimais cela même si la culture à l'infini de ce jardinier six-fournais me flanquait parfois le vertige et... des complexes.
Rassurez-vous, il n'est pas mort ! Mais c'est le deuil de son papa -un homme qui manquera d'ailleurs à l'humanité- qui l'éloigna de ce blog et de nos blagues si joyeusement partagées et déclinées. 
Tout ça pour vous dire qu'il est revenu "mon B.O" et que je n'en suis pas peu fier...        

                                            Du sushi à se faire

Et voici, nous y sommes ! ça vous épate hein ? Moi non plus...
Ce mardi matin nous serons à l'aube de notre cinquième année. Si bien que tu en es encore au crépuscule vespéral de la quatrième, période infiniment plus poétique qu'un petit matin pâle. Qui en douterait pourrait interroger dieux wagnériens ou idoles nietzschéennes voire l'Angélus de Millet dont la contemplation repose tellement de l'art contemporain. Oh ! Beaux jours de Barbizon ! Nous fêtons aujourd'hui, nos quatre ans d'insistance. Aussi, pardonnez-moi si vous recevez quelques relents de vin blanc, nous avons ce matin copieusement arrosé ça. Voilà qui rappellera aux connaisseurs ces matins canaille d'un Paris révolu qui voyait encore des prolétaires spirituels non tatoués commander à voix forte des "P'tits blancs secs" ou des "rouges Vichy" à réchauffer les cœurs. Certes nous n'avons pas sorti le champagne. Mais un mauvais crémant bien frappé, ça passe super bien... On devine à peine cette verdeur caractéristique des mousseux prêts à vous micro-perforer l'estomac et à vous barrer la tête en plaçant entre les tempes un panneau : danger gravillons ! Le subtil docteur Gérard Debuigne, qui fut Raphaëlois et qui nous a laissé un remarquable dictionnaire des vins chez Larousse, faisait grand cas du crémant et rappelait qu'il existait un crémant de Cramant, cru de la Côte des Blancs au sud-est d'Epernay. Quant aux périlleux gravillons, il ne saurait en fait concerner que les sous-productions de Graves bordelais.  
C'est pour quoi vous ne m'en voudrez pas si je tape un peu plus hâtivement que d'ordinaire. Certes, nous ne sommes pas à l'abri de quelques fautes de frappes, voir même d'orthograve, moi qui n'en commets jamais (!!!) Mais je n'en fais aucun complexe, d'autant que Balzac truffait ses meilleures pages de bourdes en tout genre. Péché véniel imputable à l'abus de café mais aussi au harcèlement des ses créanciers. Or moi, mon seul dessein ce n'est pas de vous servir un cassoulet, vous l'aurez bien compris, mais de devenir Balzac. Zadig (et Lefebvre), Madame Bovary, le Comte de Monte-Cristo, tout ça... Laissons Edmond Dantès de côté : les revanchards ne savent ni boire ni manger fors le sang de leurs ennemis
Avant que les premières crampes d'estomac ne me saisissent pour ne me relâcher qu'après une intense cure d'aligot (qui est une sorte de générique du Maalox avec un goût d'ail qui remplace la menthe) et que les travaux de démolition ne débutent au dernier étage, je voudrais vous dire combien nous en avons plein, mais alors plein le dos... Bon je sais, vous allez encore me dire que je suis d'une humeur massacrante et que je vais pleurer. Je ne nie pas que que depuis que je m'installe devant mon écritoire et que je saisis la plume du matin, je suis plutôt chagrin et vinaigre. Je n'ai jamais supporté qu'on m'emmerde le matin : demandez à ceux qui ont osé me regarder tremper une biscotte dans ma soupe au lait ! La peste soit de ces brouets clairs aux aurores ! Le matin, on ne saurait briser convenablement son jeûne qu'avec du café et de la viennoiserie voire une tartine de beurre couleur gants frais.
Certes je pourrais griffonner ces trois bêtises, qui me conduiront plus rapidement, je le crains vers un asile qu'à l'Académie Française, entre Honoré de Balzac et Corinne Touzet, à un autre moment de la journée. Le soir par exemple. Oui mais moi, maintenant, depuis quatre ans que je travaille, j'ai sommeil ! Et puis si je suis en pétard dès potron-minet, mes chatons, c'est de leur faute. Pas de la vôtre, vous qui me lisez, me soutenez et parfois même commettez la folie de venir manger. Vous, y a pas de problème. Mais d'après mes calculs, vous représentez 0,02 % de l'agglomération toulonnaise. L'élite ! J'englobe dans la population, ceux qui acceptent de manger du cochon, ceux qui peuvent aller au restaurant même s'il fait moins de 25°, et qui ne se précipitent pas sur leur Terraillon en se flagellant après avoir osé ingurgiter une entrecôte.
D'après mes calculs savants, cela représente vingt-cinq personnes. La référence à Dumas aurait dû, en bonne logique, porter ce peloton à 45. Mais il suffit que Sophie et Jeff partent au Brésil, que Claude trépasse ou que Ilona préfère manger à la cantine -avec ses copains et ses copines- (texte piqué à Carlos, l'un des plus énormes auteurs contemporains) pour que nous tombions rapidement à la moitié.  
Et c'est ainsi le résumé de notre pauvre expérience. Depuis quatre ans, nous refusons du monde une semaine durant. Et quel monde ! Souvent des potes, des gens qui nous veulent du bien, mais qui ont tellement l'habitude de venir les semaines où ils ne voient personne, qu'ils en oublient même de réserver. Là alors, on peut payer le loyer à la Mairie, l'électricité, Conquet, Stéphanie et même le RSI. Mais la semaine suivante lorsque ce serait à nous de passer à la caisse, alors là, ils sont tous en vacances ou à la cantine... Des lâcheurs !
Non, non, on se régale, on vous adore, mais on en a plein le dos. Parce que ce matin succède à l'une de ces semaines où l'on se demande s'il n'a pas été prononcé par arrêté préfectoral une interdiction d'absorber de la viande d'Aubrac, d'être reçu honnêtement et gentiment, de fréquenter le seul restaurant sans congélateur et de se rendre sur la place Lambert. Il faudrait que je me renseigne car si tel était le cas, je comprendrais mieux pourquoi nous n'étions même pas dix, un vendredi et un samedi soir d'été, dans cet endroit de rêve, le plus beau du monde (après la place de l'église à Nasbinals tout de même !) Tout le problème vient de là : tant de majesté architecturale intimide.
Vous me direz aussi que j'avais qu'à être comme tout le monde ! C'est vrai qu'à Toulon où les gens sont si pauvres qu'ils rêvent tous d' Audi 4X4, de Rollex et du retour de Sarkozy Comment ? Il était parti ? Sur le pan social, je n'avais rien remarqué et pas davantage en matière de politique étrangère : qui d'autre que lui pourrait nous offrir tant de martiales voluptés ? il n'y a pas forcément de place pour nous deux. Mais ne pas être de droite n'est pas forcément rédhibitoire. Regardez notre maire, un type que je continue à tenir pour éminent sympathique même s'il n'a pas encore trouvé le temps de venir découvrir les trésors de la cuisine aubracienne ; eh bien il a été, plus jeune, aussi à gauche que ce que je pouvais être gaulliste... Voyez bien qu'en politique aussi, en politique surtout, les trajectoires elliptiques peuvent en boucher un coin et même un cosinus ! C'est une question de vent : à Pignans où le bourgmestre toulonnais actuel fit ses rustiques humanités, le mistral, contrarié par le relief, souffle dans le sens opposé. Tandis qu'à Toulon, passant à la tangente du Faron, c'est un loyal Nord-Ouest qui domine et qui a donc rendu l'élu à sa véritable vocation. En politique, on ne se méfie jamais assez des microclimats.   
Non, ce n'est pas politique, c'est culturel. Nous sommes ici dans l'une des capitales mondiales de l'apparence et du superficiel. Ce qui, en somme, nous préserve de tout abus de goût et de coups intempestifs... de fourchette. Et c'est pourquoi nous allons dès que possible nous retirer sur la pointe des pieds (de porc) et filer (de boeuf) vers un plateau (de fromages) où les éléments sont nettement plus rudes, mais les gens beaucoup plus abordables. Attention quand même : l'hiver y est piquant !
Lorsque je m'étais installé, l'un des adjoints -et néanmoins collègue- de cette mairie voisine et néanmoins pesamment discrète, m'avait interrogé : « Tu ne penses pas que ce serait mieux de faire de la cuisine provençale ? » Sans doute avait-il raison et je verrais bien, place Lambert d'ici quelques mois, un restaurant de spécialités locales : kebab, moules-frites, pizza... Ou sushi. Ça marche bien aussi, le sushi. Même si moi, c'est pour Toulon que je « commence » à m'en faire ... Comme disent les jeunes femmes dans le coup excluant, pour vous être agréables, toute complication : y a pas de sushis.
 Jaco

 Reconstruire votre palais         

A défaut de rebâtir un centre digne d'une grande ville baignée de soleil et bercée de souvenirs, faute de ne pouvoir reprendre l'architecture portuaire par le bon bout et dans l'incapacité de déplacer la montagne de Grand Var vers la rue d'Alger (comme tous les élus, ceux qui en avaient le pouvoir, l'auraient dû faire), j'avais entrepris de reconstruire le palais des toulonnais. Improbable gageure ! On ne voit que des Turcs, chich-kebabistes très expérimentés, pour relever un pareil défi. Ils ont d'ailleurs mis en place plusieurs laboratoires sur le port et dispensent des cours de cuisine à tarif modéré. L'odeur de graillon est en prime.
Cela faisait belle luette que j'y pensais tout en pressentant que ce serait un travail de longue et -peut-être aussi de mauvaise- haleine. Lorsqu'après l'avoir eu sur le bord des lèvres, puis en avoir pris langue, j'eus trouvé ce local, Place Lambert, à me mettre sous la dent, je reçus toute l'ingratitude des uns et l'immense ignorance gustative du plus grand nombre dans les gencives. Et dans la bouche. Gustave Lambert, mort sous les boulets prussiens à Buzenval, était aussi l'homme des défis. Il avait presque mis au point le premier brise-glaces du monde. Vous étiez faits pour vous rencontrer. Il y aura forcément une place Jaco, dans 80 ans, dans le futur nouveau centre-ville de Toulon conçu et réalisé par l'arrière petit fils de Ricciotti qui, moins rugueux que son arrière grand-père, ne se prénommera pas Rudy mais Dulcy.
Difficile dans ces conditions de retrouver goût au combat, surtout lorsqu'un samedi soir de mai, on parvient à rassembler la foule totale et en folie de... six personnes !!! Sans doute l'écrasante majorité des 500 000 clients potentiels ne sont pas sortis de chez eux, préférant ranger dans leurs coffres et recompter sous le matelas, leurs morceaux de fromage (déclarés ou non), mais combien se sont encore précipités dans les pièges tendus à tous les coins de centres commerciaux et de plages par les spécialistes de la « restaugélation» ? sans compter que certains recongèlent illégalement les hachis Parmentier sauce Nantua qui n'ont pas trouvé preneurs !
Pour reconstruire au centre ville, le palais de Toulonnais -sans doute bombardé pendant la guerre ou définitivement aseptisé sous l'influence des invasions britanniques à répétition- j'avais pourtant employé les grands moyens. Imaginez le marbré, la consistance et le coloris chatoyant de ces pavés de rumsteck, ces imposantes colonnes de saucisse, ces entrecôtes monumentales dominant l'édifice, le tout subtilement scellé avec des tonnes d'aligot confectionné à la bétonnière. A part l'éclairage, les poubelles et la fontaine -pourtant bien nommée *- tout fonctionne admirablement pour accueillir des milliers d'autochtones. Nous avons même mis à leur disposition quatre parkings à proximité, pour qu'ils puissent marcher dans la ville et profiter des alizés sans trop s'épuiser. C'était les gâter trop : les Toulonnais sont modestes : ils n'auront pas voulu abuser
Tout était donc fait, dans le faste et le goût de la fête, pour les détourner de Grand Var où, tels des zombis (ou hétéros), ils déambulaient la mine triste, le teint jaune et l'estomac lourd. Nous leur désignions du doigt leur boite à gants : cherchez bien, votre cerveau à dû glisser au fond. Vous voulez manger de la viande ? Alors évitez à tout prix « l'Hippopotame » préférez l'Aubrac. C'est pas plus cher, c'est bien meilleur et ce n'est pas planté dans une zone intellectuellement insalubre mais dans une ville où bat le coeur de la civilisation (même bien chancelante). Nous les invitions, pour une fois au moins, à faire comme les autres, partout en France et dans le monde : pour sortir le soir et passer un bon moment, venez en ville … D'ailleurs pourquoi ne pas rêver ? Les gens aisés, les jeunes et même les élus pourraient découvrir Toulon et en conclure que ce n'est pas si mal ! Ce serait une belle révolution de... palais. Une seule solution pour rendre aux Toulonnais et à leurs voisins le goût de redescendre en ville : élire quelque descendant de l'impérissable Marius Escartefigue en lequel vibrerait encore la passion émouvante de son illustre aïeul. Quel enthousiasme tout à coup ! Rendre les clefs de la ville à cette dynastie contribuerait aussi à restaurer la restauration.    
L'un de nos fidèles, un médecin « à l'ancienne », tentait de m'expliquer l'autre jour pourquoi ses collègues d'Hyppocrate, au même titre d'ailleurs que d'autres professions libérales ayant signé le serment d'hypocrites tout en profitant de la zone franche (merci de passer dix secondes sur cette architecture sémantique basée sur l'oxymore) ne fréquentait pas Aubrac sur mer : « Ce que vous faites à manger est excellent et leur conviendrait très bien, si vous le leur serviez sur des nappes blanches... » Ah d'accord ! Avec Marie portant le chignon et Stéphanie la queue de pie ? Il faudrait que tu crées un salon Diafoirus avec un distributeur de clystères gratuits dans les toilettes et bien sûr du cautère sur jambe de bois au menu.
Il a certainement raison le brave homme, mais pour recevoir une poignée de toubibs en goguette avec leurs labos pharmaceutiques préférés et une bande de coquins du barreau*, il est hors de question que je me mette une plume dans le cul. Geste infiniment délicat que je n'entreprendrais, qui sait, que devant une tablée de grands écrivains. L'usage, hélas, s'en perd mais d'aucuns le pratiquent encore, une fois par an, début novembre, chez Drouant, place Gaillon, à Paris 2°.
Bref, qu'ils continuent à se précipiter en meutes en ces lieux branchés et nappés où les plats n'ont pas plus de goût qu'eux, souvent pas d'origine identifiable mais qui, tout en étant à bas coût, restent hors de prix compte-tenu du dégoût qu'ils inspirent. En évoquant la classe -sociale qui ne va pas toujours de pair avec la comportementale- nous avions en ce samedi de famine -et crise sur le gâteau-, un couple arrivé à vingt-deux heures et qu'il fallut évacuer à une heure dix. Deux clients uniques, ce samedi soir de mai, qui m'ont valu de travailler 18 heures pour un salaire horaire digne des petites mains pakistanaises ! Chut ! C'étaient des inspecteurs du Michelin... En partant, de gauche à droite et de haut en bas, bras dessous mais pas déçus, la dame déclama dans le lourd silence de la rue de la Glacière : « D'habitude quand je suis bourrée je ne sens plus rien de ce que je mange. Et bien là, Monsieur, chapeau ! j'ai trouvé ça très bon... » Et même s'il le faut, malgré trois litres de rosé, le pastis et l'armagnac, ils n'auront pas été malades.
Peut-on imaginer meilleur compliment ? On pressent que tu ne vas plus tarder à obtenir ta première étoile.
Jaco et BO


        Madrid, ni barjot, ni frigide      



Je n'évoque que rarement mes voyages. D'ailleurs je ne voyage jamais. J'ai horreur de ça. Tous les dégoûts sont dans la nature
Il semble que tous les snoc, via Facebouc, se donnent rendez-vous dans les aéroports. Les temps changent : jadis on se donnait rendez-vous derrière la gare
Il faut dire que lorsqu'on est de l'Aubrac, que voulez-vous que l'on aille se perdre ailleurs. D'évidence, New York ou Shangaï ne sauraient soutenir la comparaison avec Nasbinals L'Aubrac, si vous préférez, c'est un savant compromis du reste du monde : de la Mongolie à la Sibérie en passant par l'Alberta.  Du coup, je croyais tout connaître (!) et je suis tombé de haut. Pas de si haut : le Signal de Mailhebiau, qui est - crois-je - ce qui fait de plus himalayen dans l'Aubrac, culmine à 1469 m.

Ce week-end, je suis allé au bout du monde. Enfin ce week-end, il faut préciser lequel. Parce que, entre la fête des fainéants, celle du soulagement -une victoire sur les Allemands mérite, par les temps qui courent, une tournée supplémentaire-
et de tous ceux qui consentent à monter au ciel sans demander leurs reste, les célébrations de mai, ressemblent davantage à une retraite anticipée ou, à tout le moins un deuxième mois de congés payés. Alors franchement, pour un pays en crise, entre ceux qui sillonnent le royaume désuni de Twickenham à Dublin, en passant par Nantes et probablement Paris, ceux qui partent au soleil ou préfèrent les musées en passant par "les ceux" qui filent à Madrid... pour un pays en crise disais-je, bravo ! C'est la France. Tu ne vas pas nous la confisquer !

Le bout du monde, pour moi, c'était Madrid ! Une destination à des années lumière, que je n'aurais jamais affronté sans ma bergère hispanisante qui, malgré un froid aux pieds chronique, ne semble pas considérer les ibères trop rudes, même début mai. L'Ibère ne se fait rude que pour les taureaux

Au bout du monde nous y étions. Et nous qui paraissons tous les jours un peu plus au bout d'une époque, au bout du rouleau et à bout de nerfs, eux, ces conos, ils sont en plein boum. Il existait même, au beau temps de la République espagnole, un parti "poum" à la fois gauchiste et anarchiste.

Déficit budgétaire abyssal, taux de chômage spatial, perspectives inter sidérantes et ils sont tout sourire les types. Nous, il suffit qu'on nous enlève vingt centimes d'impôt et que l'on prononce ce seul mot, pour nous déformer la gueule
comme si on venait de perdre un proche ou, pire, comme si Wilkinson souffrait d'une gastro... Wilkinson, c'est assez rasoir.

Pas une merde le long de la plus petite calle ; pas un seul clébard qui pourrait en être le déposeur ; pas un seul pochard pissant la bite à l'air et la tête altière ; pas un 4X4 avec le pare-buffle pour vous pomper l'oxygène, pas même une vieille Seat à bout de souffle ; pas une poubelle éventrée le long d'un trottoir, pas même un mégot de clope ; pas une altercation, une interpellation. Sidérant. On connaît quand même des ruelles du Vieux Madrid hantés par des particuliers à menton bleu auxquels on ne confierait pas un loup adulte A une heure et demie de Toulon à vol d'Airbus (hélas c'était un Boeing), il existe des millions de gens qui savent se tenir proprementet vivre joyeusement ensemble.

Deux choses m'ont plus particulièrement épaté et méritent que nous les partagions. Nous nous trouvions là-bas le soir d'une demi-finale de Ligue des Champions. Un événement planétaire, puisqu'il s'agit de foot. Et je n'imaginais pas que les Madrilènes puissent échapper à ce terrible phénomène qui transforme un homme aux apparences normales en hystérique décérébré éructant dans un langage préhistorique sa préférence pour les « Rouge » et son abhorration des « Noir ». C'est simple, le jour du match en me promenant dans Madrid ou les panzers du Borussia défilaient en Jaune sur la Puerta del Sol, je me demandais encore quelles pouvaient être les couleurs du Réal. Certes avec quatre buts à rattraper, les « Bleu et Blanc » en avaient pris un sérieux coup derrière la cabeza, mais on sent bien qu'ici le sport n'est pas à la base de tout discours sur la méthode ni des grands traités philosophiques. Le sport le mieux pratiqué en Espagne, c'est le pronunciamiento. Ourdir un complot, déposer des bombes (comme avant, noires, rondes avec mèche lente), préparer le renversement du général qu'on va installer à la Moncloa avant de réunir une nouvelle conjuration catilinienne et ainsi de suite :  voilà du vrai sport !

La seconde, c'est l'histoire très simple des halles San-Miguel -près de la plaza Mayor pour ceux qui connaissent-. Un monument de verre du XIXe transformé en temple des tapas. Les tapas, c'est pour les touristes : toujours préférer les "raciones" Mille personnes dans des allées pouvant en recevoir -raisonnablement- trois fois moins. Eh bien, un verre de « tinto » dans une main plutôt un "fino" amigo, une brochette de mejillones dans l'autre, tu peux traverser de long en large sans jamais être estomaqué par un coup de coude, un regard furieux, une invective, ou une bousculade. Et si cela doit arriver, tu comprendras
puisque ce sera dit en Français. On comprend d'autant plus vite avec une navaja plantée entre les omoplates Bref, tandis que tant de gens sont si fiers de l'être, je me suis senti un peu minable. Quoi que, sur ce coup je me sois aussi bien comporté, je vous le promets. Mais je me marrais tout seul en imaginant la même scène  de l'autre côté de la frontière, à Perpignan par exemple ! Attention : Perpignan, c'est la Catalogne et les Madrilènes ne désignent jamais les fils de cette province que par cette formule : "Catalan burro" ce qui ne fait braire personne du côté de Barcelone.

Nous étions le premier mai et en Espagne, ce jour est l'un des symboles forts pour un peuple sorti de la dictature franquiste  il y a moins de quarante ans et qui se retrouvait là, naguère, sur la place et la menace des blindés du généralissime. Une dictature  pouvant en cacher une autre, c'est celle de la finance et de ceux qui la manipulent, qui pousse Madrid dans la rue. Mais encore et toujours sans la moindre trace de désordre et d'agressivité  Ben, Jaime, faudrait peut-être changer tes lunettes trop roses : il y a eu du verre brisé et du sang par terre plusieurs fois...

Certes le patron du syndicat CNT ne semblait pas débiter dans les hauts parleurs de la puerta del sol une comptine pour gamine sortant pour la première fois sans sa couche... Il avait des choses à marteler, le type, contre la récession et la politique ultra-libérale qui a conduit -aussi- les Espagnols à rêver de richesse, alors qu'ils auraient pu se contenter de vivre. Et dix minutes après le passage de la manif, un escadron d'agent municipaux (et non de je ne sais quelle société privée capable de faire travailler ses employés), s'activait à éliminer
toute trace d'une colère somme toute contenue à la pose hardie de quelques autocollants et l'abandon subversif d'un mégot de cigarettes. C'est par pudeur !

Mais ne mégotons pas, ce pays est propre comme une péséta neuve. A tel point que même le bon général Franco se réjouirait de telles tempérances. J'ai peine à croire que notre cher Maréchal éprouverait la même fierté à notre égard. Nous qui avons tant de difficulté avec le travail et infâmons la famille en la laissant dériver vers ces salauds d'homos qui veulent nous piquer nos enfants.... Heureusement la patrie sera sauvée par une moralisatrice qui s'est autoproclamée Frigide... et qui le porte sur elle ! Ladite Frigide descendant dans l'arène: quelle corrida !

En Espagne ils se sont indignés pour moins que ça ! Dignement... Je rentre à l'instant d'Italie, autre paradis chancelant. C'était presqu'aussi bien qu'à Madrid à quelques déjections canines près. Nous aurions dû faire l'union latine dont de Gaulle rêva. 

                                                                     Jaco et BO


          La fureur de vivre...             



Bon, je rentre pour écrire cette chronique. Je viens de m'en fumer une et elle était bonne. Ceux qui me connaissent doivent s'étonner, car je ne fume jamais le matin. Etrange pour quelqu'un d'aussi éruptif et volcanique. A le lire, on jurerait qu'il fume et fulmine tout le temps. Mais, exceptionnellement, nous sommes le soir. Oui, parce que dimanche, à l'aube, je fais comme tous les snoc. Je prends l'avion pour le week-end. Je pars à Madrid. C'est pas moi, monsieur, je vous l'jure. C'est ma femme qui a des envies d'Espagne. D'aucuns prétendent que, pour les femmes, c'est à cause de l'Amour sorcier. Sitôt franchi le Perthus, elles entendraient les notes envoûtantes de Manuel de Falla et se transformeraient en Chimène, voyant un Rodrigue même dans le pire macho prognathe rajustant sa braguette en sortant de la corrida. Ce serait encore pire en Castille, dès l'atterrissage à Madrid-Barajas. Prudence, Jaime (Jacques en espagnol) !
J'aurais pu lui offrir un seul billet, mais elle serait foutue de trouver un Hidalgo -pas Michel, franchement vous l'avez vu ces derniers temps ?-... Remarquez, ce pourrait-être la solution, moi qui recherche la tranquillité ! Mais ce n'est pas là notre affaire...
Et puis l'Espagne, même si ça ne vaut pas la Grèce, c'est bien quand même ! On y rencontre des tas de gens qui sont deux fois plus dans la merde que nous. Vous avez vu ? Plus de six millions de chômeurs ! Finalement on a encore de la marge...Et puis quel exemple rassurant ! Tous ces indignés de la Puerta del sol, derrière lesquels on sentait tout un peuple uni psalmodiant les versets de l'impérissable ouvrage de feu Stéphane Hessel, ont voté pour la droite dure aux premières élections. La finance et la réaction peuvent dormir tranquilles.    
Fumer, c'est quand même agréable. Et je me demande bien pourquoi nos gouvernants s'obstinent à tellement vouloir nous en dissuader. On serait de bien meilleure humeur si l'on n'était pas contraints à cette abstinence quasi généralisée. Qui vient en corolaire à tant d'autres frustrations. Car c'est toujours au même âge que l'on cumule les interdits. Certes nous sommes encore libres de faire l'amour pour combien de temps ? Madame Barjot, qui sera probablement ministre de la famille et de la police des moeurs dans le prochain gouvernement frontiste, revendique sa frigidité, il ne nous manque plus que l'envie et surtout le partenaire qui la suscite. Où alors il faudrait d'exceptionnels moyens. De constitution ou de liquidité.
On pourrait picoler aussi. Une clope, un vieux bas-armagnac, quoi de mieux pour se rasséréner à défaut de se régénérer ? Certains seraient même prêts à pousser jusqu'à l'héroïne : nous vivons des temps épiques ! Mais là, pareil, il y a les campagnes de pub : « Un verre ça va, trois verres bonjours les dégâts. » Où alors : « Tu t'es vu quand t'as bu ? » Et merde, tu jettes ton verre et tu finis devant Kho Lanta à t'emmerder sur TF1 devant des snoc en short qui bombent le torse en avalant un ver. Encore une faute d'orthographe : c'est un vers qu'ils avalent puisque cette émission, rapporte-t-on, ruisselle toujours de poésie.
Je ne vous parle pas d'un repas gargantuesque à Aubrac sur Mer. S'il n'y avait ces conos de toubibs qui vous observent avec un air condescendant pour les meilleurs, avec un regard menaçant pour la majorité, tout irait pour le mieux. Un plateau de charcuterie avec son jambon et sa saucisse qui vous place déjà en position d'attaque... cérébrale. Suivi d'une belle entrecôte bien grasse de plus de 300 grs et d'une assiette de fromages surdosés en bactéries (Néanmoins j'admets l'absence lacunaire de frites qui à elles seules peuvent dévaster la planète). Une crêpe au cointreau ou une croustade pour vous achever, le tout arrosé d'un Flars de Marcillac et d'une eau de vie de prune pour lever tous les doutes.
Et après la gnole (et le cholestérol) , la bagnole. Avec un gramme, qu'est-ce que tu risques ? Qu'est-ce que tu risques ? De garder ta prune en travers pour un sacré bout de temps. Parce que maintenant, avec seulement la moitié, tu en as pour deux fois. De quelle prune s'agit-il au juste ? On discerne mal la synecdoque ("prune" pour "eau de vie de prune") de l'argotique "prune" pour "amende pénale". Tu t'enfiles un pastis il paraît physiquement singulier que les pastis s'enfilassent et au deuxième verre de pinard, tu t'arrêtes net lorsque le rouquin entame le dernier tiers. C'est qu'à défaut d'éthylotest -finalement non obligatoire parce que le fabriquant exclusif était un ami de Sarko mais pas de Hollande- il te faut te munir d'un mètre-ruban pour mesurer ce que tu t'envoies dans le gosier. Qui finit par être terriblement sec à moins  de commettre l'imprudence d'absorber de l'eau sur un tripous de Conquet ou un laguiole « grand Aubrac ». crime que les ayatollahs verts ne laisseraient pas passer : chacun sait bien qu'on doit économiser l'eau.
Je ne suis décidément pas un grand stratège politique. Je croyais vaguement avoir une idée de ce qu'était le social avant que tous les gens de droite me crachent à la figure et que ceux de gauche balaient mes dernières espérances jauressiennes (ce qui revient à parler de l'ère jurassienne). Quant à l'économique, j'ai toujours eu conscience d'appartenir à la catégorie des comiques incultes. Mais quand même, il me semble que si j'avais le moindre pouvoir de remettre notre système en marche, je replacerais toutes ces bonnes choses au coeur de notre consommation compulsive. Vas-y Jaco, moderne thélémite, fais ce que vouldras, comme disait Maistre Alcofribas Nasier ! Fonde donc le parti rabelaisien ! 
Quand on voit ce que rapporte les taxes colossales sur le tabac, l'alcool et le pétrole, je donnerais illico pour consigne aux moralisateurs de tous poils(les ligues de ceci et les fondations de cela) de garder leur prêches et leur reproches pour leur seul usage privé. Je passe évidemment sur les courbes statistiques du moral des français qui remonteraient en flèche, lorsqu'ils seraient interrogés, clope au bec, après un beau gros cassoulet et une belle biture. Certains seraient même foutus à cinquante berges de trouver leur femme consommable et de leur filer une dernière cartouche. Et pourquoi pas toute une rafale après double ration de viagra ?  Les types laisseraient dans leur cartouche -de cigarettes-, leur stock d'alcools forts et leurs litrons d'essence consommés nerveusement à deux heures du matin, le double, peut-être même le triple, dans les caisses de l'état, que ce qu'ils versent tristement aujourd'hui, rongés par la culpabilité et la concupiscence.
Je ne sais pas compter au delà de 500 euros (c'est ce que je gagne par jour, mais une seule fois par mois), pourtant il me semble que les petits milliards de taxes ramassés chaque année par l'état connaîtraient un engraissement exponentiel. Et à nous la belle vie ! Courte mais sensuelle !
Enfin pas trop longtemps quand même ! Car une telle relance de la consommation de nos goldiches sans filtres, de nos gros rouquins et de nos petites poires -le tout en appuyant gaiement sur le champignon- aurait pour effet de relancer en grandes pompes... funèbres, l'industrie de la menuiserie et de la marbrerie. et de la pyrotechnie cuersoise !
Car tout ce que j'énumère depuis que je me suis mis à composer la chronique la plus importante -peut-être- du XXIe siècle, flatte et concerne l'industrie française :  Altadis, LVMH, Total, AFIF. Un platane à quarante ans, un infarctus à cinquante, un cancer à soixante, le SIDA à soixante dix...
Vous imaginez le nombre d'emplois libérés ! Et pas n'importe lesquels, puisque ce sont de joyeux drilles expérimentés, qui s'en iraient rejoindre un monde définitivement égalitaire, en pleine santé -ou presque- et, certainement, d'excellente humeur. Terminé le chômage et vive l'ascenseur social.
Quant aux retraites, je vous dis pas ! Avec tous ces gens heureux qui casseraient leur pipe en même temps que leur verre ou leur auto, il y aurait bien plus de cotisants que de bénéficiaires. On pourrait même abaisser l'âge de départ à cinquante-cinq ans, vu que plus grand monde n'y parviendrait... ce qui, selon l'échelle des périls établie par Jaco, laisserait aux cardiaques survivants encore 5 bonnes années avant leur première chimiothérapie
Pareil pour la sécu. Plus de remboursements de listes de médocs -et autres placébos- délivrés à tour de bras par les toubibs et leurs amis des -col- labos. Plus d'aide à la personne qui coûtent un oeil ni de maisons de retraites où toute la collectivité est saignée à blanc pour engraisser quelques notables...
Alors vous êtes convaincus ? C'est tellement simple...
Pour se sortir de la crise, il y a toujours autant de snoc qui prétendent qu'il faudrait « une bonne guerre ». Moi je vous le dis, il ne reste qu'une solution : prendre du plaisir à vivre... Il faut juste avant se débarrasser des snoc. Oui, je sais, vaste programme... Les Latins vous résumaient ça avec un lapidaire et impératif : carpe diem !
Et pour le reste, ma foi, vous mes amis lecteurs du blog qui supportez mes blagues depuis plus de trois ans (et celles de mon beau B.O. depuis bien moins longtemps heureusement !!!), vous n'êtes pas obligés de prendre tout ça au sérieux. Même si l'ineptie peut accidentellement vous conduire à la réflexion. Réfléchir c'est fléchir deux fois !  
                                                                                                                                                                     
        On en a plein le Mc Do !          


Ça y est nous y sommes. On confirme, c'est la crise. Une crise ? L'étymologie s'inscrit en faux : la crise c'est la décision, la phase particulière d'une maladie avant son basculement dans le pire ou le meilleur et son changement de nature. Là, ça dure mais c'est au fond très relatif. "On s'en sort plus" me confiait un voisin, heureux propriétaire d'une villa fastueuse, de deux chiens (labradorus defequens) et qui roule dans une énorme VW noire hérissée d'antennes, bourrée d'écrans et de gadgets coûteux. A force d'entendre sur toutes les ondes
et sur tous les tons, que le déficit rongeait la société et qu'il fallait accroître le chômage pour réduire la dette, le Français moyen (et quand on, dit moyen, c'est par grande indulgence) on rencontre couramment de nos jours de jeunes Français moyens qui titrent plus de 190 centimètres a placé tout son pognon dans les destinations ensoleillées et à l'ombre, chez nos amis banquiers qui, du coup, ne se sont jamais aussi bien portés. Mais certains Français encore plus moyens s'acharnent à désespérer banquiers et agents de voyage en survivant grâce aux marchés aux puces et au labeur clandestin quand ils ne fouillent pas dans les poubelles. Salauds de pauvres ! 
Et nous, à force de baisser la tête en se disant qu'on allait finir par y arriver, ça y est nous y sommes passés... sous la barre des cents. Et de l'indécent ! Moins de cent clients la semaine, c'est aussi moins de quinze par jour. C'est surtout insupportable. Intenable ! Une sorte de seuil psychologique comme on  dit à la Bourse
Certes, nous avons réussi à rentrer dans Toulon sans bouchon. C'était une consolation... mais un mauvais signe. Le seul signe moralement acceptable au pays de la Manif pour tous c'est bien sûr le signe de la croix. Le bouchon symbolise plutôt une disposition particulière à s'en tamponner le coquillard.  Nous n'en avons quasiment pas fait péter un de la semaine, de bouchon.
 Mon banquier (encore lui) et mon comptable ne devraient pas tarder à m'appeler en me disant : « Oh ! qu'est-ce que vous faisez ? » (les comptables ont souvent des problèmes de syntaxe) Jaco nous parle-là des comptables vieux de la vieille avec bouliers, manches de lustrine et coussin sous les fesses. Ceux d'aujourd'hui causent comme à Sup de Co : "Vous avez un problème, là"
Qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on fait... ils en ont de drôles eux ! La drôlerie est incompatible avec la comptabilité
A moins de tenir une restaurant qui ne fait pas à manger mais où les jeun's aiment à se retrouver au Mourillon ou sur le pauvre port de Toulon en train de s'esbaudir devant une carapace reptilienne curieuse métaphore pour une vénus callipyge, je ne vois plus très bien ce qu'il reste à faire pour sauver les meubles et sauvegarder la race Aubrac ! qui ne mourra jamais !
Une fois le constat fait, on ne peut s'en prendre à personne sinon à nous même. A moi-même, oserais-je, si je n'avais crainte de sembler me vanter. La preuve est bien établie que,
quatre ans de commerce ne m'auront pas suffit pour devenir un professionnel de la restauration. La peste soit des vrais professionnels de la Restauration : ce sont ceux qui ont remis les Bourbons sur le trône. Vive la République !   
Etre pro, ce n'est pas accueillir le client bras ouverts et sourire naturel ; ce n'est pas lui offrir les meilleurs produits de la création en se réservant la plus infime marge ; ce n'est pas le servir à sa convenance en se rendant disponible et lui offrir le café -et même le « pousse » le soir-. Etre pro, ce n'est pas se démener pour le client, c'est au contraire, le malmener On a connu Jaco gaulliste, voilà qu'il se laisse influencer par le style anaphorique de Hollande ("Moi président de la République...") Dangereux si l'on en croit les sondages ! Se garder de tout égard et de toute prévenance. C'est lui refiler n'importe quoi. C'est faire croire qu'il va bien s'en tirer et lui enfoncer la note aussi loin que possible dans le trou de balle... Toute note placée en cet endroit-là est forcément bas de gamme
En rentrant trop tôt à la maison, vendredi soir, j'ai pu mesurer la queue -basse- au « drive » du « Mac de mes deux » à La Garde. Vingt voitures qui attendaient leur hamburger
et leurs frites à vingt-trois heures ! Avec à bord, la moitié d'obèses et l'autre de dégénérés, certains cumulant le luxe des deux. Ah ça, Monsieur Do, son banquier et son comptable
ne sont pas prêts de l'appeler pour lui demander « Oh, qu'est-ce que tu fous ? » Foutre, lui, c'est son métier à M. Do. Un vrai pro. Et encore, puisque nous restons dans la musique, ce Do-là vaut-il mieux que le célèbre pizzaïolo Hut
Et ça ne va pas s'arranger. Et on n'a pas fini d'enrager ! Parce que figurez-vous que l'Europe fédérale -celle qui n'a de cesse de nous tordre le kiki – a rejoint l'OMC, le truc
censé régler la circulation -... mais en aucun cas la morale- du commerce mondial, pour autoriser derechef la libre circulation et l'exportation du boeuf des Etats-Unis. Le boeuf yankee plaira beaucoup aux Beaufs français ! Soit quelques centaines de milliers de tonnes, dont nous n'aurions en théorie nullement besoin, vu que les bovins en France on sait les produire, c'est même à ça qu'on nous reconnaît ! "Suivez le boeuf !" s'exclamait déjà l'émouvant François Missoffe, ministre du général et... natif de Toulon
Le boeuf américain, vous savez, ce truc difforme que l'on identifie uniquement grâce à ses cornes et qui a couté sa carrière au cycliste Contador, lequel a eu le malheur d'en ingurgiter
une seule tranche et dont tous les contrôles anti-dopage ont fini par virer au rouge ! Rendez-vous compte que ces bovins absorbent autant de produits qu'un sportif de haut niveau,
 alors même qu'on ne leur demande ni de pédaler, ni de sauter, ni d'ailleurs de pousser en mêlée, même si en l'espèce, on peut leur reconnaître quelques qualités... hormonales.
Que leur demande-t-on d'autre qu'un peu de tendreté, de saveur et de constance dans l'assiette ?
Avec la réouverture de nos frontières à la viande nord-américaine, non seulement nous nous empoisonnons à petit feu -ou bien plus vite- mais nous allons finir par éradiquer tout ces conos de petits producteurs qui se battent pour maintenir des élevage de qualité, avec des normes draconiennes de soins et d'alimentation en sorte que nous ne mangions que des produits, sains, naturels et paysans. Ce qu'il nous faudrait, Jaco, c'est une bonne jacquerie, comme autrefois, avec des fourches sanglantes !
Tout un tas de concepts qui freinent inutilement la progression de l'agroalimentaire et de la pharmacopée ainsi que la prospérité des grands groupes multinationaux domicilié au
Luxembourg ou aux Caïman, qui portent si explicitement leurs noms. Grâce aux experts de l'Europe, de l'OMC et de leurs chers lobbies qui les engraissent aussi généreusement que leur boeuf, nous allons aussi pouvoir -en foin- éradiquer tous ces écolos-rêveurs, tous ces malfaisants qui, dans leurs coins perdus, s'ingénient à contrarier l'ordre mondial avec leurs races Aubrac, Bazadaises, Salers et autres Montbéliardes dont on se demande bien à quoi elles peuvent bien servir, puisqu'elles ne rentrent pas entre deux tranches de brioche décongelée ? La survie de l'Aubrac devrait intéresser les fabricants de Rimmel : cette vache a des cils de vamp hollywoodienne.




      Bouchon de grand millésime          



J'ouvre les volets et il fait beau dis-donc ! On peut aussi préférer dire, comme si l'on s'adressait à la princesse de Tyr : Phoebus - ou Phébus mais c'est plus joli avec "oe" - Didon ! Ou alors réciter Labiche qui fait dire à l'un de ses personnages: "Ce n'est pas pour me vanter, mais il fait très beau !" Vous me direz que « la météo » l'avait prévu. Ah ? Mais je ne la regarde pas, car j'aime bien, encore, être surpris par la nature. souvent d'humeur farceuse ces temps-ci : d'aucuns auront pu d'autant plus s'en agacer que ses facéties s'accompagnent invariablement d'un couplet vert apocalyptique et pétainiste enjoignant au peuple coupable (nous !) de moins rouler en voiture.  
Avec leurs satellites et leurs radars, ils nous emmerdent à nous donner le temps qu'il va faire dans deux mois surtout qu'ils mettent souvent à côté de la plaque puisqu'ils procèdent par sondages avec des marges d'erreur géantes. Les panels de météo France se résument à une vingtaine de cumulonimbus (on ne décline pas). A tout bout de champ et sans même qu'on le leur demande. Remarquez, moi je n'ai pas un matériel aussi sophistiqué, mais c'est fiable aussi. Quand je vois les snoc en débardeurs et ray-ban, prostrés, voire prosternés place du Mûrier ou sur ce qu'il reste du quai Cronstadt, je me dis que l'été va finir par arriver. Et que Toulon va encore briller de toute sa force d' inertie. Car s'ils ne viennent pas trop travailler lorsque le temps est incertain, parce qu'ils sont en dépression, ils ne se pointent plus du tout au taf lorsque l'astre blond les envoûte dans ses grands rayons. C'est curieux qu'ici on vote très confortablement -et fièrement- à droite, parce que Martine, quand même, avec ses RTT, elle nous a rajouté un bon mois de soleil gratos et sans même un arrêt maladie... Le vote à droite est toujours confortable. Ce qui l'est beaucoup moins c'est la politique qui en découle.  
Si je devais prendre la mer ou planter des melons, j'aimerais certes savoir quel temps on me promet la semaine prochaine, s'il vaut mieux renforcer les voiles ou réparer le tracteur
dans l'atelier. Mais là en voiture, qu'est ce que je risque ? Un douloureux torticolis comme le savent tous les amateurs de Jacques Tati. Dans "Playtime" des automobilistes coincés dans un embouteillage sous la pluie accompagnent de la tête les allers et retours de leurs essuie-glaces. Terrible épreuve ! Ah si ! je suis a peu près assuré d'y passer une demi-heure de plus et d'avoir, à midi, du mal à faire cuire mes quiches. Parce que s'il pleut, c'est le bouchon assuré. Ici la conduite reste un exercice très approximatif, mais sous la pluie c'est à tâtons et la paille au cul qu'on se contracte sur le volant. les fidèles bonapartistes toulonnais du Souvenir Napoléonien auront rectifié d'eux-mêmes : c'est "la paille-au-nez" qu'il fallait lire.
Enfin ce bouchon-là ne paraît pas constituer la définition idoine. Parce que moi, passer une heure pour faire vingt borne ça me fait c... Et c'est bien d'un bouchon dont j'aurais besoin dans ces cas d'urgence (la bande étant toutefois interdite à ce genre de soulagement pourtant largement légitime). on ne saurait trop conseiller aux titulaires d'un sphincter trop faible le remplacement du siège avant de leur voiture par une chaise percée rendant possible de se rendre à Toulon tout en allant à la garde-robe, comme l'on disait délicatement
Ça bloque vraiment partout. Du coeur du village, conçu pour abriter quatre mille autochtones, mais où les élus, les collectivités et leurs grands amis promoteurs ont trouvé très malin,
sûrement très enrichissant... humainement (!!!) d'en recevoir trois fois plus. Je ne sais trop ce qu'Alphonse Allais a écrit d'autre, ni où il allait en écrivant cela
(au début du XXe si je ne m'égare) mais il fut bougrement prophète en évoquant l'idée de construire les villes à la campagne. Bravo, mec, c'est fait ! Avec tes seirennoc, on y est... à la ville. Alphonse Allais n'y est pour rien. La fameuse phrase est de Jean-Louis Auguste Commerson, vaudevilliste verveux et distinguée dont l'œuvre - immense - mérite d'être revisitée. On recommandera tout particulièrement les désopilantes "Fredaines de Troussard" qui firent le bonheur des Folies-Dramatiques au cœur du polisson XIX° siècle (le seul qui vaille !)
Et rien n'est fait, évidemment, malgré l'apport colossal de taxe d'habitation et d'impôts fonciers, pour améliorer la fluidité de la circulation.
Il fait quelques gouttes et même les kamikases (c'est ainsi que je nomme les motards qui s'élancent au milieu d'une file d'automobilistes dont la moitié ne sait pas conduire et l'autre moitié téléphone) sont au volant. Nous sommes tous là et de plus en plus. Les Italiens, qui n'ont pas oublié la mythologie, appellent leurs motards des centaures, ce qui explique le certain respect dont ils jouissent sur les routes transalpines
Nous, à Cuers, on est en queue de défilé, avec ceux de Besse, Carnoules et Pierrefeu. On va rejoindre ceux de Sollies : Pont, Toucas et Ville. Sans oublier Belgentier, Méounes et Saint Maximin. Et là, à vingt bornes de Toulon, pof ! Terminé, arrêt, on aurait même le temps de caguer, si l'on trouvait un feuille de Var Mat coincée dans une friche... Hélas depuis qu'il a déménagé à Nice, le papier du vénérable quotidien a perdu tout son bouffant
Et l'on repart rejoindre ceux de la-la-la (Farlède, Garde, Valette). On se demande où il vont ? Pas à Toulon tout de même, vu qu'à part place du Mûrier et quai Kronstdat il n'y a rigoureusement personne d'autre que les autochtones dans leurs tenues folkloriques et une vingtaine de rugbymen anglais gavés de testostérone. on croise aussi parfois des marins levantins qui  n'ont pas l'air de s'y déplaire ce qui éveille un certain scepticisme quant aux attraits de leur propre ville Ou alors, il viennent déjeuner à Aubrac/mer.
Si c'est ça, j'ai intérêt à me grouiller...
Bon ! Je tiens un début d'explication : on me souffle dans l'oreillette que ce sont les parents qui emmènent leurs marmots à l'école ! Ah bon y en a tant que ça ? Et les bus, ça sert à quoi ? Les bus ne circulent que pour faire plaisir aux propagandistes du vertueux transport en commun
Trois quart d'heure ! Voilà pour le tarif d'ami. Cela peut faire beaucoup plus cher si deux couillons se sont gentiment défoncés le fion. Au lieu de se ranger fissa sur la droite pour
établir leur constat, non, ils se plantent là sur la voie de gauche. Se prennent la tête dans les mains. Catastrophe ! le pare-choc de leur belle auto fabriquée en Roumanie (ou en Allemagne et là, c'est tant mieux pour eux !!!) est cabossé. Il vont passer pour qui maintenant ? Pour des pauvres ! La mairie de Toulon a pourtant aménagé sur le port un espace dédié au règlement de ce genre d'histoires : le quai Constat
Et que je te parlemente avec l'autre « oui mais vous devez rester maître de votre véhicule... » et toi, derrière, tu en reprends pour un quart d'heure. D'autant qu'en passant, les autres
vérifient scrupuleusement qu'il n'y ait pas un beau macchabée à mater ou, au minimum, un peu de sang à raconter.
Et puis le bouquet final. Pour faire rentrer des milliers de voitures dans la ville, je ne sais quels ingénieurs et fonctionnaires, ont décroché le pompon. De trois voies on passe à une seule.
Un goulot de grand millésime ! Et cachet de cire sur le bouchon, à la sortie de l'autoroute on met un beau feu rouge. Celui-là, il sert certes à faire passer trois voitures qui se baladent dans les rues agaçantes, mais maintenant, j'ai compris. Il sert surtout à emmerder ceux qui insistent encore pour entrer à Toulon, jusqu'à ce qu'ils en soient dégoûtés. Quand, enfin tu te gares -en payant parce qu'ici rien ne se donne-, tu as pollué l'atmosphère pendant une heure, ça t'as coûté un bras d'essence et de bon matin, tu es nerveusement usé comme si tu avais
bossé toute la journée. On ne se dégoûte jamais de Toulon : tant de médiocrité ça finit toujours pas vous émouvoir
J'ouvre les volets et c'est beau. L'herbe folle court dans le jardin et le petit air matinal joue dans les pissenlits éclatants de jaune, les barres de Cuers se dressent comme une muraille
protégeant de tous les tourments. Ça ne sent pas la pisse. Je ne vois pas l'alcolo matinal me dégobiller quasiment sur les pieds, ni le « fatigué » avec son chien qui lui désigne mon mur
pour se soulager, ni les snoc de voisins se garer sur ma terrasse. Je ne vois que des fleurs. Ah ! banlieues bucoliques... Mais les trouverait-on si belles sans le repoussoir de la ville ?
Je hume le printemps, je présume le bonheur.
Et là-bas, Toulon se vide désespérément de son âme, de ses tripes... En plein milieu de la place.
                                                                                                  Jaco et BO

 Quelque chose en moi de franciscain ...



Je sais que mon papa ne lira pas cette chronique car je l'ai, pour quelques jours, sous la main et à la maison, loin de son ordinateur revendiquer un géniteur surfeur, l'air de rien, ça vous rajeunit son homme..
J'en profite alors pour signer, après deux pétitions favorables à la moralisation de la vie publique, une chronique un peu plus engagée qu'à l'accoutumée. on avait pu penser, pourtant, que les fulminantes chroniques antérieures étaient engagées jusqu'à la garde. Reste à analyser dans quoi.
Elle ne vise ni à blesser, ni même à convaincre ou éveiller la moindre conscience -ce serait trop beau-, mais à me soulager.
Vous connaissez cette sensation. Oui, car même pour les moins chanceux, se retrouver sur le « trône » et se débarrasser
de quelque encombrements intestinaux, constitue une manière démocratique de bien-être. La métaphore est un peu scabreuse
-scatologique dira mon B.O, je sais- mais que voulez-vous c'est la nature... chassez le naturel, il revient au goguenot !
Je profite du fait que mon papa ne lira pas la chronique, parce qu'il me reproche de faire, ici, de la politique. Ce en quoi il n'a pas forcément tort,
puisque du coin de la rue au perchoir de l'assemblée, en passant par le café du commerce et la réunion de famille, on glose, on dégoise,
on s'égosille et on déraille. y compris lorsque l'on s'aventure à pester contre les errements de la Sncf ! Mais attention, les rails sont aux voies ferrées ce qu'étaient les ornières aux routes en terre battue : en sortir, c'est toujours s'émanciper. On rejoint là l'interminable et métaphysique débat toulonnais sur le tramway. D'un côté le maire, ce parangon de liberté (qui ricane donc au fond de la salle ?) n'en veut pas ; de l'autre les socialistes et quelques associatifs, enclins au raisonnement binaire, le réclament. On ne doit cependant pas confondre rails de tram et ligne à grande vitesse car là, les opinions s'inversent : le premier promeut le TGV dit des métropoles, les derniers disent non...  Après avoir débité autant de seirennoc que de litres de pinard (ou de bière, car ceux-là sont les champions) on vomit naturellement dans le massif de tulipes, comme on vient de le faire sur Hollande. qui a l'art d'essuyer tous les mépris avec des mines gourmandes    
Voilà bien un constat qui me protège de toutes ces basses considérations de comptoir ou d'urinoir, lorsque deux types se retrouvent face à face
et s'examinent tout en pissant chacun d'un côté de la palissade. Jaco remonte à l'époque des vespasiennes parisiennes, paradis des soupeurs ! Et puis qu'importe, je tiens un restaurant, pas un bureau de vote !
Et l'entrecôte label rouge d'Aubrac n'est pas plus à gauche qu'une saucisse n'est fatalement de droite. péremptoire assertion susceptible d'ouvrir un débat théologique sans fin. Les plus fins casuistes risquent d'y perdre leur latin car, si le label rouge peut évoquer les insurrections révolutionnaires - par définition populaires - il occupe en revanche une place aristocratique dans les rayons des supermarchés. Par contre, la saucisse, hors de portée religieuse du prolétariat immigré, donc élitiste à sa façon, peut revendiquer des origines paysannes et plébéiennes. Une affaire philosophiquement très compliquée    
Ce n'est pas faire de la politique que défendre le pauvre contre la tyrannie des puissants, de plaider pour une répartition des richesses,
non seulement à travers le quartier, la ville ou le pays, mais à l'échelle mondiale mais si ! C'est de la politique clamée avec ce puissant accent jaurésien qui résonne encore dans les coeurs de gauche. Car voyez-vous, si Dieu avait pu imaginer qu'il y aurait tant d'injustices sur cette terre, il se serait abstenu de la créer. Ou bien alors il n'aurait pas cru en lui. Peut-être même, aurait-il poussé jusqu'à ne point vouloir exister. Les athées Lui en sauraient gré ! Les conthées feraient la tête.
J'y crois à tel point, cet-an-ci, que nous avons un pape qui semble sincèrement partager mes convictions. Qu'il ne me remercie pas, c'est tout naturel.
Se rapprocher des pauvres ce n'est pas forcément renoncer à tout confort, pas même à tout argent.  à preuve : le ci-devant ministre du budget militait au Ps depuis 1977.
C'est savoir se contenter de manger -à Aubrac sur mer au moins une fois par semaine- et respirer. Et puisque François a fait un grand pas vers moi, tenez, je vais envisager
de faire un pas vers lui. En me faisant, franciscain, qui sait ? Mais alors, si vous permettez, ce sera plutôt à Nasbinals que sur la place Lambert ! Et pourquoi pas à Bourges pour saluer Marc Toledano et Claude Autant-Lara ?
Cela me coûte d'autant moins qu'il a l'air sympa le pontife. Il a pas une tête de pédophile. Sans doute a-t-il dû faire un malheur,
dans sa jeunesse et les couvents, parmi les bergères argentines... et peut-être des galipettes avec les femmes des colonels sanguinaires, négligeant leurs épouses au profit des chambres de torture.
Je fais d'autant moins de politique que, pour me référer aux deux grands antagonistes du siècle dernier, je prends mes références
des deux côtés de l'échiquier. « Je n'ai jamais cessé de considérer l'argent comme mon premier ennemi et celui de la France »
déclamait le Grand Charles ; «  L'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui ruine et l'argent qui pourrit... »
surenchérissait le Père François. antagonistes, certes, ils le furent mais on hésite quand même à les placer sur le même plan
Ces propos me conviennent autant que ceux du Saint-Père François, même s'ils entretiennent cette position de grand écart, qui fait de moi un un anarcho-gaulliste d'extrême gauche et bientôt... papiste !!! Une sorte de gibelin noir mué en guelfe blanc !
Mais ce qui me dégoûte ce n'est pas tant le pognon en lui même. c'est vrai qu'avec le pognon, au début on fronce les sourcils en se pinçant les narines ; ensuite on apprend à faire preuve de tolérance et l'on finit par le trouver très fréquentable  C'est tous ceux qui se lèvent le matin dans le seul but d'en ramasser.
Ceux qui n'ont de répit que lorsqu'ils sont assurés d'en avoir plus que leur voisin. Ceux qui se lamentent -dans leur 4X4 en direction de
l'aéroport pour le « soleil » ou de retour de leur station préférée - que l'état leur prenne tout pour aider ces snoc de pauvres,
ces salauds d'assistés. Ce qui me dérange c'est l'indécence, l'arrogance, la suffisance du possédant.  Trois suffixe en "ances" consécutifs ! Encore une trace de gaullisme : le général excellait dans le rythme ternaire. Souvenons-nous de son impérissable : "Tout ce qui grouille, grenouille, scribouille"... Tous les folliculaires de province, dont nous fûmes mon cher Jaco, se sentirent, l'écoutant, à la fois vers, batraciens et polygraphes.   
Et s'il y a tant de gens à droite dans notre pays, ce n'est pas qu'il y ait tant de fric que ça, c'est qu'ils admirent ceux qui en ont et rêvent de les imiter. Nous sommes mesquins, avides, cupides, ladres, veules et narcissiques... pour ne garder que le meilleur. Que d'indulgence ! Jaco nous gâte trop !
Alors pas étonnant que l'autre, là, qui proclamait qu'on était riche à 4000 euros en ait fait fuir plus d'un ! Et pourtant je ne sais pas si vous avez essayé de dépenser ça tous les mois, mais ça doit demander une sacrée organisation. Lorsque, par extraordinaire, j'en dispose de la moitié, je ne sais quoi en faire ! C'est d'ailleurs pour cela que les « bons » mois, nous avons laissé nos employés gagner plus que nous ! Ma femme de ménage s'offre les Seychelles chaque année ! C'est un monde...
Mais là, sans rire il faut tout arrêter. Le « caca huzac » est affolant. Non pas parce qu'il salit la gauche. Si ce type avait été de gauche,
il me semble que je m'en serais aperçu. Après Kouchner et avant Valls, il est l'archétype de celui qui peut basculer de l'autre côté et à tout instant. N'oublions pas Besson qui manque tant dans le paysage politique contemporain...
Il nous faut une autre République. La sixième pourquoi pas ? Même s'il me semble qu'on gagnerait du temps à enclencher directement la septième.
Nous résoudrons la crise économique en mettant toute nos richesses dans un pot commun et en la répartissant équitablement. Il est impératif
que nous cessions de nous gaver de blé tandis que l'on crève dans la corne de l'Afrique ; que le Qatar arrête d'investir dans des crampons
en diamants et des tours d'ivoire alors que la misère gagne alentour et pas seulement les éléphants. Jaco aura trop lu Chavez dans le texte traduit par Mélenchon ! Un néo-bolchevik !
De la résolution à la révolution, il y a un pas que nous n'avons jamais franchi depuis plus de deux siècles. Nous pouvons tranquillement la mener
en cessant illico de consommer de la merde en barquette ; de regarder de la merde et du sport à la télévision ; et en sortant dans la rue
en évitant -toutefois- de marcher dedans ! Possible à  Nasbinals, où les bouses bovines se repèrent de loin, impossible à Toulon.    
                              
                                                                                                                                                                                                                 Jaco et BO

   

 Bacchus veille sur nous        



Et voilà mes potos, mais conos ( mes connotes, car j'en compte heureusement aussi parmi mes intimes)et même les autres, c'est le printemps désormais mal nommé puisque, le calendrier grégorien s'étant sottement substitué à celui de Rome (adieu Ides ! Adieu Calendes !) l'année ne s'ouvre plus sur cette saison-là, ce qui explique probablement l'aigreur de cette fin mars et de ce début avril. A force de contrarier les dieux, voilà à quoi l'on s'expose.
D'ailleurs ça s'est vu à Paris avec un premier cortège massif dans la manif.
D'un genre certes moins habituel où les tailleurs Chanel s'étaient substitués aux traditionnels bleus de chauffe. dont les CRS, si tendrement attaché(e)s à nos impérissables valeurs, assurent la pérennité : leurs bleus sont certes un peu trop "marine" mais ils chauffent toujours autant !
La principale leçon à retenir étant -comme le mentionna dans son touit mon ami Lilian- que le foulard Hermès protège moins du gaz lacrymogène que du ridicule. C'est parce qu'Hermès, d'ailleurs demi-frère de Bacchus / Dionysos, protège à la fois les commerçants et les voleurs. Sous sa tutelle, quand on les citait à comparaître devant quelque juridiction olympienne, accusés et parties civiles étaient donc indissociables. C'est probablement parce que son élégante épouse portait des foulards Hermès que le ci-devant ministre du budget, excipant de cette confusion mythologique, a un peu confondu les genres.
Mais le printemps, c'est heureusement autre chose qu'un défilé de vieilles peaux effarouchées du XVIe (siècle ou arrondissement, c'est au choix à moins que vous n'optiez pour les deux). Il y a aussi Vénus, Uranus (horribilis c'est à craindre) et Bacchus. Celui-là, c'est mon préféré. Tchin ! D'autant qu'il vient tendre sa toile Place d'Armes. Et que l'on puisse célébrer le Dieu de la bonne bouffe et du meilleur pinard à Toulon, c'est déjà un miracle et je pèse mes mets... C'est presque une oraison "jacolatoire" !
ha non pardon, je pèse mes mots !
Tellement que nous n'avons pas hésité, il y a trois ans, à adhérer sans réflexion à cette noble institution qui a fêté -autre miracle- ses vingt ans de bouteille. Et il n'y a pas de ride sur l'étiquette, pas le moindre dépôt au fond de ce vieux rouge qui attache. Nous suivîmes, non parce que c'est notre ami Yves qui nous le proposa, pas même parce que son créateur, Laurent, est l'adjoint de la ville au commerce dont nous dépendons. Nous le fîmes car un salon qui célèbre le produit et ceux qui le défendent, colle parfaitement à notre propre démarche. Chaloupée car toulonnaise, cahotante parfois, proche du chaos éventuellement, mais fière et déterminée. c'est vrai quoi, on peut tituber et garder une certaine raideur surtout si l'on a le vin polisson
De plus nous avons relevé immédiatement ce paradoxe à la fois stupéfiant et admirable qui veut que le promoteur du salon n'ait pas un énorme appétit et soit, paraît-il même, un piètre buveur. En sorte que nous partageons avec Laurent, une manière d'altruisme, puisque nous qui aimons manger et boire, proposons aux toulonnais des choses exceptionnelles qui ne les intéressent en rien. Chez eux c'est un reste d'escartefiguisme. L'impérissable politicien éponyme de cette philosophie promettait toujours la lune à des administrés qui, préférant le soleil, votaient quand même pour lui par volupté. Oh ! Quels frissons quand ils glissaient dans l'urne électorale un bulletin à son nom !     
Ce salon Bacchus, nous vous le conseillons avec la plus énergique des convictions. La plupart des grands crus de Provence y sont, le cochon Corse y est honoré, de même que le petit chèvre des Maures. Mais à notre vif regret nos fournisseurs ne feront pas le déplacement.
Peut-être parce, Place Lambert, ils savent que deux vieux fous s'arcboutent sur leurs certitudes et tiennent le pavé presque aussi haut que la pelle à aligot. avec laquelle l'Aveyron toulonnais rame !
Alors si Bacchus vous inspire avec sa grande barbe de feuilles de vigne et sa grappe toujours ferme la fermeté d'une grappe ne saurait s'apprécier que par la palpation : quelle main inquisitrice a-t-elle confirmé que ses "colei durissimi enarrant gloriam Dei" - on n'ose pas traduire cette assertion trop leste construite sur un passage des Psaumes malgré le poids des siècles et la succession de bitures qui n'ont altéré ni son métabolisme biliaire ni sa bonne foi, ne perdez pas la main ni le coude, qu'il faut donc toujours lever. Lorsque le louable et opalin barnum aura plié bagage, vous pourrez retrouver notre salon permanent. Que Bacchus ne renierait pas et privilégierait sûrement s'il n'était tenu à un certain devoir de réserve. car c'est dans la réserve, derrière les fagots, que gisent les meilleures bouteilles
Où peut-on trouver une viande savoureuse marquée au label rouge, et non à la piquouse d'antibiotiques et gavée de tourteaux indigestes (et pas que les pinces !) ? Où est-on sûr de retrouver la sapidité ancestrale d'une charcuterie artisanale quasiment sacrifiée sur l'autel de la cochonnerie à deux (trous de) balles et des directives européennes ? Où, filerez-vous pour partager l'onctuosité caressante d'une cassolette d'aligot, en joignant un bras d'honneur à la dictature de la frite ? Où dégusterez-vous un vrai foie gras de canard élevé au grand air aveyronnais et confectionné dans les ateliers de Laguiole où l'on forge aussi d'excellent bocaux ? Où découvrirez-vous ce nectar charpenté - Le Flars de Laurens Marcillac- exhalant à la fois la terre et le verre, la folie douce et le grain de raison ? Où fondrez-vous au même titre que son glaçon, à la suave amertume d'une gentiane naturelle et salvatrice ?
Où vous laisserez vous emporter dans l'imaginaire par la puissance et l'élégance d'une eau de vie de reine-claude ou de cette vieille bonne poire de Williams ? Où vous proposera t-on à la place d'une banale Kronenbourg, un bière blonde de l'Aveyron à l'équilibre subtil du houblon et des levures. Et des limonades aromatisées en lieu et place de tous ces sodas frelatés et même un Colt Cola, rien que pour roter dans les oreilles du malfaisant Mickey ? Où ? On ne voit que chez Lucullus...
Où ? Vous n'avez pas deviné ? Bon d'accord, c'était vachement dur ! Eh bien chez nous bande de nigauds. Et Aubrac sur mer, ce n'est pas trois jours en avril. C'est toute l'année. Sauf entre mi-juillet et mi-août où nous nous inclinons devant les pros de la restauration.
Il faut bien que les touristes découvrent les spécialités locales et ingurgitent leur comptant de moules...
                                                             Jaco et BO

Facteur de gentillesse            

 

L'autre jour, peu avant midi je surprends mon facteur en train de placer son téléphone au-dessus d'une lettre une façon comme une autre de le préposer. Enfin, je supposais que c'était un téléphone. Un truc plat, large, pas commode, qui sert à tout sauf à téléphoner et sans lequel désormais tu passes pour l'idiot du quartier. Et quand tu vois combien d'idiots en sont équipés, tu te dis que tu dois l'être bougrement dangereux adverbe si l'on se réfère à l'étymologie (Cf. les dernières notes). Mais ce n'est pas d'idiot dont je voulais parler, mais de Didier.
« Oh, qu'est ce que tu fais cono, tu prends ton courrier en photo maintenant ? »

Vous jugerez ma façon de m'adresser au représentant de la distribution publique et officielle, bien cavalière.
Mais n'étant pas à cheval sur les principes (merci de bien faire la relation entre l'attitude cavalière et le fait de n'être point à cheval)  on en avait henni d'admiration mais dans le contexte gastronomique d'Aubrac-sur-mer cette double référence hippique ne laisse pas d'inquiéter : y aurait-il du dada clandestin dans les ragoûts aveyronnais ?
je ne compte pas ma familiarité lorsqu'elle m'est inspirée, non directement par le coeur, mais par l'expérience relationnelle.
Cela fait trois ans que celui-ci me pose le courrier, là où je veux et quand je veux. Ce n'est pas qu'il soit à ma botte,
c'est qu'il se fait une certaine idée chic ! Un gaulliste...-archaïque certes- du service public et des rapports humains. lesquels ne sauraient qu'être privés sinon l'on verse dans les bacchanales ou les orgies multi partenariales
«Et non, me dit-il avec cette mine radieuse et un délicieux accent de supporter toulonnais
(il fallait bien que nous ayons quelques divergences !) je scanne. » « Qué tu scannes ? » m'escanais-je avec une fausse imitation la fausse imitation c'est, en bonne logique, la définition d'une authenticité qui n'en aurait pas l'air tout en l'étant ! de notre bon vieux César, qui siège toujours, cartes en mains et merde de pigeon sur le chapeau, à deux pas de la place Lambert. Ce pauvre Raimu, qui n'a connu que des hommages monumentaux posthumes, n'a pas pu, à l'instar de Churchill inaugurant sa propre effigie parisienne près du Petit Palais, se méfier de ces ramiers. Le Premier britannique s'était en substance exclamé : "Quand on est statufié de son vivant, on regarde les pigeons d'un autre oeil."  « Ouais, à la place du bordereau à remplir, il nous faut maintenant passer le code barre
qui est sur la lettre recommandée et ça part directement sur le réseau... »
A vrai dire, Jaco, c'est un peu elliptique... Certains lecteurs - dont moi -  n'auront pas tout à fait compris
J'aime la poste. Enfin, suis-je sur le point d'en parler à l'imparfait -à l'empaffé même- tant elle semble prendre le virage de la merdonité... après les fientes, un copro-néologisme !
Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit, mon seul concours jamais réussi (avec celui de poésie à Réalmont) fut celui de préposé. Comme si La Poste allait recruter un timbré !
Oh ! il suffisait de savoir dans quel quart de la lettre on posait le timbre et que Florac était la sous-préfecture de la Lozère, n'y avait-il pas une question subsidiaire pour savoir si la Lozère était un mont ou une rivière ? mais quand même ! je l'ai eu... Finalement, j'ai déserté et me suis réfugié dans un autre métier où il me fut donné de trier pas mal
de lettres aussi et de croiser au moins autant de snoc. J'ai longtemps regretté ce choix. L'autre m'aurait amené à sillonner
la France en 4L jaune, à croiser l'hermine, à écraser le lièvre au petit matin et à confectionner un magnifique civet dans l'après-midi,
vu que côté horaire, c'est quand même pas le goulag. Voire ! Il y avait là-bas de magnifiques tire-au-flanc qui s'affranchissaient des horaires. Soljenitsyne par exemple qui, pendant que les copains se tapaient les corvées et faisaient la pelote au pas de l'oie, rédigeait ses futurs best-sellers glacés. J'aurais préféré blaguer avec le fermier entre deux bouses de vaches encore un peu de scatologie ! Mais c'est la dernière fois, hein ? que poser des milliers de questions inutiles à des bourrins et encore un jeu de mots "équestre" qui aurait fait ruer les dadaïstes dans les brancards. Enfin c'est fait...
Didier, lui, non seulement il a un téléphone de m... dans les mains, mais il gravite dans le centre ville le plus sordide de l'hémisphère nord on pourrait donc envisager un jumelage fécond avec le centre-ville qui remporte le pompon dans l'hémisphère sud. 
D'autres seraient dépités, feraient la gueule en permanence (d'ailleurs sa remplaçante ne s'en prive pas), mais lui, rayonne, 
il illumine que dis-je, il irradie... Mais d'où sort-il tous ses béquerels. Pas de la Rade quand même ! Ce n'est plus de la rade, c'est du radium Certes il est assidu au stade Mayol,heureux temps que celui de Mayol, réputé pour avoir été à voile et à vapeur et qui donc ignorait le nucléaire... mais je ne pense pas qu'il se dope non plus ! Il fait même du vélo et pas qu'un peu. L'été ses vacances à lui, c'est pas Istambul, Mahé ou Phuket (comme tous ceux qui filent à l'étranger, en geignant dans leur 4x4 Toyota, qu'on leur a tout pris) comme s'ils vivaient à Chypre !
Non lui c'est l'Isoard, le Galibier et le Cucheron, les grands cols alpins où l'on engrange les cellules et où l'on aère les neurones. en somme il rayonne autant que les roues de son vélo

Et voilà pourquoi même sans son vélo, ce type là se sent bien dans sa peau. Et qu'il se fait une meilleure idée des rapports humains
que le petit bonhomme qui voyage au bout du monde, mais ne supporte pas son voisin étranger...    
Rapports humains. Chaque fois que je prononce cette formule à mes yeux basique, j'ai l'impression de dérailler probable réminiscence de galipettes accomplies dans la douceur un peu cahotante d'un wagon-lit dans un environnement où,me semble-t-il, les gens n'ont plus qu'un rapport... au fric. Moi, mon truc, c'est la gentillesse qui n'a pas de prix. Oh ! pas celle dont usent tant les renards qui n'en possèdent pas un atome au fond d'eux-mêmes, mais qui en étalent comme un pot de miel, pour grimper dans la société !  les plus ambitieux vont même jusqu'à investir dans la gelée royale !
J'aime, nous aimons avec mon pote facteur, les vrais gentils. Et ne voyez pas là la moindre référence à la magistrature bordelaise, même si sur le coup, elle nous fait bien plaisir. attention, comme ne le précise pas une expression populaire très floue "Gentil n'a qu'un oeil". Personne ne sait ce qu'elle peut signifier mais c'est bien sûr très inquiétant. On en frémit.

C'est donc encore et toujours avec le sourire, qu'il m'expliqua que 65 000 agents de la poste allaient être équipés de ces téléphones scanneurs grâce auxquels on allait supprimer tant de paperasserie. Et d'emplois inutiles !
Comme sur les autoroutes, les supermachés et les usines... Où les patrons et actionnaires réalisent toujours plus de profit, tandis que l'on s'étonne que le seul Pôle en pleine expansion soit celui de l'emploi perdu. Car vous imaginez bien que la commande des 65000 merdiers n'a pas été passée en France où l'on ne fabrique plus rien (en attendant de ne plus rien cultiver ni élever non plus), non c'est un gentil Coréen qui fait ça beaucoup mieux que nous. Si, si, la France fabrique toujours : on peut encore trouver facilement aux puces des prothèses mammaires cancérigènes, certes retirées du commerce légal, mais made in La Seyne-sur-mer. Les travestis se les arrachent.
En somme Didier, c'est mon Tati un autre maître Jacques celui-là à moi (oui parce qu'il est trop jeune pour être mon tonton). Ma bulle d'oxygène, ma soupape de décompression,
mon bol de rire (avec ou sans baguettes). Et lorsqu'il disparaît, rue de la Glacière, je l'imagine sur sa bécane brinquebalante, trop grande pour lui, son allure chancelante, sa caquette bleue enfoncée, sifflant sans trop savoir tout en bourrant sa pipe, slalomant entre deux pigeons, recevant parfois quelques pierres de garnements dans les rayons.
Il tournerait sa sacoche autour de son buste en disant : hélicoptère... Et on s'évaderait de Toulon par les toits, comme deux forcenés en mal d'humanité … Ce préposé aux robustes mollets devrait plutôt opter pour l'autogire à pédales, beaucoup plus silencieux. Sinon les ayatollahs Verts vont encore pousser des cris d'orfraie.  
                                                                                                                                  Jaco et Bo
 
Canal P(L)u(s)

Je ne sais pas de quoi ça vient, mais je ne supporte plus Canal. Il semble t'avoir échappé, cher hôte, que la télévision en général ne s'adresse qu'aux moins bien lotis d'entre-nous. Adoncques, comme on disait sous Gutenberg, elle ne saurait concerner les esprits élevés  
Peut-être par cupidité, quoique ça m'étonnerait. Mais si ! Cupidon et cupidité, qui ont la même étymologie, évoquent tous deux l'amour et le désir. En somme Canal + - qui entama sa carrière par la pornographie payante - attrape toujours ses clients par la queue.
Toutefois 60 euros avec les options, ça commence à faire chérot, même pour le plaisir de tirer dessus à boulets rouges.
Où il y a de la peine, point de plaisir ! Or chauffer des boulets, ce ne devait pas être une petite affaire. Si les Aveyronnais avaient excellé dans l'artillerie, ils eussent indubitablement accablé l'ennemi sous un déluge de boulets encore plus aligotés qu'un cépage bourguignon.
Ou alors n'ai-je plus l'âge ? Cela fait bien longtemps que mon vieux père -enfin pas tant que ça, (va !) vu que maintenant un centenaire échafaude autant de projets, qu'un cinquantenaire du siècle dernier !- ne comprend plus un traitre mot
de ce qui se raconte au Grand Journal.
Il n'existait qu'un Grand Journal : le Var Matin époque rouge qu'on s'arrachait aux kiosques dès potron-minet.
L'aurais-je donc déjà rejoint le paternel, dans cette espèce de rejet atrabilaire épithète exquise ! Molière avait sous-titré son Misanthrope, l'"Atrabilaire amoureux"...
de tous ceux qui se pâment, se congratulent, se montent du col et se dandinent sur son siège design ?
Et serais-je abscons au point de ne rien comprendre à la météo de leur pinup à claque, laquelle m'oblige,cette grande dindasse, à me replier sur Evelyne Dhéliat  que j'aimais déjà beaucoup (la météo était le seul « porno » à l'époque),
lorsque j'étais ado dans les années soixante ?
Pas de demi-mesure avec l'adolescence : on ne doit jamais en sortir. Cela semble réussir au poupin François Hollande, même si l'acnéique conjoncture économique gâte un peu en ce moment son rubicond visage.
Non, ce n'est pas tant une question de génération. Regardez le présentateur, Denise ou zozo ou les deux à la fois. Il a quasiment l'âge de mon papa. Bon, si vous les mettez côte à côte, vous voyez bien qu'il y en a un qui a un peu plus morflé.  Le travail peut-être ? Et bien le Michel en question, il est toujours aux manettes. Avec son air ravi et son brushing frais brillant, il a même toujours l'air assis dessus -sur la manette-. Même que ça à l'air de lui faire du bien. Surtout lorsqu'il frétille en recevant des méga-stars (suivant la terminologie maison) genre Eva Longoria, Madonna, Roger Moore ou Will Smith. Ce téléiste (ignoré car je ne regarde pas la télé) pourrait paraphraser Corneille : "Aux manettes paternelles je dois ce sacrifice..."
Car évidemment pour ce grand illuminé de la télé, tout ce qui brille vient fatalement des States. Ou des stades lorsqu'il sert la soupe tel une gentille soubrette à ses maîtres à penser Beckham ou Ibrakinovic. Lui qui avait une Rolex bien avant ses cinquante ans et dont le cœur bat très fort côté bling-bling, c'est effectivement sur les étoiles qu'il a fondé son univers. Celui des bobos qui,
vu d'ici me font irrépressiblement penser à de gros beaufs.
Curieux terme né du sigle BOF pour l'enseigne "Beurre, Œufs, Fromages" qui désignait les crémiers. On lit ça chez le spirituel Jean Dutourd, immortel passé récemment ad patres.    
La question, la seule est de savoir si c'est lui qui vit dans une autre stratosphère et si les stratèges de Canal ont fondu les plombs, ou si nous sommes effectivement d'indécrottables ploucs, doublés de vieux snoc. Mais après le gingle, les news,
les blagues d'Omar ou Fred (c'était à vomir pareil) et les lives de Likke li, Take That, Youssoufa, Booba, Rihanna, Foals, Mark Ronson et j'en oublie par charrettes entières, je me précipite à la fenêtre pour retrouver de l'air, vite de l'air et je me dis  qu'on est pas si mal.... à la campagne.
Et j'échappe à tout ça ! Je ne connais pas mon bonheur...
A Canal, ça pue vraiment et c'est pas de la bouse de vache, hélas. C'est de Paris, du caniveau et des catacombes. Je ne veux même pas m'attarder sur toutes ces merveilleuses séries, dont vous pouvez traverser les saisons
(1,2,3 et jusqu'à plus soif) et les épisodes (1,2,3 et jusqu'à plus faim) : The big C, Body of proof, Borgia, Braquo, Cold Case, Damage, Desparete -of course !- Dexter, Engrenage, The Event, Flashpoint, Game of Thrones...
Et j'arrête là, sinon je vais gerber et je vous assure que je n'en étais qu'au point G de ces myriades de séries qui déclenchent des orgasmes dans les couloirs de leur siège (ici les moulineurs !)
D'où l'on peut heureusement s'évader en hélicoptère !
Et je n'évoque même pas le sport. Celui qui vu par le bout de leur lorgnette carnavalesque représente la finalité, l'extase absolue , l'aboutissement du monde et un nouvel orgasme, un !
Là alors si t'en veut du foot, des fous et des j'en-foutres Passons du cathodique au catholique : la pédophilie cardinale s'invitant au Vatican, le futur conclave pourrait nous donner un Jean-Foutre 1er que le peuple romain, toujours néronien, ne manquerait pas d'acclamer , des consternés du bulbe, t'as qu'à te servir. Ils sont tous chauds,mais quand je dis chauds, c'est chauds. Bon, là j'arrête parce que, tout à l'heure, je parlais de mon papa et que je crains que cet infâme sport demeure pour lui un lien aussi fort avec les cryptomanes que ce qu'il m'en détache. Alors du coup, je daube, défaut véniel pour un restaurateur je condamne, je m'alarme, je m'effondre, je me désespère, je me morfonds, je me catastrophe, je me cataclysme... mais je respecte. Ces types de la télé, il faut toujours les tenir en respect
Ce qui est bon aussi, ce sont les spécialistes. Ils sont pas beaux eux ! Avec cette sorte de cacochyme tellement énorme qu'ils ont créé les méga-plasmas rien que pour que le type puisse rentrer dans l'écran et cet espèce de blondinet qui compte
aussi peu de cervelle que ce qu'il déborde de bagout. Tous ces types, parfois fort âgés et souvent fort dépassés qui refont le match avec cet air pincé, ce langage affecté comme si le sujet était un tant soit peu sérieux, alors même qu'ils déversent, incontinents, des flots de propos suffisants, mais inconsistants et d'une insondable vacuité...
Mais la vacuité étant le corollaire de la plénitude, comme le confirmerait n'importe quel ouvrage d'éducation sexuelle, pourquoi se plaindre de sa nature insondable qui suggère l'image d'un comblement titanesque ?       
Oui mais au fait, pourquoi me suis-je donc un jour abonné à Canal, déjà ? Peut-être par amour de Venise ? Ah oui ! parce que plus jeune et vigoureux,
je trouvais plus commode de me faire un porno à minuit dans mon salon que de raser les murs pour me faufiler dans une salle obscure d'un vieux cinoche « dard et des seins »
scabreux mais magnifique ! Presque du Saint (Frédéric) Dard, justement !  Bon, comme le dit le vieil adage, quand tu en as vu un, tu les as tous vus. Certes mais que veux-tu, le goût du revenez-y est parfois irrépressible
Quoi qu'une piqûre de rappel, vaut parfois mieux qu'un comprimé de viagra. Mais avec internet, mon vieux tu as tout ce que tu veux, de suite et pour moins cher...
Oui mais ce parfum de clandestinité, entre autres senteurs ambiguës, n'avait pas vraiment de prix
Toutefois je ne suis pas faux-cul. Et j'admets volontiers que si Denise, Zozo ou la starlette de jour de rugby présentaient les spécialistes du foutre-ball ou de la rugueuse bite, je me surprendrais peut-être à plus d'assiduité. Sur le plateau, quelques pornographes patentés, avec des invités prestigieux (des stars du X, des anciens du FMI, du Vatican, voire même de la Maison blanche et pourquoi pas de l'Élysée...).
Imaginez les échanges:
Imaginons mais in petto. Le sexe perd tout à trop s'étaler. On sait depuis Huysmans que, seule, la pénombre est mystique. 

   Les « snoc » font du ski           

Je vérifie par la fenêtre de mon ordinateur. Apparemment il n'y en a plus un seul. Pareil par celle de mon bureau,
aucun à l'horizon sur la poudreuse des pentes de Cuers. C'est bon, on va pouvoir s'en payer une tranche sans
qu'ils se reconnaissent, ils sont tous au ski... Ce qui offre une rime riche à "tous exquis" qu'en fait Jacques le Râleur voulait écrire. Une sotte pudeur l'aura retenu de louanger son monde.  
Vous avez compris, il s'agit des cons. Pas des conos, catégorie par laquelle je désigne nombre de mes amis,
mais les vrais, les durs, les tatoués même que ce serait pas la peine qu'ils le soient -tatoués- tant ils le portent sur eux. Pas toujours si durs ni si tatoués : on en rencontre des mous à peau immaculée qui voyagent d'ailleurs les mains vides pour ne pas se faire trop repérer.
Mais voyez-vous, nous les désignerons désormais sous le vocable imaginaire de noc (snoc au pluriel), histoire de les prendre à revers. Joli pluriel mais la difficulté réside dans le féminin : "snocasse" aurait l'air d'un imparfait du subjonctif.
C'est pas tant le procès que je crains, s'il me venait par mégarde à traiter Tapie. Avec lui c'est une question d'âge : trop singulier et trop âgé pour le label "jeune snoc", pas assez pour celui de "vieux schnock" (les puristes noteront ici un profond respect de l'étymologie alsacienne)  Quoi que franchement, celui-là a largement
dépassé ce stade vélodrome et c'est plutôt les 40% qui se disent prêts à voter pour lui qui mériteraient d'être ainsi rebaptisés. Se méfier des sondages réalisés sur la Conebière !
Quoi qu'il existe déjà un parfait synonyme : marseillais. N'en parlons plus... Ce serait plus prudent. Sinon, il faudra ajouter de la castagnado au menu d'Aubrac-sur-mer !  
Non, si je déclare solennellement renoncer définitivement à l'usage du mot con, c'est pour ne plus m'exposer aux foudres Foutre !
rubicondes de mon B.O, redresseur de bons mots de son état, qui me tord souvent à raison dans de fameux (et fumeux)
corrigés rouges que je vous offre au demeurant et généreusement en pâture (aux côtés d'un troupeau de race Aubrac). L'érubescence est le plus grand des maux !
Ils doivent être bien rares les jeunes nocs à savoir que ce mot, pour le moins atrocement vulgaire voire vulvaire , désigne dans
ses origines latines le sexe féminin : cunnus, disaient-ils. Tout un programme ! Programme qui serait encore meilleur si nos sœurs nous avaient retourné l'injure en traitant les plus indignes d'entre-nous de "pénis" ou de "phallus" voire, pour les pires, d"ithyphalliques". On n'ose pas écrire "méga verge" !     
Tout cela bien que légèrement trivial pour un dimanche matin à l'heure de l'office – je dirai trois pater et deux avé –
me fait irrépressiblement penser à deux amis qui n'ont hélas pas l'immense privilège de me connaître. Le premier, c'est Pierrot
de Castelsarrasin, un brave type, chanteur par surcroit comme on n'en fait plus et qui, à ce propos, vocalise celui d'Alice :
« Si je me réfère, A mon dictionnaire, Il est temps de faire La définition, De ce mot espiègle, Qui échappe à la règle,
Plus noble qu´un aigle, Dans sa condition. Ce mot vous le dites, Censeurs hypocrites, Etablissez vite, Son vrai sens profond.
Car si on l´ausculte, Au lieu d´une insulte, On peut faire un culte, Du joli mot con... »

C'est finement ourlé comme des lèvres de jeune mariée... Et Aragon avait déjà célébré "Le con d'Irène"...

Mais dans le génie syntaxique, l'art de transformer la guitare en jouet intime, que peut-il se faire de mieux que l'affreux Geogeo de Sète, le prince des poètes, le salaud qui a rendu à mes yeux toute autre parole, tout autre timbre et tout autre accord à jamais obsolète ? « C'est la grande pitié de la langue française, C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur, De n'offrir que des mots entachés de bassesse, A cette incomparable instrument de bonheur... Honte à celui-là qui par dépit par gageure, Dota de même terme en son fiel venimeux, Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure, Celui-là c'est probable en était un fameux. » Certes mais il y a prescription. Selon le Robert le terme remonte au XIII° siècle...
Qu'ajouter après çà qui puisse encore avoir un sens, sans même escompter de puissance. Mais bon je me suis embarqué, je persiste. Ils ont donc bourré leur 4X4 de sacs, de planches, de bâtons, de draps, de victuailles et autre nocneries, rajouté tout ce qui dépassait sur la galerie et après avoir chauffé le moteur 10 minutes sans se soucier des voisins, enfourné les deux gosses endormis dans la bagnole. Il est cinq heures du matin, si tout va bien à midi on sera en piste.
Mais ça ne va jamais bien car çà commence à coincer à Sisteron (pour les moutons qui vont aux stations du sud mais ne sont-ce pas plutôt des agneaux ?) ou à Orange (pour les classieux qui optent pour les Savoie). De toute façon ça coince toujours à Orange... Trop de pépins... moi qui croyais que c'était un laxatif ! Donc ils tourneront, ce soir tard et dans l'obscurité, les clés de leur location au douzième étage d'une tour qui a sabordé la montagne. Et ce sont les mêmes qui se plaignent tous les matins de perdre leur temps dans les bouchons entre La Farlède et Toulon ! S'embouteiller ailleurs, ça délasse
Heureusement les gosses ont été sages, le petit ayant avalé quatre DVD et l'aîné n'aura quitté sa console de jeu des yeux
que pour avaler un hamburger arrosé d'un coca zéro, vu que sa maman commence à s'inquiéter :
« 70 kg pour 1,20 m n'est-ce pas un peu trop, docteur ? » Et lorsqu'ils débarquent dans l'appartement « La Marmotte »
en claquant les portes et en braillant sauvagement, les chers petits snoc, n'ont aucune idée de ce qu'il peut bien exister
dans la nature entre le Faron et Pra-Loup ou entre le Cap Brun et Tignes vu qu'ils n'ont jamais levé le nez de leurs écrans. Une station célèbre a d'ailleurs pris le nom d'éCrans-Montana !
Le lendemain, il ne fait pas moins de quinze. Mais en dessous de zéro ! Bon, ça passe parce qu'avec des combinaisons
et autres fringues à haute texture calorifique sur le dos (plusieurs centaines d'euro quand même) ils ne chopperont la grippe
que la semaine prochaine (contrairement au pauvre bougre mal fagoté qui l'attrape instantanément). Ce sont les mêmes, là,
avec les pieds ballants qui se congèlent le cul une semaine durant sur des télésièges et qui ne sortent jamais le soir
à Toulon parce qu'il pèle trop : « Ce n'est pas le même froid osent même les champions du monde » souvent du sexe
dont je vous entretenais un peu plus haut. Le contraire de noc pour les deux qui suivent encore le propos ! Tout le monde est encore là !
A midi, nouvelle orgie de burger-frites au refuge 2000 : « les Isards ». 15 euros c'est comme à l'Aubrac dis-donc,
mais c'est nettement plus beau ici. Le soir on se retrouve avec les amis de l'année dernière -et où l'on trouvera, tant qu'à faire,
ceux de l'année prochaine- en bas de « La Marmotte », au resto de « l'Edelweiss ». 30 euros la vilaine fondue
et les deux verres d'apremont. Ça ressemble à l'aligot dis-donc ! Oui mais là, t'as que ça à bouffer !
Et ce sont les mêmes qui trouvent que chez nous, c'est trop cher ! Il faudrait hisser l'Aubrac-sur-Mer au sommet du Faron.
Bref, tout s'est bien passé. Bon on s'est un peu disputé avec tout le monde : dans la foire d'empoigne et d'attente aux remontées ;
dans la descente où l'un va trop vite et l'autre tombe devant toi ; avec les gosses qui ne veulent pas se lever,
puis qui ne veulent plus rentrer ; avec la femme qui n'était jamais prête à sept heures du mat pour ouvrir la piste des
« Airelles » toute fraîche ; avec le mari qui n'a pas arrêté de brancher la voisine dans sa moulure fluorescente hyper-discrète.
Pour à peine plus de trois mille euros (enfin 4500) ils se sont éclatés. C'est au moins ça que « l'autre flan » ne nous prendra
pas déclamèrent-ils fièrement !
Et pendant ce temps, il neigeait sur Toulon … A gros flosnoc !  

 Jaco et BO


On nous roulerait pas un peu dans la farine ?  


Vous aurez bien noté que je ne me suis pas précipité pour persifler sur la colline où des millions de béotiens s'enfoncent les doigts au fond de la gorge pour tenter de vomir leurs lasagnes ou leurs moussakas. Louable réflexe mais ne s'agissait-il pas, avant tout, d'épargner aux riverains de la vallée, ces débordements poétiques ?  
D'abord parce que ce n'est pas mauvais en soi, le cheval (d'où l'expression que même un jeune utilisateur d'Iphone est susceptible de connaître).
Le cheval est certes bon bougre - révérence parler - mais les dadaïstes étaient très méchants. Toulon, ville affable, n'aime d'ailleurs pas les rosses : à preuve on n'y a pas érigé la moindre statue équestre ni rien qui puisse évoquer un équidé à l'exception notable de quelques chevaux de frise ourlant, çà et là, les murs de l'Arsenal.   
Bon, il ne s'agit pas là d'un percheron promenant sa dégaine débonnaire dans l'herbe grasse d'une prairie normande ou d'un pottok sifflant une paille entre les dents sur les pentes de la Rhune... Ah ! Ces pottoks qui s'attachent à vos basques quand vous passez en fraude du touron ou du chorizo entre San Sebastian et Hendaye !    
On parlera plutôt d'une vilaine carne, agonisant dans un wagon racheté aux enchères à Buchenwald directement après-guerre et croupissant au soleil. Mais il faut que le ravioli ait du goût non d'un chien !
Aïe ! James The Street, vaut mieux éviter ce genre de référence dans les polémiques. Pas touche à l'Holocauste : il nous brûle encore.
Non, réellement, me fendre la poire en imaginant ces millions de gens qui croient malin de s'empiffrer des cannellonis congelés sous prétexte qu'à Aubrac/mer c'est trop cher et qui ne s'alimentent plus qu'avec de la merde (j'ai choisi ce qu'il y avait de moins mauvais !)... très peu pour moi. Il faut comprendre ces égarés : à force de contempler les goélands coprophages, l'envie leur a pris de les imiter. Il faut quand même être au-dessus de ça ; car à glousser sans mérite, on jubile sans gloire. Après les goélands, voici Corneille
Et puis quand je pense aux larmes des frangins rugbymen de Castelnaudary, tellement honnêtes ceux-là, qui avaient si bien mené leurs affaires qu'ils vendirent leurs boites (de conserve) pour le franc symbolique, quand je pense aux terribles sanglots de l'aînée de la fratrie devant les caméras « on a sali notrrrrre nom ! » il faudrait décidément avoir un coeurrrr de pierrrrrrrre pour oser se marrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrer. Bon, maître Jacques raillant l'accent cassoulet ! L'Aubrac se payant l'Occitan : toute la montagne d'Alaric va prendre les armes !
Il manque quand même quelques morts. Une canine de canasson en travers de la gorge, ça doit pourtant pas être commode à digérer. Ou alors une palette de viande oubliée sur un quai dans la brume de Craiova par l'importateur hollandais (mais la présidence devrait publier un communiqué affirmant que ses partisans n'y sont pour rien...) et replacée incognito dans sa chambre froide, au petit matin, par un intermédiaire luxembourgeois et immédiatement conditionnée par un industriel suédois... ça mériterait bien une belle intoxication létale, non ? Foin de cadavre ! Pas de chance... Il paraît, cependant, que les gros consommateurs de lasagnes "hippocaloriques" ont été pris de hennissements incoercibles.
Vous ne vous en tirerez pas toute la vie avec une bonne colique et quelques tâches sur la descente de lit (rapport à la dissanterie). Ouais pas terrible, mais des fois, ça suffit à faire plaisir !!!
Les malades en seront quitte pour une diète piaculaire sévère (eau et picotin d'avoine, exclusivement, pendant un mois).
Qu'est-ce que j'écrivais déjà ??? Oui, c'est pas bien de se gausser des monstruosités produites par ces multinationales, parce qu'elles ne sont, après tout, que les filles naturelles de notre société et de votre vénalité. Avec les enfants naturels, ça tourne toujours mal.
Si l'étalon de l'humanité avait été le sexe plutôt que cette saleté de fric, vous verriez qu'on se ferait quand même beaucoup mieux baiser.
Hélas, l'étalon de l'humanité contemporaine n'est plus qu'un hongre ploutocrate ce qui enlève tout espoir de saillie sinon à l'aide d'un vulgaire postiche. Là, c'est à sec et sans l'ombre d'une caresse sur la tête, ni d'un sentiment.  Avis médical : si ça brûle trop, recourir à un analgésique.
Beaucoup moins médiatisé -car nos journaux ne traitent que d'une info embarrassante à la fois et encore si c'est l'autre qui a commencé- le retour triomphal des farines animales dans l'alimentation de nos poissons d'élevage. Il s'agit d'un retour à la tradition : on roulait déjà les poissons dans la farine quand nous étions petits Cela mérite, je crois, une standing ovation ! Allez levez vous bande de fainéants ! Quoi ? Le fait que vos chères dorades puissent à nouveau se faire les dents sur des os de vache et que les bars se remettent sous pression en grignotant des oreilles de cochon, cela ne vous fait rien ? Quelle ingratitude ! Vous ne vous rendez pas compte que l'industrie agro-alimentaire vous offre ainsi une chance insigne de vous gaver de protéines tout en profitant du phosphore. Affreux ! Il vaudrait mieux profiter du Bosphore en mangeant un sandwich de chameau. On en vend d'excellents sur le pont de Galata  
L'excellence sera à votre portée avec la tonicité du poulet, la puissance du boeuf et l
a proverbiale intelligence du merlan qui pétille dans ses yeux frits.
Je ne sais pas avec quelle narine, ni quelle farine ils aspirent, les têtes d'oeuf de Bruxelles ou de Paris pour pondre un tel projet, mais nous devons admettre qu'ils n'ont pas inventé la boite de pandore. Ils se contentent de la rouvrir. Puissent-ils en racler vite le fond car c'est là que gît encore l'espérance (voir n'importe quelle Petite Mythologie Illustrée). A noter que la boîte de Pandore contenait non seulement tous les maux mais aussi tous les biens...    
Il y quarante et quelques années -ciel c'est si vieux que ça !- il était fréquent qu'à la cantine de l'école Victor-Hugo à Graulhet, on nous serve du poulet qui avait atrocement goût à poisson. "Qu'était-ce ?" aurait pu s'exclamer l'éponyme de l'établissement. Satan ? Pis !"
Mais pour manger une aile, c'était bien commode, car la chair se détachait super bien de l'arête... Désormais c'est le poisson qui a pris le pouvoir, puisque c'est lui qui va bouffer du poulet. Et lorsque vous irez acheter une sole, il vous suffira de demander à votre poissonnier de vous la plumer. Ce qui ouvre des perspectives, en somme "allitératives" puisqu'on devrait pouvoir aussi écailler une caille
Bon et on va les laisser faire longtemps comme ça ? Ceux qui nous empoisonnent pour se gaver de pognon et ceux qui consomment,  fascinés par le modèle économique et la commodité des barquettes sous vide ? Aux barquettes sous vide, les vrais Toulonnais préféreront toujours les pointus pleins
J'ai envie de leur gueuler : vous voyez pas que vous être gros et laids (pas de rapport avec Graulhet, cono...)vous comprenez pas que ça vient de ce que vous bouffez et surtout de ce que vous ne savez plus manger ? Trop cher ? La beauté, la laideur, l'embonpoint, Maître Jacques, ça s'attrape même avec la bonne chère. Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, le premier chroniqueur culinaire, était pour ainsi dire hideux.   
Alors j'ai pour vous la solution : roulez dans une petite voiture française ; arrêtez d'aller au bout du monde pour prendre
un rayon de soleil, quatre (mille) photos et emmerder vos voisins avec le récit de vos voyages ; revendez votre congélateur et foutez-moi votre putain de portable à tout faire à la poubelle.
L'ordinateur aussi ? Mais alors, plus de blog de Jaco !
 Vous allez rapidement vous apercevoir qu'il vous reste des sous pour vous alimenter correctement. Vous pourrez même économiser et sauver le système bancaire...
Et vous n'aurez même plus à faire le régime pour vous dandiner dans un falzar de chez Armani ou Gucci  (qui vous coûte la peau du cul On se perd en conjectures sur les raisons économiques tendant à renchérir sans cesse celle-ci ! On voit mal le profit qu'en peut bien tirer la pelleterie internationale. Ou cela tient-il au fait qu'on désignait jadis l'usurier sous le pittoresque nom composé de fesse-mathieu ? Saint-Jacques, éclaire-nous !  puisque vous serez bien dans votre peau !                                                                                                                                                                                       Jaco et BO

   Saint Paul Emploi, payez pour eux    

Bon ça y est, ça va vous étonner : je suis en colère, en rage, en rogne, en fureur, en furie, en pétard, en courroux … coucou. nParaphrasons Musset : "Jaco prends donc ton ire et nous donne un couplet"  Non, non, pas après vous, pas après ceux qui restent entre midi-et-deux sous leur abri nucléaire, la queue basse, aventureuse conjecture : certains mélancoliques adeptes de la journée continue avec pause yaourt à midi, ont des verdeurs insoupçonnées en rongeant trois fois rien entre deux tranches de pain et qui ne s'aventurent pas davantage dans les rues de Toulon le samedi soir,  des fois que le thermomètre descendrait en dessous de dix degrés, qu'il tomberait deux gouttes ou que, malencontreusement,
ils croiseraient un arabe...
Peut-on, sans l'offenser "croiser" un Arabe comme firent impudemment Godefroi de Bouillon et ses potes, partis reprendre le Saint-Sépulcre aux Musulmans ? Les guerres de religion commencent au détour de la rue
Ils préfèrent compter leurs euros puis s'asseoir dessus en espérant que Mélenchon ne les retrouvera pas...
parce qu'il les convertirait aussitôt en francs. Attention à ce genre d'apostasie monétaire !
Ils ont raison, on n'est jamais trop prudent. Et si la peur n'exclut pas le danger, elle... rassure ! Bon je sais, même si ce n'est pas le café déflore,
ni les deux Mac'Do c'est un peu trop fort pour vous mes amis. Mais après tout, il n'y a pas que des Toulonnais qui me lisent !!! Ainsi, un Six-Fournais a été repéré dans la liste des destinataires
Non, je suis courroucé parce que je continue à croire encore en la conscience humaine, en la solidarité des générations, à la fraternisation des classes.
en somme à l'alliance de Mittal avec les prolos de Florange ou de la famille Peugeot avec ceux d'Aulnay-sous-Bois

Lorsqu'au printemps 2009, avant de me jeter à la figure cet inaccessible défi d'Aubrac sur mer, je m'étais imposé un stage chez un pote restaurateur du port d'Hyères, j'avais évidemment découvert un mode de fonctionnement, un monde pour tout dire, qui ne serait jamais le mien. Cette brasserie avalait des clients au quotidien, comme moi je parviendrais difficilement à en absorber dans le mois ! Pourtant Jean-Luc m'avait immédiatement proposé le bon diagnostic :
« Si tu peux l'éviter, ne prend jamais de personnel ! »
Il a dû lire Sartre et sait que l'enfer c'est les autres

Je n'irai pas jusqu'à dire que j'avais été choqué par cette déclaration d'amour à l'égard du salariat hôtelier, mais elle m'était apparue pour le moins excessive et définitive. Bref, même avec la recette du jour de l'établissement hyèrois,
il m'a fallu embaucher au mois. A tour de bras. Un serveur. Et même un deuxième, lorsque le premier qui s'est lassé de travailler au bout de deux ans (quel exploit !) nous a subitement lâché.
Au fond, ce brave garçon confirme ce qui se murmure tout bas du côté de Pôle Emploi : le travail, ça te fatigue
Alors le second, c'est un spécimen. Pas fait pour le travail. En restauration s'entend. Et c'est une litote... Gentil. Très gentil.. Très, très gentil... ce qui augure généralement mal de la suite, mais qui est le critère de dupe dans lequel on se laisse encore et toujours piéger. Cela fait trente ans que j'avance ce spartiate aphorisme : « Gentil n'a qu'un oeil » sans jamais être fichu de le prendre en compte. Lorsque je parle de lui, ce n'est pas un nom que je mets sur son portrait anonyme, mais un profil (celui des adeptes de face de bouc) que je dessine et qui résume hélas une tendance forte, voire une majorité galopante (encore que la plupart ait plutôt une démarche cacochyme).
On en a même vus (syllepse de nombre) qui, littéralement, claudiquaient !
Bref il ne travaillait pas pour gagner sa vie, mais pour préparer son futur voyage d'un an renouvelable, à travers le monde. Il applique la théorie épicurienne qui consisterait à profiter de la vie, de tout et du reste tant qu'on est fringuant puis, le cas échéant,  de travailler ensuite quand on est vieux, croulant et impotent. Remarquez, même à vingt ans ils ne manifestent guère
plus d'entrain et d'efficacité que les susnommés.
Pourquoi ne pas lui offrir, comme cadeau de départ, ce petit chef d'oeuvre qu'est "Le droit à la paresse" de Paul Lafargue, gendre de Marx ?
Et s'ils travaillent un peu, ces néo-baroudeurs qui vont observer le monde plutôt que de le bâtir, ce n'est pas tant pour payer  leur voyage que pour profiter du chômage. Suivez-moi bien, au bout de six mois de travail vous avez droit à des indemnités,  il suffit alors de vous faire licencier pour continuer à être payé ! En baladant c'est tellement mieux. Mais en pensant aux cons  qui ne voyageront jamais et qui bossent pour vous, là, c'est à la limite du jouissif. Et quand je pense qu'il y a un ministre  de la réindustrialisation ! Tu veux ouvrir des usines toi ? Mais avec qui pour les faire tourner ? Quelques retraités peut-être...
Ou alors relancer une bonne politique d'immigration ! Pas con, non ?
A vrai dire les "tourneurs" se bousculent au portillon et, que l'on sache, on n'a jamais vu un ouvrier procéder à la fermeture de son usine
Bref, nous, on a pas voulu de licenciement à l'amiable. Alors il nous a planté. Un week-end à 100 couverts, nous, pauvres quinquagénaires avec nos os qui dégénèrent. Parce qu'un abandon de poste n'est nullement une démission. C'est minable, sans morale, mais ce n'est qu'une faute grave qui donne directement accès aux indemnités. Maintenant vous le savez, si vous en avez marre de votre boulot,vous ne vous levez plus le matin et Pôle emploi le remplacera. Et rendez-vous compte que c'est un vieux gaucho erratique qui vous tient de tels propos. Si ça continue je vais finir au Médef.
On allait l'écrire !  Si, si, j'ai droit ! même avec un salarié je peux être élu au Médef. Je me vois monter à la tribune et entamer par un vibrionnant : « Camaaarrraaaaades !" Sous les bravos de l'exemplaire Laurence Parisot qui, elle, s'accroche à son poste avec une enthousiasmante opiniâtreté. Quelle femme !
Bon je sais, je délire ! Ça y est, c'est la fièvre qui me gagne....
La fièvre semble même avoir triomphé . Mais c'est trop facile -mon Jaco- de considérer ces générations de jeunes comme celles des branleurs Cette poétique étiquette ne saurait concerner que les mâles de notre (vieille) génération : les jeunes, grâce à la libération des moeurs et des filles, n'en sont plus réduits à sacrifier au rite d'Onan ! Mais qui c'est qui les a faits ? Hein , vous là qui baissez la tête. Qui c'est ?
Encore que si beaucoup auraient dû se retirer, ce n'est pas le pire de les avoir faits. Le pire, je vais vous le dire, c'est de les avoir éduqués de la sorte ! Remarquez ils ont été élevés, puisqu'on leur a donné le goût du jeu, du gain, du voyage, du bling-bling...
ça ne s'enseigne pas ! Tout le monde aime ça tout de suite En résumé ; on leur a appris l'opportunisme, la vénalité, la duperie, la superficialité. Va t-en voir de qui ils tiennent tout ça ? Nous sommes des dieux, Jacques le Renaudeur, et nous les avons faits à notre image
Mais hélas, la conscience, l'humilité et la loyauté ne sont pas innés. Loin de là, apparemment...
 Attention ! Rien n'est plus dangereux que la vertu surtout lorsqu'on s'en croit le dépositaire auréolé.  

                                                                                                                                     Jaco et BO


 La problèmatique du con...vergeant 


Faut-il éteindre ou pas les haut-fourneaux de Moselle ?

Déjà fait !

Florange après Gandrange ? Ma foi ! Ta foi après ces suffixes angéliques ? Tu sembles traverser une vraie crise mystique. L'eau bénite est déconseillée. Le vin aussi qui renvoie toujours à l'Eucharistie, sauf le champagne car l'impie Dom Pérignon l'a porté à ébullition sans demander la permission. Tchin !  
Tant qu'ils n'éteignent pas le fournil du père Lagrange à Montbrison... Parce que voyez-vous, si rien que le mot acier provoque chez moi quelques réactions épidermiques, ce sont surtout ces montages médiatico-syndicalistes qui me fatiguent. 

Il est vrai que le surgissement télévisuel de chefs syndicalistes à prétention charismatique ne laisse pas d'irriter. Remarquable aussi le lèche-culisme des téléistes qui leur posent des questions révérencieuses. Quant à l'acier, quelle injustice ! C'est du matériau noble. Et affûtable, si bien que ça pourrait servir en cas de grosse bagarre. On peut toujours rêver...  
J'ai essayé, à mon humble mesure, de lutter de l'intérieur contre ces mouvements de masse et de facilité qui font que l'on cueille l'information, qu'on la fait mûrir avant qu'on ne l'abandonne, surtout si elle s'avère avariée ou carrément pourrie. Tout ça pour en saisir une toute nouvelle, toute belle, que l'on fera -à son tour- gober au téléspectateur, éventuellement à l'auditeur, mais plus du tout -hélas- au lecteur.

Le lecteur a toujours été au-dessus de la mêlée - même à Mayol - et de la télé.
Lequel ne s'instruit plus désormais qu'en puisant dans la pile de publicités qui s'accumulent sous nos portes, comme un énorme levier dans le derrière d'un bien-pensant.

Prodigieuse publicité grâce à laquelle les imprimeries de labeur continuent à tourner. J'observe que nos portes sont douées d'une fascinante plasticité puisque des piles de prospectus peuvent s'accumuler sous elles ! Le levier dans le derrière n'appelle pas de commentaire particulier et nul ne saurait y voir quelque éloge que ce soit des arts sodomites.

Cela peut durer jusqu'à un mois et nous n'en sommes plus très loin dans le cas de Florange. Qui, je le précise pour ceux qui se laisseraient bourrer la boite aux lettres avec des pubs de Casino, n'est pas un jambon cuit découenné et vendu par Bernie de Gaillac...

On ne va sans doute pas tarder à entendre les imams de la basse ville protester contre cette provocation porcine. Les distributeurs de pub risquent gros.

Même Copé et Fillon -dont vous m'autoriserez à ne pas prononcer les noms- eurent toutes les peines à frayer un chemin à leurs pathétiques querelles sur l'autoroute de l'information.Ils ont quand même connu leur petite minute de gloire cathodique...

Il faut dire que la distribution était belle. Quoi qu'unique. Un seul personnage. Mais quel acteur ! Du reste, bien des ménagères de cinquante ans ont dû tomber en pâmoison (pour n'évoquer que les plus chastes) devant ce rude lorrain, parfois pleurnichant, mais souvent très menaçant.

Avec quelque chose de dérangeant dans la physionomie : je dois être jaloux
Un vrai méchant comme elles les aiment. Au moins au cinoche. Cet Edouard Martin-là, c'est autre chose que le brie de Meaux qui n'eut qu'un aigle, Bossuet, dont la relecture - si, si, il faut le faire - fait apparaître plus dérisoires encore les pépiements copéistes
 ou la risette de la Sarthe que Fillon a désertée au profit du VII° arrondissement où le caviar (Pétrossian, rue de l'Université) a depuis longtemps remplacé les rillettes.

Mâchoires et regard d'acier, peau cuivrée, poigne de fer. Et probablement des couilles en bronze, comme notre taureau de la place du Foirail à Laguiole.Palpables attributs... souvent palpés à en juger par l'éclat de ce glorieux scrotum ! Rien ne fourbit mieux cet attirail que les mains de femmes

C'est pas compliqué, il s'agit d'un compromis entre Delon -jusqu'à l'ego- et de Johnny -jusqu'au QI-. Ce type aurait aussi bien eu sa place dans les rôles emblématiques et cinématographiques de la lutte sociale, Germinal ou les Misérables.

Qui sait s'il ne négocie pas déjà de juteux contrats...

Et s'il était né deux siècles plus tôt, en plein âge d'or de la sidérurgie et des charbonnages, Hugo ou Zola l'auraient peut-être bien fait leurre...

Hugo peut-être - mais il avait du discernement - Zola certainement pas : on trouve dans Germinal, certes la condamnation sans appel du patronat mais aussi une implacable critique de la démagogie syndicale : ça se sait trop peu.

Enfin, on ne refera pas l'histoire. On se souviendra néanmoins -et là, tenez-vous bien, car je suis sérieux et ça n'a dû m'arriver que trois fois en trois ans de dimanches matin- que ce sont eux, les gueules noires, les yeux brûlés et les bras cassés du « dix-neuvième » -je parle du siècle, pas de l'arrondissement-, ce sont eux qui ont transmis, le goût du travail, mais aussi le sang de la lutte et le sens de l'honneur à des dizaines de générations. Mais, mon Jacobien, pas de mythologie minière : c'est TOUTE la classe ouvrière qui mérite pareil éloge. Sans parler des paysans insurgés

Lesquelles seraient bien aimables de ne pas les fouler immédiatement au pied en se précipitant dans les attrape-couillons qui esclavagisent les consommateurs, tout en leur extirpant ce qui pourrait malencontreusement leur rester de conscience humaine.

Diable ! Je ne crois pas, ayant lu Lénine, à cette thèse des consommateurs tenus en laisse et dénués de conscience. Mais pas la place pour disserter.

Du reste de quelle conscience jouissent encore les promoteurs du nouvel aéroport de Nantes, qui veulent transformer la paisible Notre Dame des Landes en tour de contrôle de la satiété de consommation ? Ils ne connaissent donc pas le fameux aphorisme :
« Là ou il y a du kérosène, il n'y a point de plaisir ? » A l'heure où l'on commence à fermer les usines d'acier, à démonter les airbus pour en faire des toits d'abribus et des éoliennes, qu'a t-il pris à ce pauvre Ayrault des temps modernes, de se laisser embarquer sur une telle piste où le crash semble plus probable que le décollage ?

Bigre, serais-tu tombé dans l'écologisme et le casse-couillement durable ? Vive la pollution ! Vive l'automobile ! Vivent les avions et les bateaux !

On me dit aussi, mais je ne veux pas le croire, que Grand Var serait déplacé -mais donc également étendu- vers Barnéoud. Que le cinéma Pathé (de moutons), serait installé à la place de ce monstrueux bâtiment qui ne tient que par... Babou de ficelle. Qu'il y aurait encore plus de salles (20 peut-être), des restaurants -excellentissimes comme ceux déjà existants-, des bureaux et des boutiques, tiques, tiques...

Triste Barnum, en effet, que ce Barneoud-land !

Le tout avec la bénédiction de ceux qui, me semble-t-il, furent élus pour défendre Toulon et non, par calcul, les « petits » intérêts disséminés entre La Garde et la Valette. Petits intérêts, mais gros rapports...
Tout cela me révolte et je ne suis pas loin d'envisager que vous me compreniez. Quand le vendredi soir le centre de Toulon ne compte pas une âme qui vive et que celui de Grand Var est saturé de tous ses con...vergeants.

On mesure, à cette simple précision, que le féminisme a vaincu : le beau sexe a pris l'ascendant sur le phallus au point de le réduire à un gérondif adjectivé 

Remarquez, ils sont cons parce qu'ils désertent Toulon, mais je serais prêt à réviser mon jugement s'ils venaient à apparaître rue d'Alger. Cela ne changerait, certes, rien à leur état intrinsèque, mais ça améliorerait grandement notre ordinaire. Mais encore faudrait-il que ceux qui nous administrent envisagent un jour de sauver leur ville, autrement qu'en brandissant un drapeau Rouge et Noir, fût-il au demeurant celui de la révolution.

Militons pour le percement d'une belle avenue de l'Opéra reliant icelui au port : vieux projet jamais abouti...

Bref, je voulais exprimer par là, mon incrédulité. Pourquoi s'émeut-on tant de la fermeture de haut-fourneaux pollueurs et obsolètes, alors que tant de petits-fournils s'éteignirent sans oraison dans nos villages et quartiers ? Et que tant de boulangers -ces poètes de la baguette, ces joueurs de flûte et ces tripoteurs de miches- disparurent dans l'indifférence générale ? Sans parler des fourneaux de pipe qu'une loi anti-tabac malthusienne a définitivement refroidis
César avait proclamé : « Du pain et des jeux ! »
Il ne resterait donc plus que les jeux ? Non car, de nos jours, même les gladiateurs pointent à Pôle Emploi. 

Jaco

BO

      Mariage en voile... et à vapeur       






Je me suis réuni ce matin très tôt (vers 10 heures) pour décider du fond de ma chronique que plus d'un millier de clients, et donc d'amis, reçoit chaque lundi et qu'une centaine -peut-être ?- attend avec plus ou moins d'avidité et d'indulgence. Que vient foutre ici l'indulgence, cher Jacobien ? Tu nous mitonnes toujours un roboratif ragoût avec tout ce qu'il faut d'épices et de malice. Et tu as gardé le tour de main journalistique. Je n'aurais pas réagi à tes envois si je ne  les avais savourés.     
Ce qui n'est pas le cas -pour l'indulgence- de mon ancien (ô combien éminent) collègue Bernard (B.O pour les intimes). "Eminent" pour quelqu'un qui culmine à 168 centimètres au-dessus du plancher !
Le revoici, moustache frétillante dans le rôle, qui lui sied comme ses pieds (à ravir), de professeur de philo, d'histoire, de lettres... ou ne pas être, d'ailleurs. Il joue avec la culture et l'érudition, comme moi avec les mots. En vil jouisseur. Là tu charries : je vais passer pour un cuistre sur le retour ! Fais savoir à tes correspondants préférés que je proteste avec véhémence.
Je voulais donc pour ouvrir les hostilités lui dire à quel point il m'emmerdait, tout en le suppliant de poursuivre ses corrections éclairées, ses annotations lumineuses.Des corrections ? De simples badinages confraternels ! Avec lui, il me semble que je m'endors moins con, ce qui constitue une ridicule consolation quand, on rêve de se lever... plus riche ! Tu ouvres un immense débat philosophique qu'à ma connaissance seul un potier toscan inconnu a tranché : la connerie possède-t-elle un poids intrinsèque supérieur à celui de la richesse ou vice-versa ? Quel ultra-sensible trébuchet pourrait-il les départager ? Quant au potier transalpin, voici ce qu'il avait gravé sur des vases en terre crue vendus au bord d'une route entre Florence et Sienne (traduit de l'Italien par mes soins éclairés) :
"Un crétin pauvre est un crétin
      Un crétin riche est un riche"...    
Bon, je vous vois venir, vous devez penser : le type, il est parti pour ne rien avoir à raconter aujourd'hui ! Mais rassurez-vous ; ce besoin inextinguible, cette rage organique de noircir mon feuillet hebdomadaire me conduira bien quelque part et vous avec si, d'aventure, vous disposez du temps et du courage, que dis-je de l'héroïsme, consistant à m'accompagner cahin-caha, non pas au fond de la tombe où veillait l'oeil du précédent -cahin- mais au bas de cette feuille où je vais tenter de ne point trop l'être... caguant. On se délectera entre les cahots  En résumé, selon la formule : qui m'aime me suive ! même si ça promet d'être un peu long. Tes lecteurs, attachés aux fécondes virevoltes de ta prose, détestent le compendieux, le bref, le concis, le court : comme pour la nourriture, il n'est de savoureuse écriture que consistante.
Je n'étais pas tant pris de court que ça d'ailleurs, car j'ai eu hier, au crépuscule de mon aventure de restauration, tout le temps de gamberger.
Un samedi soir à Toulon et quasiment pas un client dans le seul restaurant de viande de la région ! Ainsi après avoir dû refuser, y compris des amis, toute la semaine à midi, nous perdions tout le bénéfice lors de nos deux « nocturnes ». Quand je pense qu'il y a des conos qui nous demandent pourquoi on n'ouvre pas le soir en semaine !!! Ben c'est qu'ils ne connaissent rien aux arcanes de la cuistance, de la comptabilité ni à la situation toulonnaise. Faut-il leur en vouloir ?  
Donc j'ai décidé de me pencher sur le mariage gay. Encore que, pour un homme à l'abord de cette épineuse question, se pencher n'est peut-être pas la meilleure posture. A moins d'être féru d'expériences triviales quoi que pénétrantes. Il paraît que ce genre d'épreuve n'est vraiment réalisable qu'à la condition de disposer - grâce à un patient apprentissage - d'un anus infundibuliforme. Mais il faut commencer jeune ! A mon avis, pour toi, c'est trop tard.
Pour remarquer d'abord que lorsque le social part en vrille, nous avons tendance à glisser benoitement vers le sociétal.
Cela demande moins de volonté, de courage et de talent de rouvrir un vieux débat qu'une usine. Il vaut toujours mieux donner des leçons que de passer à l'action. Très juste. Toutes les difficultés du gouvernement se résument à cette question : comment concilier le jazz de Harlem avec les concertos Montebourgeois ?
Alors donc, est-ce que toutes ces gouines et tous ces PD ont le droit de se marier ? Et peut-être même d'élever des enfants ?
C'est en ces termes ou peu s'en faut, que les gens de droite posent la question en espérant du même coup, la régler. La jaquette, comme on disait naguère encore lorsqu'on avait des lettres pour parler des homosexuels, recruterait-elle davantage à gauche qu'à droite ? Autrement dit la sexualité est-elle idéologique ?   
Car au fond ce qui les gêne profondément, ce ne sont pas les gènes qui sont -comme le reste- l'oeuvre de Dieu, mais c'est qu'ils ne s'en cachent plus. Le plus grave, le sacrilège, ce n'est nullement de forniquer par tous les bouts et dans tous les sens et parfois dans tous les âges... Le plus grave, c'est que cela se sache. Cet élégant présent du subjonctif nous rapproche phonétiquement de Sacher-Masoch, qui adorait les fouets brandis par des Vénus à la fourrure, et auquel les grands voluptueux doivent tant.
Regardez un peu le scandale que ça fait, lorsque l'un des serviteurs du tout puissant est surpris, derrière l'église, la main dans la culotte d'un petit ange. C'est fort embarrassant ! Tandis que lorsque personne n'en sait rien, que cela se fait dans le pur respect du mensonge et de l'hypocrisie, cela se passe merveilleusement... Et c'est absolument logique ! Pourquoi imputer à crime d'innocentes explorations destinées à déterminer enfin le sexe des angelots ?
C'est en cela que les gens de gauche ne manquent pas de malice, ni d'ailleurs de perfidie. Car non seulement ils préconisent de ne pas cacher ce mal incurable dont souffre les amoureux du même sexe, mais ils souhaitent l'instituer, que dis-je, l'institutionnaliser. Pas tous les gens de gauche : chez les chevènementistes, ça ne passe pas. Est-ce que le père Jaubert s'est déjà assis à ta table ?
Deux robes blanches se bécotant sur le parvis de Notre-Dame... Ah non, excusez-moi, j'extrapole de quelques siècles !
Pour le moment on se contentera des marches de la mairie du 4e arrondissement. Ou bien deux costumes gris anthracites se tenant la main en sortant épanouis sous une pluie de riz long grain de Louisiane, c'est-y pas mignon ? Le riz long d'Uncle Ben : ça frise la catachrèse leste !
Seulement voilà, moi qui ne suis ni d'un bord ni de l'autre -et vice versa puisque je suis commerçant-, je considère que tout ça, c'est de la provoc. Centriste ? Mais mon Jacobien, ça n'existe pas le centre !
Pure et dure ! Depuis le PACS (ne pas confondre avec le Pax christi), cette vieille institution coutumière n'a plus de base juridique.
Quant à ses bases morales, parlons-en ! Depuis la nuit des temps, on sait que le mariage est contraire à toutes les valeurs. Mais il protège la femme !
Sinon chrétiennes, au moins humaines. De faux serments en vrais amants, de faux semblants en vrais trahisons, il ne tardera plus à y avoir autant de divorces que de mariages. Et j'en parle librement moi qui, humblement, peut-être bêtement, n'ai jamais pensé à mettre le moindre coup de canif -pas même le tout petit, celui qui sort du couple-ongles-, dans le contrat. C'est Mme Jaco qui va être contente de te lire
Mais ne pas tricher, ne pas mentir et ne pas tromper, ce n'est pas à travers un mariage, un papelard et une bénédiction, que cela se décrète, pas même dans les préceptes d'une religion surtout lorsqu'elle brille par l'hypocrisie et la vénalité. Attention : on se fait excommunier pour moins que ça !
C'est dans la nature, la profondeur de l'homme. Dans sa conscience, tout simplement.
C'est donc une pure provocation et je serais à mon tour parfaitement faux-cul si je prétendais que ça me dérange. Un faux-cul, dans un tel contexte, ça donne à réfléchir
Mais pour être sérieux (enfin à moitié) une minute, je  voudrais déconseiller à tous les homos, le mariage.
L'un des aphorismes les plus éloquents ne prétend-il pas : « Le mariage, c'est partager à deux les problèmes que l'on n'aurait jamais eu tout seul... » ?
Dans nos quartiers populaires on dit plutôt : « Tire un coup et rentre chez toi... » Ces quartiers popus, toujours aussi lapidaires !
Moi, si j'avais eu la chance d'être homo... Ah ! Etre à voile et à vapeur si près du port de Toulon... Quelles traversées de la rade en perspective !
Jaco et BO
Joli conte de Noël (2eme édition)

Ce matin, l'homme s'est éveillé plus tôt qu'à l'accoutumée.
Mauvais signe. Le lever tôt prédispose à la misanthropie.
 Il jeta deux branches sèches dans la cheminée, aussitôt illuminée. Rubiconde. Il trancha ardemment dans cette miche généreuse et croustillante, comme une tranche de vie palpitante. Calme, simple, pure comme l'aube.
Second mauvais signe cette prétendue pureté aurorale : on sent que la condamnation des humains osant souiller le jour par leurs insanes activités n'est pas loin
Le café fumait sans tousser.
Joli ! Mais qui sait ce qu'un café catarrheux donnerait...
Le miel coulait paisiblement sur la tartine, désormais beurrée comme un fêtard, la nuit de la Saint-Sylvestre. En somme une tartine ronde, ce qui paraît mesquin car toute tartine réussie se doit d'être oblongue. Je te demande un peu, sinon, comment diable on pourrait la tremper dans un bol de café ! 
Il prit son lourd manteau en peau retournée, ses gants et son bonnet rouge. Sa barbe était blanche, comme une allégorie à la douceur, la tolérance, et la gentillesse. Il ajusta ses bottes fourrées et disparut hâtivement dans cette neige qui le dévora gloutonnement jusqu'à sa disparition dans un horizon immaculé. La neige, qui aime manger froid, le dévore gloutonnement mais, lui, laisse tiédir son petit déjeuner !
Ses pas crissèrent sur la couche vierge comme une Sainte apparue providentiellement au sortir de la nuit. Troisième mauvais signe, cet éloge de la virginité, alors que rien n'est moins aimable qu'un être ou un objet non rodé. Ah ! Parlez-nous de ces outils patinés par un long service, de ces femmes ayant généreusement donné, de ces grognards blanchis sous le harnois, si tendres sous leur rude écorce !  Les cristaux se reflétant dans ses yeux ébahis jusqu'à lui soutirer quelques larmes. Etait-ce cette infinie clarté, les rigueurs hivernales, le vent fouettant son regard avec vigueur, mais non sans compassion ? Donc pas du mistral ! Celui-là ne vous épargne rien en hiver Ou bien était-ce l'émotion subjuguée d'une plage infinie où les vagues congères mêlent le tourment et l'harmonie ? Pas mal la métaphore allusive aux vagues
L'air vif anima ce corps auguste quoi qu'ordinairement banal. Son souffle soutenu, comme animé de spasmes dociles et langoureux, son visage fouaillé, rougi de confusion. Ses éléments divers, ses orifices et aspérités, si sauvagement indépendants, furent subitement saisis dans la même glace, par la même grâce. Le nez, les oreilles, la bouche se figèrent comme par un enchantement béat. Quatrième mauvais signe lorsque l'on trouve voluptueux ("enchantement béat") la congélation paralysante de tous les sens !
Définitif. Quelques perles de buées envahirent son front, bouillant près du bonnet.
Le silence aussi fit son office. Implacable. Inexpugnable. Indicible. Sur ce plateau d'altitude, il semble avoir fait son nid. Défini son domaine. Obtenu les plans. Arrêté le temps.
Cinquième mauvais signe : l'apologie de la solitude
Il eut beau essayer de capter le son, de capturer un bruit, rien ne vint se laisser ouïr. Quelle joie lorsqu'on oit (ou lit) quelqu'un qui sait le sel du gaulois tel qu'on le parlait Les pavillons demeurèrent vides. Ah si ! il y avait ses pas. Les cristaux qui éclataient sous ses pieds inquisiteurs. Mais, curieusement, indéfinissablement, le craquement de la neige décompactée participait de l'infini mutisme ambiant. Notre Jaco, si prolixe, qui s'agenouille devant ce qui se tait !
Le décor extatique demeurait, néanmoins, statique.
A la fin de l'envoi je pique
Il progressa vers ce lointain sans fin et les futaies résineuses semblaient s'écarter, comme pour l'attirer vers nulle part ou l'insondabilité de son destin. Il les aurait suivies, qui sait, si une hermine dont la fourrure s'allonge et se ramasse par saccades harmonieuses et rythmées, ne lui rappela que des enfants l'attendaient, loin d'ici déjà, quelques lieues en arrière. L'hermine conduit phonétiquement à l'herméneutique et ouvre mille perspectives sur l'interprétation de ce symbole si bien croqué : c'est qu'on la voit danser, bandonéon vivant, sous nos yeux cette hermine.
C'était le jour de Noël. C'eut pu être un autre jour. Mais c'était le vingt-cinq décembre. Et pour rompre la couche radieuse de neige étalée à l'apogée de sa vie, c'est toujours mieux en hiver. Tellement plus délicieux aussi lorsque tous les êtres de bonne volonté, rêvent de paix
Alors là, Jaco, ça fait un rien catho
où s'efforcent au moins de faire semblant. Qu'ils croient au Père Noël, au journal de TF1 et même au Petit Jésus, mais qu'ils n'emmerdent pas leur prochain. Ce jour-là au moins. Et même en consentant de louables efforts, le lendemain. Un monde sans emmerdeurs ? On finirait par s'ennuyer ! 
Durant cette balade onirique et néanmoins idéale, il n'entendit pas le moindre quad violer le calme de la campagne, pas un iPhone répandre la bêtise humaine à travers les ondes, pas un iBook … ni même une chèvre au volant d'un abominable 4X4. Misonéisme caractérisé
S'ébrouant transi, harassé, épanoui, avant de retrouver son café qui ne doit plus fumer beaucoup, son âtre et son foyer, il savoure cette heure soudainement figée, où tous les cons semblent avoir pris la route, les airs ou le chemin mesquin de la Belgique... Et revoici la misanthropie. Un seul remède : faire la grasse matinée en rêvant d'amour 
                                                                                     Jaco et BO


               Dégâts cholestéraux            

Je ne sais quel matin, mais c'était un matin où tous les cons s'agglutinent entre Cuers et Toulon globalisation abusive : tous ne sont pas là, on en rencontre quelques-uns ailleurs. Ceci dit la catachrèse (audacieuse) ne laisse pas d'ouvrir d'étranges horizons morphologiques. A quoi pourrait bien ressembler une agglutination de vagins ? Il faudrait regarder du côté de Dali et de ses montres molles sous lesquelles il cachait parfois d'inavouables turpitudes polychromes et postfranquistes. (on se demandent bien ce qu'ils foutent à Cuers des cons qui foutent : curieuse inversion des genres et des rôles. On demanderait presque à voir... mais encore plus ce qu'ils vont faire à Toulon, vu qu'il ne s'y passe jamais rien et qu'on n'y voit quasiment personne) On aperçoit quand même, de temps à autre, Falco sortant de la mairie ou y pénétrant : tout un spectacle !, j'écoutais France Culture.
Oui je sais pour les uns ça fait prétentieux, pour les autres l'existence même de cette radio est à  l'instant même, une révélation. Ça fait certes prétentieux, mais s'il y avait plus de monde à l'écoute  de Meyer et Voinchet dès potron-minet et beaucoup moins à celle des animateurs de foire de RMC et des débiles de la bande FM, on serait nettement moins dans la merde.
Bel hommage à France-Cul auquel on se gardera d'ajouter quoi que ce soit Mais c'est un vœu aussi pieux que lorsque je rêve du jour où les Toulonnais prendront le soin de manger, plutôt que d'aller
s'intoxiquer en terrasse et au soleil.
Le déjeuner de soleil, c'est bien connu, ne nourrit pas son homme Et là, y a du monde. Beaucoup plus qu'à l'écoute de « Culture ».
Bon, mais c'est pas pour vous dire que je n'ai pas des moules-frites dans les esgourdes que je vous ai  convoqués ce matin, ni pour piquer ma petite crise (enfin elle est plutôt costaude, la salope...), non c'est pour vous annoncer que ça y est, vous pouvez officiellement revenir manger à Aubrac sur mer,sans risquer la paralysie faciale, la thrombose, pas même un tout petit infarctus minable.
Tout ce que vous aurez à redouter, c'est la facture
toujours susceptible d'avoir les plus fâcheuses conséquences pour des clients au cœur trop tendre et un peu verts  
J'entendais donc le professeur Even (pas celui qui a pondu la loi nous interdisant de boire, de fumer, de manger et de mourir avant 103 ans un constipé, celui-là, car tous les socialistes ne sont pas forcément des laxistes ni des laxatifs), non l'autre, Philippe, le bon, celui qui a décidé avec Bernard Debré (qui est bien le même que celui qui se dispute l'héritage gaulliste avec son frangin Jean-Louis,
mais là n'est pas la question Simone)
le problème réside dans le fait que de Gaulle est mort intestat de mettre un bon coup de pied dans les étagères de nos armoires à pharmacie...
Il s'agissait donc -ce fameux matin dont j'ai oublié le nom, peut-être était-ce mercredi- pour Philippe Even, de dénoncer non seulement l'efficacité relative des statines (qui ne sont pourtant pas d'origines soviétiques
ce sont les lénines qui sont d'origine soviétique : on les confond souvent), cette molécule censée réduire votre cholestérol tout en amincissant remarquablement les finances publiques,
celle de la sécu au premier chef, mais aussi de relativiser les effets du cholestérol sur les accidents cardio-vasculaires.
bien plus souvent provoqués, on l'a vu, par des factures hyper sodées... .
D'après-lui, la relation entre les deux est quasiment nulle. Ce qui expliquerait pourquoi le Gers, où se concentre la plus grosse proportion de mangeurs de cassoulet, de confit et de foie gras, est aussi l'endroit où l'on vit le plus vieux...
Mais tous ceux qui ont la lippe tendre doivent éviter ce département : rien d'aussi pénible que des lèvres gercées (surtout chez la femme) !
Mais ce que j'ai aimé dans le discours du prof, ce n'est pas tant sa grande perplexité quant à l'efficacité de l'un de ces nombreux médicaments que vous prenez sans doute avec votre croissant, mais sa charge, que dis-je sa croisade
contre toutes les idées reçues qui font que les consommateurs s'empiffrent de pastilles de toutes les couleurs et que les grands laboratoires mondialisés se gavent avec leur crest...or, tah...or, zoc...or, élis...or et j'en oublie enc...or.
Chez les apothicaires non plus, tout ce qui brille n'est pas or
Les statines sont plus vendues dans le monde que tous les médicaments anticancéreux, c'est quand même vous dire qu'il y a intérêt à diaboliser toujours plus le cholestérol. A promouvoir davantage les petites pilules magiques plutôt
que l'ail de Lautrec, l'échalote de Busnes et un petit verre d'eau de vie comme le sirotaient nos grands-mères, la bouteille bien rangée, sous le meuble de la télé, derrière une pile impeccable de serviettes et de torchons.
Même à titre posthume, il faut se méfier d'aïeules capables de mélanger les torchons et les serviettes !
En réalité, je ne vais rien vous apprendre, même si vous préférez le gros gourdin sur Monte Carlo au fin Meyer sur France Q,ce ne sont nullement les présidents qui gouvernent ( pas plus l'ancien sur ses gonzesses, que le nouveau sur son pédalo), Attention, Jaco : dès qu'on citait cet esquif dans un fait divers relatant par exemple une collision fatale entre lui et un poulpe distrait, la maison Pédalo envoyait du  papier bleu à "Var Matin" pour invoquer son exclusif droit de propriété sur la marque.   Mais aux Sports, tu ne risquais rien, on n'a jamais vu un pédalo s'aligner dans le Tour de France.   
pas même les états. Ce sont les lobbys internationaux, les maîtres du monde de la finance, de l'armement, de la religion -cela va sans dire- et... du médicament. Les lobbies, comme dirait Coluche s'il était encore là, cherchez pas, c'est un truc,
comment vous expliquer, c'est un truc... vous y êtes pas. Allez circulez, y a rien à voir. N'y rien avoir d'ailleurs. Enfoirés !
Mais j'en veux tout de même terriblement à mes amis Conquet. Le trust de Laguiole, le champion du pâté pur porc et du steak d'Aubrac. Ils sont tellement forts dans l'Aveyron que je ne comprends pas comment ils n'ont pas imposé depuis des lustres,le lobby de l'entrecôte. Au lieu d'une croix verte, on aurait comme enseigne, une tête de veau ou un pied de cochon.
Ils scintilleraient dans la nuit, on nous verrait de loin. Et qui sait ? On serait peut-être riches... 
Espoir déçu, à cause du Monsieur Homais, le terrible potard de "Madame Bovary qui n'était pas homme à laisser la Morteau supplanter son mortier.

             A choeurs vaillants           


J'aurais tellement aimé savoir chanter. M'asseoir avec cinq collègues autour d'une nappe à carreau et, entre deux tranches de saucisson et l'inévitable canon (à quatre voix), entonner les airs fameux de la révélation et forcer sur la note des chœurs de la révolution (Bella Ciao, Coupo Santo, Se Canto, etc...) La coupo santo, comme chant révolutionnaire, c'est pas piqué des hannetons ! Mistral, malgré ses mérites, était un cul bénit. Il est même question là-dedans d'ambroisie qui transforme l'homme en Dieu.
Cet été, dans l'une de ces enclaves espagnoles du pays basque où flotte toujours, sous la chape de plomb, un petit air canaille de trafics interlopes, nous déjeunions, avec nos amis Dany et Alex, dans une auberge comme on n'en fait plus que dans les coins les plus reculés des Pyrénées (et de l'Aubrac). C'est un ténor, me semble-t-il qui lança la première note, puis ses trois compagnons le rejoignirent dans une orgie d'octaves, de fines voix de tête, de coffres profonds et de trémolos. C'est alors que vibre instantanément la corde sensible d'une assistance qui, sans perdre l'assiette -pour laquelle elle est venue- de vue, commence à tendre l'oreille. Car, voyez-vous, il y a des sens qui se complètent à merveille. Le goût et l'ouïe en proposent le succulent exemple. Fine analyse du pays basque.
Je ne pense pas là au déferlement de conneries que peuvent déverser, sur la table, ceux qui monopolisent la parole au dîner, mettant en danger l'avis d'autrui ! Ces types qui ne s'interdisent jamais de jeter leur grain de sel sur l'immonde : les PD, les arabes et les assistés sociaux... sans oublier l'Europe et les fonctionnaires Ça leur semble tellement essentiel qu'ils poursuivent toujours, quand ils ne l'amplifient pas, tout en continuant à s'empiffrer. Ah ! que j'aime ces gens qui parlent la bouche pleine ! Quelle élégance... Avec ceux-là, c'est pas pareil, l'entrecôte prend un mauvais goût de hyène et tu n'as plus qu'une envie, c'est de sortir pour dégueuler (tiens ! ça faisait longtemps !) A la fin du renvoi tu touches !
Non, la musique et en l'occurrence la voix (qui est jusqu'à preuve du contraire le plus naturel des instruments à corde), ajoute encore à la sapidité du plat sans doute parce qu'il restitue plus fortement, la perception de toutes les émotions. Brillat-Savarin, qui parlait des corps sapides (in Physiologie du goût) ne t'aurait pas porté la contradiction.
 Et là encore, faudrait-il parvenir un jour, à mieux cerner ce mot, tant sous le vocable, on englobe et l'on mélange la victoire d'un marin français dans un tour du globe à la voile où il n'y a que des Français ; la libération d'une Française partie courir le gueux mexicain à ses risques et périls et ces petites notes qui virevoltent dans un soir léger où l'on partage un exceptionnel bout de viande, entre amis, au bout du monde. Laissons au vulgaire ses basses émotions et saluons les sentiments des esprits distingués qui savent tirer le meilleur parti spirituel d'une assiette honnête
Ces deux heures passées à deux tablées du groupe basque, m'avaient rapproché sensiblement de l'éternité. De celle que l'on apporte avec soi, avec pour seule crainte de l'égarer. L'emporter dans l'au-delà et pourquoi pas, un peu avant ? L'éternité dont, cependant, naquit un  jour l'ennui : il faut se méfier de tout.
Occi cant est arrivé. Vendredi soir. Un peu tard. Sans plus. Après le match. Rien à déclarer. Entrez. Je connaissais un peu Christian. Une sorte de résistant d'un autre temps. Barbe en bataille, œil pénétrant, les idées fortes. Géologue, sans doute un brin écolo.
Tombé amoureux de l'Aveyron et de l'Aubrac. Pardi. Fan d'aligot aussi, dont il m'a écrit, en plein été, une sorte d'ode que les plus vigilants ont probablement mémorisé. Aligot... go, go, go ! Comme une évidence, que nous sommes a peu prés deux à partager dans la région, entre Ollioules et Cuers.Eh ! bien mais on croit en connaître quelques autres...
Il avait tenté de venir avec le reste de la troupe, pareil, un soir d'après-match. Nous n'avions pas pu les prendre, vu qu'il n'y a que les jours de match qu'on travaille. Un peu. On été blindés comme disent les jeunes et je savais que je passais à côté de quelque chose. Ils ne m'ont pas snobé pour autant et comme ils ont eu raison !
Autant les Basques sont solides sur leurs bases (le cul et le bide), autant les Provençaux s'étirent sur leurs quilles et peuvent grancilhar par grand mistral. Mais une fois assis, ce sont les mêmes : consistants... Là, ils attaquèrent, pied au plancher. C'est à dire au comptoir. Une gentiane. Savent-ils, ces téméraires, que la gentiane endort "cette partie de la chair d'où jaillissent les ordres étranges", comme dit Giono ?
Un chant d'Aveyron. Mais pas un seul bourré. Trop robustes pour ça. Trop dignes surtout. Puis toute la soirée, -jusqu'à fort tard, me faisait d'ailleurs remarquer Marie-, les notes coulèrent faciles, courant d'une table à l'autre, parmi nos convives et amis interloqués...  
Quelle puise dans les graves ou se perche dans les aigus, elle est toujours, cette voix-là, celle de la fraternité fraternité qui a sa rue pas loin de chez toi ! Vendredi soir à Mayol, pour singer le pilou-pilou de Marcel - qui doit souffrir du dos à force de se retourner dans sa tombe- il y avait Garcia et Young, la fine fleur de l'élégance intellectuelle, le nec plus ultra de la délicatesse. Mais pas Occi Cant. Normal, Christian et ses amis avaient choisi la vaste tribune d'Aubrac sur mer pour s'en donner à chœur joie. A la fin, ce sont eux qui réglèrent l'addition, mais c'est moi qui avait le sentiment de leur devoir quelque chose... Joli ça. A relire. Demain.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Jaco et BO

                                                                                     Jaco

Le grain de Jeff                                                                   

Jean-François -toujours accompagné de Sophie, l'une de nos principales bienfaitrices- ne manque jamais l'occasion de poursuivre avec nous, quitte à le prolonger dangereusement lorsque j'ai une entrecôte et l'aligot sur le feu, le débat permanent ouvert à travers ce blog-. Cette fois, il a franchi le pas en rebondissant sur l'un de mes messages annonçant la venue de Tapie dans la presse écrite comme l'apocalypse.
Je ne résiste pas au plaisir de vous en proposer la lecture :

« Allons, allons Jaco ! Nanar le burné à la tête des journaux parmi les plus merdiques de l’hexagone c’est pas l’apocalypse. D’abord il n'est pas à la tête (encore faudrait il qu’il y en eût une ) mais au larfeuille au flouze, à l’oseille, au pognon, au grisbi (TOUCHE PAS AU GRISBI SALOPE ! excusez moi ça m’a échappé ). A part Nice matin qui tenait à peu près la route les clairons varois et buccorhodaniens figuraient à mes yeux parmi les pires torchons, certes avec leur grand frère le Dauphiné libéré ; aucune comparaison possible avec par exemple Ouest France ou la Montagne (qui a publié pendant des années les chroniques complètement allumées d’Alexandre Vialatte ).
Au pire il ne changera rien, au mieux il y aura peut être du remue ménage éditorial et rédactionnel (tiens, parce qu’il y a une rédaction à Var Matin, ça c’est un scoop, j’ai longtemps cru que c’était les devoirs de vacances de la classe de remise à niveau du CAT d’Ollioules).
Tout ceci n’aura de toutes façons guère affecté le bottier, qui demeure un chausseur solitaire, dans son voyage au bout du chagrin, tout occupé qu’il est à essuyer la poussière sur les modèles de botillons et d’escarpins des années soixante. Qu’en penserait il d’ailleurs, lui qui n’a pour seule lecture de République (car c’est ainsi que s’appelait plus glorieusement au temps des journalistes qui avaient eu leur certificat d’études  et non des bac+5 en sociolinguistique com.et qui savaient ce que les mots orthographe et syntaxe pouvaient signifier, le journal du matin blême des Varois, peuple privé de littérature depuis tant d’années, et ce malgré la résolution 335.12 de l’ONU, hélas jamais appliquées sous la pression des Hersant et consorts et successeurs ! ) depuis des années que la petite colonne découpée des avis de faire part et décès du jour fatidique, le samedi qui vit son univers s’évanouir.
Nous reviendrons, - je l'ai ’promis l’autre soir entre un coteau varois et une prune, au patron des lieux aubraciens, sur la saga du bottier et ce uniquement pour les amateurs transis de l’oeuvre de Carson Mc Cullers ; entrainez vos glandes lacrymales, l’histoire est triste, plus triste encore que tout ce que vous aurez pu imaginer en passant chaque jour devant votre kiosque à journaux et en voyant l’inévitable , habituelle, insipide, racoleuse, bête à pleurer, hors de propos, phrase du titre d’appel de la Une de Var Crétin ; et encore ce devait être un jour béni des dieux le jour où il y avait une phrase, oui, vous savez, ce truc idiot qu’on fait en mettant des mots dans un certain ordre et sans oublier ceux que l’on appelait (avant les IUFM s’entend) le verbe et le sujet.
Bon, trêve de méchancetés, à l’année prochaine, avec tous mes bons voeux...



Le grain de Jeff                                                                   

Jean-François -toujours accompagné de Sophie, l'une de nos principales bienfaitrices- ne manque jamais l'occasion de poursuivre avec nous, quitte à le prolonger dangereusement lorsque j'ai une entrecôte et l'aligot sur le feu, le débat permanent ouvert à travers ce blog-. dans la presse écrite comme l'apocalypse. Après avoir évoqué la presse de Tapie, le voici sur les traces de son ami Carson Mc Cullers
Et je ne résiste toujours pas au plaisir de vous en proposer la lecture :


"Chose promise, chose due : entre un rouge aveyronnais et une prune offerte par le patron des lieux, je m’étais (imprudemment) engagé tel un pilastre, qui, comme chacun sait est une colonne à demi engagée (coïtus interruptus donc), à poursuivre les lamentations du jacquot dans son blog sur le bottier d’Orsay, à la façon de Carson Mc Cullers. Allons y :

L’orphelin est un chausseur solitaire

Il ne se passe plus rien. Cette phrase envahissait comme chaque matin l’océan de tristesse du bottier. Cette nuit il avait fait un rêve merveilleux : ils étaient à table, lui et sa  maman, dans un petit restaurant de la place Lambert juste en face de leur magasin chez un drôle de type qui prétendait faire connaitre aux gastronomes locaux la viande du Massif Central. Ils avaient laissé pour une fois leur salle à manger encaustiquée et le vieux poste radio du grand père sur lequel, tout petit, il se demandait ce que pouvaient bien être des stations de radio comme Beograd ou Dubrovnik. Il étaient donc ensemble comme toujours, mais son rêve était empli du sentiment diffus et poignant que ce n’était qu’un rêve, à moins que par miracle, sa chère maman ne soit revenue de l’au delà glacial où elle séjournait depuis si longtemps... longtemps, ce mot ne signifiait plus rien pour le bottier orphelin qui ne décomptait plus les jours, tel un Robinson horriblement seul entaillant l’écorce d’un arbre après chaque jour de solitude atroce pour ne pas perdre la mesure des jours depuis son naufrage, qu’en additionnant le nombre de fois où il avait essuyé les chaussures et les bottes de la devanture, la où sa maman était morte un samedi matin. Mais il s’était réveillé avec une douleur de crispation lancinante comme chaque fois qu’il avait passé la nuit de sommeil à pleurer silencieusement sur la taie d’oreiller de son enfance perdue. Il ne se passe plus rien, il faut qu’il  aille faire briller les bottes et les chaussures dans la devanture abandonnée depuis ce samedi matin fatal..

A suivre..il faudra une autre prune jacquot ! "
 
Aubrac/mer : 19/20 dans le guide d'Eddie

Ça y est ! J'ai le précieux document sous les yeux. 25 belles pages. La « Conduite et présentation d'études techniques » d'Eddie pour son BTS de Mercatique et gestion hôtelière. Avant on appelait ça un « rapport de stage ».
Enfin bon ! Il a eu 19/20. Et, du coup le BTS avec mention. On y est pour rien, enfin moi... Parce que pour le reste, ne le répétez pas, c'est Jo, notre DRH, qui l'a entièrement écrit et Marie, la cousine, qui l'a corrigé... Je plaisante et la vérité c'est que je suis jaloux, moi qui n'ai jamais eu que 1,9 en maths et en allemand.
 
Non Eddie, elle est belle ta CPET (conduite et présentation d'études techniques). Tu as écrit beaucoup trop de compliments à mon égard, mais remarquablement cerné la problématique de l'emplacement et la dichotomie avec l'excellence du produit. ET il y a des mots auxquels je ne résiste pas : persévérance, sincérité, respect... Pourquoi ? ce devrait être autre chose la vie ?
Alors merci à toi, mon jeune pote. Merci d'avoir su te sentir bien parmi nous. Merci d'avoir su si bien l'exprimer dans ces écoles où les valeurs humaines ne sont pas toujours aussi bien gratifiées.
En revanche, quand tu me suggères de m'allier au Racing Club Toulonnais (toi le supporter du Football Club d'Angers) tu dérailles et tu risques ta vie. Ici c'est le Rugby Club Toulonnais ! Et tu voudrais qu'on instaure une carte de fidélité ? Pourquoi pas des frites tant que tu y es ? Et qu'on se mette aussi sur Facebook ? Et pourquoi pas une plume dans le cul ???
Allez va, file cono et continue à Trottier comme ça...


Eddie triomphe au concours du béret


 















Certes la compétition fut serrée jusqu'au bout et il a fallu attendre la fermeture des dernier bureaux de votes pour se déterminer. J'ai fini par décréter à l'unanimité que le vainqueur du concours de béret était Eddie Trottier. Car que voulez-vous il a la classe -biberon-, l'élégance d'un enfant sorti brillamment de maternelle, l'aisance d'un mannequin de la bourgeoisie bretonne. Et on le verrait bien tenant ingénument la main d' Anne-Sophie, lors d'un défilé de haute couture du célèbre Joe Malin. Dans ces conditions, Marie qui s'est bien battue dans le style paysanne affranchie, recyclant le vulgaire galurin en béret nouvelle vague, n'a pas réussi à coiffer sur le fil le Champion. Jo la gambas, a tenté de faire valoir ses


 fibres aveyronnaises et on aurait presque pu adhérer. Mais il y a au fond des yeux des restes par trop prégnants de la culture seynoise. On ne tolère pas de kékous -même repentis- sous le béret. Quant à moi, c'était trop facile de faire le paysou tarnais, j'étais donc hors concours...

 

Concours de nez




Mac Do... brac et tripous-cheese

Mac Do... brac et tripous-cheese
Nous avons tenu, vendredi et samedi soir -en lieu et place du service- le premier séminaire de la POSITIVITÉ.
Passionnant à défaut d'être lucratif. Les échanges furent vifs et spirituels. Pour détourner les clients potentiels du Mourillon, du port et surtout de chez eux, nous avons mis au point une série de slogans publicitaires.
Le vainqueur est -évidemment- Édouard le seul -avec « Marie-Oh » quand-même- à avoir été à l'école ! Voici le palmarès -que nous laissons néanmoins à votre appréciation- :
1) Mac Do...brac (le sandwich qui ne fait pas de trou dans l'estomac). Édouard -de Cholet-
2) L'aligot élément (impeccable pour lutter contre le stress) . Jonathan -dit l'érudit ou le DRH-
3) A tire l'aligot (la fondue de l'Aubrac qui file sans faim). Marie-Oh -la boute en train-
4) Le tripous-cheese (avec trois tranches de laguiole). Jaco -le souffre-douleur-
Il va s'en dire que toutes vos propositions seront étudiées sur place -Gustave Lambert- le vendredi et le samedi soir notamment. Invitez vos amis, vos cousins, vos voisins, vos collègues, parents et alliés à participer à ce débat d'idées autour de la meilleure charcuterie du monde (avec la corse si elle est vraiment corse), d'une viande Label Rouge, des fromages AOP et des vins AOC.
Adiou et mantsas pla !
Jaco
La belle et le vieillard
 
Tout peut arriver dans notre restaurant, à commencer par les rencontres. C'est un peu aussi la force de ce genre d'établissement où beaucoup aiment se croiser, se retrouver. Parfois d'autres aimeraient se fuir, mais c'est bien plus rare. D'autant qu'à Toulon tout le monde s'aime, c'est bien connu (ils se font tous la bise !!!) Parfois même il y a des miracles, comme cette histoire d'amour spontanée entre la belle et le vieillard. A moins qu'il y ait un truc. Mais chuttt, laissez-nous rêver !
 
 Maillot de boucher
Aperçu
Voici ce que mon ami Alex Déjardin me force à porter. Un maillot du S.U.Agen ! C'est une véritable imposture tant on sait qu'il est ici très mal vu de ne pas vivre en Rouge et Noir... Mais bon à la limite on s'en tape. Ce qui est plus grave, c'est la pub sur le maillot. Bigard ! Il ne s'agit pas de l'annonce du futur spectacle de l'autre « nase », mais bel et bien d'un boucher, en gros, en très gros, en trop gros... Encore que pour être parfaitement honnête, c'est la seule enseigne que j'ai pu voir un jour sur un marché à Laguiole où elle embarquait  quelques belles bête d'Aubrac. Mais enfin, avec Conquet, pardi, y a pas photo.  Enfin, l'année prochaine je ne jurerai pas de ne pas avoir à enfiler le maillot de Bayonne sous la pression de mon préparateur physique. Car l'événement rugbystique du week-end, c'est quand même que l'Aviron (en écrasant Agen !) a quasiment sauvé sa peau dans le Top 14. L'essentiel étant qu'il ne soit pas sponsorisé par Carnivor !
 Hygiène et plaisir

Salut Eddie. Alors ces vacances à Barcelonnette , ça se tire ? Les meilleures choses ont une fin. Deux mois de vacances à la montagne, ça ira pour toi ??? Bientôt, retour au Mans. Le boulot, le rythme de travail infernal, les journées trop courtes pour tout faire... Enfin le bagne quoi ! Je pense à toi -tout particulièrement- parce que mercredi, ça s'est enfin produit. Pendant trois mois nous avons craint la visite de l'hygiène. Non qu'il existe quoi que se soit à dissimuler. Mais nous avions peur d'exploser de rire au nez de ces pauvres gens qui font juste leur métier. Et à cause de qui, je te le demande ? Quand tu mettais ton pot jaune sur ta tête de blond écervelé et qu'avec ta plus petite voix tu imitais un inspecteur un peu vicelard, qui avait un « ceveu » - ou « feuveu »- sur la langue et qui alignait les « prunes » : «  Comment monfieur Larrue, vous ne sanzez pas de saussure pour paffer la ferpillère dans la fuicine ? Fa fait deux fents euros, monfieur Larrue... » Et bien je te rassure, je n'avais pas envie de rire. Jo, soumis à la déprime venait de se faire porter pâle, la pauvre Marie était partie me récupérer des clés oubliés et il me restait environ deux heures pour faire des choses qui demandent au moins le double de temps. Du coup, alors que j'appartiens à cette catégorie privilégiée et rare qui ne craint pas plus l'hygiène, que le le fisc ou l'urssaf - ce qui permet de dormir sur ses deux oreilles mais pas sur un matelas de biftons- j'étais au plus mal. Mais, divine surprise, les deux contrôleuses n'eurent pas ce comportement inquisiteur et souvent provocateur que l'on imagine parfois. Certes, il n'y avait plus de pédale sur ma poubelle à pédale et pas de désinfectant dans mon savon liquide, certes il paraît qu'il faut faire un stage d'hygiène. Bon... Pour le reste que veux-tu ? Quand tu as des frigos propres, par de congélation et que tu es livré de produits frais, tracés, divins, qu'est-ce qui peut arriver ? Peut-être que ces gens-là aient envie de venir manger dans le restaurant inspecté ? Et ça doit être rare !!! Alors compris on ne rigole plus avec le service d'hygiène. Ce sont des potes... 

Eddie de génie : la reconversion
Attention, nous ne nous laissons pas gagner par la morosité ambiante. ¨Pas dévoré par la crise sévère. Par abattre par le mépris de notre clientèle putative. Bien au contraire, grâce à notre stagiaire « printemps-été » 2011, nous venons d'avoir l'idée géniale. Génialissime n'ayons pas peur des cimes, ni des rimes. L'IDEE quoi. Absolue. Définitive. Edouard, jeune comte d'Avrillé, avait remarqué qu'il y avait beaucoup plus de clients au restaurant d'Ikéa à La Valette que chez nous. Un truc suspect quand on sait que si les suédois n'ont pas leur pareil pour rendre indispensable des meubles en toc à toutes les blondes du Var, la cuisine n'est tout de même pas leur vocation première. Mais comme dirait l'autre « s'ils sont assez cons pour en manger ! » Et j'en arrive au génie pur d'Eddie. « Et pourquoi qu'on se ferait pas un petit magasin de meuble à côté du resto  !?! » Alors là; mon Trottier, tu me troues l'étagère du dessus ! D'autant que ce n'était pas compliqué. Les fournisseurs habitent dans le quartier. Qui un divan défoncer, qui un canapé souillé, qui un matelas mortuaire, qui une télé éventrée, qui une batterie de cuisine encrassée. Qui un ordinateur déboussolé. Un jeu de chaise, un placard, un bidet, douze planches de 3 mètres, un évier en inox oxydé... On va se gaver. Car je vous assure que ça part très fort. Parfois dix minutes après avoir été déposé, c'est déjà enlevé. Ainsi, un type qui venait d'encombrer les poubelles avec une commode brinquebalante, repartait derechef avec quatre chaises pourries mais art-déco. Et pour l'animation, nous faisons parfois appel à Daniel, un érudit de la musique, capable de transformer un jet de trois cent cinquante bouteilles de bière « Grostambour » déversées en même temps dans la poubelle publique, en une subtile symphonie. Alors attention ! Nous avertissons gentiment Castomerlin : s'ils ouvrent un resto, nous riposterons en commercialisant perceuses, tuyaux de 12, grillages, papiers peints et tout ce qui s'ensuit. Ce ne sont pas nos fournisseurs qui manquent. 
Eddie le poulpe

 
Vider les poubelles, passer la serpillère et nettoyer les poulpes, voici les activités préférées d'Eddie ... sois bon.





On se retrouvera Eddie



Voilà, Edouard (dit Eddie, duc d'Avrillé, rieur du Mans, etc.), notre complice et, le cas échéant, stagiaire, nous a quittés. Trois mois et demis se sont passés. Très, trop vite. Notre petite équipe passionnée -et passionnante- c'était un peu étoffée. Etouffée de rire aussi. Aux côtés de Marie la cousine attentionnée et de Jo qui prenait son rôle de DRH très à coeur, Edouard découvrit les coulisses d'un tout petit restaurant où l'enthousiasme le dispute au désespoir, aux coups de bourre, aux coups de blues. Aux coups à boire aussi, car en bon Angevin, le stagiaire de l'école d'Hôtellerie du Mans, ne dédaigne pas lever le coude à l'occasion. Il aura découvert une autre façon de concevoir le métier de restaurateur. Sans la recherche obsessionnelle du chiffre, mais au contraire le souci de la qualité, de la vérité, du goût, du respect de la clientèle. Une sorte de marché équitable et nous l'espérons … durable. Car ce qui aura également frappé Eddie c'est le faible intérêt des toulonnais pour ce que nous leur proposons. Avec une fréquentation inversement proportionnelle à ce que nous mettons sur la table. Et là, c'est un marché de dupes (à l'envers)... Jusqu'au bout nous aurons travaillé ensemble en harmonie, avec sérieux mais, selon la formule que j'affectionne, sans se prendre au sérieux. Nous osons croire qu'il a été convaincu. Voire même converti à notre cause, lui qui s'était confectionné, pour son dernier jour parmi nous, un logo très artisanal -scotché sur son tee-shirt- « J'aime Aubrac sur mer ! » Nous aussi on t'aime Edouard. Nous regrettons que ton dernier jour de stage ait été à ce point gâché par l'annonce de la perte de ton Papy Bernard Trottier (le papa de Luc), avec un retour précipité vers Angers. Te voici parti pour un été de travail dans une maison familiale près de Barcelonnette où tu as déjà tes habitudes et où tu sauras te faire apprécier tout autant qu'à Toulon. 
Merci et adissias.

 
Marie où qu'il est mon foie

Dans les couples, surtout aussi vieux que le nôtre, il n'est pas rare que l'on se bouffe le foie. Surtout lorsqu'en « prime » on travaille ensemble. Mais là c'est une nouvelle version de l'histoire. Il me semblait que le foie de veau de la maison Conquet, disparaissait plus vite que les tripous. Quand un jour je l'ai surprise, Marie, en train de s' en payer une tranche sur le bord d'une table et en loucedé. Voilà comment on coule une boite ! Je peux vous promettre que personne ne me surprendra en flagrant délit de boulotter du foie de veau. Foi d'animal...
 

Jo notre passe-partout
« Il est bien petit -nous direz-vous- votre serveur ! » Et comme toujours vous aurez raison. Mais que voulez-vous, les temps sont durs. On a pas pu s'en payer un d'entier. Ceci dit, il y a quelques avantages. Déjà on peut l'envoyer récupérer une pomme de terre si elle roule sous le frigo. Et puis il est assez facile de lui filer un coup de pied si jamais il se plaint de n'avoir pas été payé -100 euros, il faut déjà les sortir tous les mois !- Nous n'avons pas besoin, non plus, de lui donner à manger tous les jours. Mais surtout on peut facilement le dissimuler dans un tiroir, si d'aventure nous essuyons un contrôle de l'URSSAF. A priori nous n'avons aucune raison de l'échanger contre un modèle normal mais nettement plus exigeant.



Les oreilles de Jo
Ancien deuxième ligne de haut niveau (1 m 69) Jo, a fini par laisser ses oreilles dans les mêlées du monde entier (de Saint-Sernin à Mar-Vivaux). Même celles de De Rougemont et Yvan Roux sont moins vilaines à voir. Nouveau serveur de haut niveau, il semble nécessaire de procéder à une ablation des deux appendices dans les plus brefs délais, afin de ne pas effrayer notre aimable (comme disent tous les faux-culs) clientèle.



 

 Jo la serveuse


Bientôt en string à paillettes afin d'obtenir le taux de remplissage que justifieraient dans un un pays normal nos seules viandes et notre grand aligot, Jo se prépare psychologiquement à franchir le pas. Il a déjà revêtu les charmes de la serveuse qui nous manque. Et l'on se demande bien pourquoi, Marie Ho ne trouve pas ça drôle ?







 Jo pleure


Nous aurions pu opter pour un serveur conventionnel. Obsessionnel même. Un de ces types épatants qui desservent une table en moins de deux, en portant douze assiettes, deux carafes et trois bouteilles. Un de ces « pros » incontestables qui vous prennent pour une bille quand ils ne vous volent pas. Nous, atypiques jusqu'au bout de l'onglet – à l'échalote-, nous avons opté pour un manant. Assez lent aussi il faut en convenir, sauf quand il s'agit de sortir une vanne. Ce n'est pas un serveur mais un comique troupier. C'est d'ailleurs en cela que nos convives l'apprécient et en redemandent. Sur la photo, vous ne le voyez pas, mais il pleure, en découvrant les chiffres de la semaine à Aubrac /mer. Pour de bon. A la demande. En fait, il a raté une carrière à Hollywood. Mais sans doute n'est-il pas encore trop tard ...

 Jo la bosse de la cuisine

  « Mais comment font-ils pour nous servir si bien, de si bonnes choses ? » Votre question je la connais et je dois reconnaître que nous avons un secret. Jusqu'ici bien gardé. Comme il était impossible de nous en sortir, nous avons récupéré dans un livre d'horreur un personnage étonnant. Certes on ne vous le présentera jamais, car il n'ouvre pas l'appétit. Mais c'est en réalité lui qui lave notre vaisselle, brique notre parquet et surveille l'établissement la nuit. Avec sa bosse il peut en même temps aller frotter les résistances du four tant qu'elles sont encore chaudes, ce qui est impossible avec un simple torchon, surtout pour aller au fond. La « bosse » c'est effectivement le nom que nous avons emprunté à Aïoli (au fait Yves, c'est quand tu veux !!!). Et il faut bien l'admettre même dans les mystères de Paris, Quasimodo est quasi... plus beau.

Jo drague les clientes

Jo drague les clientes
Méfiez-vous, car même s'il n'a l'air de rien, il est toujours à l'affût. Jo est revenu tout heureux
-et rassuré pour sa santé- au service d'Aubrac sur mer.
Et sans perdre un instant, il est remonté à l'assaut de nos clientes.
Le voici en train de faire un grand numéro de charme à Charlotte...
A moins que ce ne soit, toutefois, l'inverse.


Jo tast'aligot

Jo tast'aligot
On en rit, mais la confection quotidienne de l'aligot mobilise toute notre énergie. Chaque jour et même deux fois les vendredi et samedi. Nous vous dévoilons ici l'une des étapes essentielles de sa confection. Ou du moins de sa certification. Une tâche qui incombe à Jo. Lequel doit donc prendre un peu d'aligot dans une coupelle et aspirer le fil durant cinq minutes. Si celui-ci se casse, c'est très simple, Jo doit tout recommencer. Autant dire qu'il ne se casse pas souvent !

Jo, la demande en mariage

Jo, la demande en mariage
Voilà une belle demande en mariage, non ? Mais Jo, à force de faire le con pourrait bien finir par se retrouver dans les bras d'un splendide culturiste ! Remarquez peut-être n'aurait-il pas à s'en plaindre !

Jo, ça vaut de l'os !

Jo, ça vaut de l'os !
Lorsqu'il n'a pas trop mal travaillé, ce qui est rare ! Jo a droit à un petit repas léger. Samedi après avoir servi le champagne à l'anniversaire de Marcelle sans éclabousser tout le monde comme d'habitude, il a eu droit à un repas de roi. Nous lui avions en effet réservé les os du cassoulet, sur lesquels nous avions laissé traîner quelques lingots -c'est le nom des haricots-. Nous sommes vraiment trop bons, j'espère qu'il nous en sera reconnaissant. Cependant évitez de montrer cette photo à Barak (c'est son chien), il serait foutu de le mordre...

L'été, c'est Jonana

L'été, c'est Jonana
L'été arrive mesdames faites attention à vos formes. Pour y veiller une seule adresse : Aubrac sur mer. Cet établissement, où file le meilleur aligot du monde et les viandes les plus fines et écologiques de la planète, est garanti sans frite. Impossible donc de se faire piéger par la graisse. Vous pourrez en revanche y déguster d'incroyables salades, des tartares d' anthologie. Ainsi que notre célèbre « Jonana » !

Jo veut-il ma place ?

Jo veut-il ma place ?
Voilà une « plaque », comme disent les photographes, qui pèse lourd. Figurez-vous que j'ai surpris Jo, derrière le lave-vaisselle, dans cette tenue. Je l'entendais déclamer : « Jacques, ne me prend pas pour un con ! » ou encore feindre de cuire des viandes tout en affirmant : « Et on se dépêche, une viande bleue dans une assiette brûlante et on ne traîne pas ; elle part de suite. N'oublie pas la sauce et dit bien à ces conos que l'aligot se mange chaud... » De plus, il portait ma toque et avait inscrit Jo d'Aubrac ! Alors j'ai tout compris, Jo, non content de se prendre pour moi, voulait aussi ma place. Tout ça c'est de ma faute, je n'aurais jamais dû faire confiance à un Seynois...

Jo : "Mangez du boeuf"

Jo : "Mangez du boeuf"
Il revient de loin nôtre Jo. D'une crise qu'il a fallu soigner durant trois semaines. Mais s'il n'a pas encore franchi la barre des 60 kg vitaux, le voici déjà suffisamment requinqué pour servir dans la bonne humeur. Et il n'y a pas de secret, pour retrouver la pêche, Jo a fait une cure de boeuf : pavé de rumsteack, bavette et entrecôte... Matin et soir. Essayez ! Avec de la vraie viande (LABEL ROUGE AUBRAC), y a pas mieux ! C'est ce qui s'appelle prendre la vache par les cornes et nous songeons à utiliser ce slogan ainsi que Jo -et la photo qui va avec- pour enfin trouver notre place à Toulon.

Vive les taureaux
Aperçu
Nous venons de vivre un terrible week-end. Célébration du neuvième anniversaire des attentats de New York, ouverture de la chasse et corridas à Nîmes.
Tout ceci caractérise un grand pas … en arrière pour l’humanité.
Que ce soit au nom d’un Dieu où d’une tradition, nos pauvres congénères terrorisent, tirent, tuent. Ils trouvent ça juste ! Il leur manque donc « seulement » une conscience.
Il n’y a certes pas de hiérarchie dans la cruauté, mais celle qui consiste à se jouer d’un animal, que l’on saigne et que l’on humilie devant des milliers de décérébrés me semble en tout cas la plus idiote. Et l’on regrette toujours que ces pauvres animaux ne soient pas un peu plus malins. Car, si au lieu de foncer droit, ils savaient parfois faire un pas sur le côté, une « véronique », voilà bien longtemps que les arènes ne relèveraient plus que de l’antiquité.
Enfin bon, dans nos champs, les vaches de l’Aubrac paissent en paix. Elles se font belles et bonnes pour que nous puissions nous régaler, avec un bon aligot.
Adiou les amis et ne dites plus jamais « morts aux vaches ». A la rigueur « aux moutons » qui suivent aveuglément les pires causes.
Jacques
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